Le théâtre arabe de Haïfa, Almidan, a annulé la présentation du livre de Walid Dhaki, qui purge une peine d’emprisonnement à perpétuité dans une prison israélienne.

Si le scandale est la meilleure des relations publiques, Walid Dhaka, coupable d’avoir enlevé et tué le soldat Moshe Tamam en 1984, a connu un franc succès. Dans la cellule, il a écrit un livre pour enfants, sur « l’histoire secrète de l’huile d’olive », publiée à Ramallah. Il s’agit d’un garçon palestinien qui veut voir son père emprisonné dans une prison israélienne.

La ministre de la Culture, Miri Regev, a adressé une lettre au conseiller juridique du gouvernement, lui demandant d’enquêter sur la manière dont le «livre du terroriste répugnant» s’était échappé de prison et avait été imprimé.

Les activistes des organisations de droite ont demandé l’annulation de toutes les présentations en Israël et les activistes des organisations de gauche ont appelé à soutenir le terroriste.

La première présentation devait avoir lieu il y a un mois dans la ville de Baq Al-Gharbiya, dans le nord du pays, lieu de naissance de Walid Dhaka. Cependant, après l’intervention du ministre de l’Intérieur, l’événement a été annulé.

Dans le théâtre de Haïfa «Almidan», il y avait déjà une présentation scandaleuse des œuvres de Walid Dhaka, mais la présentation du livre pour enfants s’avérait toujours être un fardeau insupportable pour le bureau du maire. Le théâtre a confirmé qu’il n’y aurait pas de présentations samedi et probablement jamais.

Shay Glik, un militant de l’organisation Betselem surveille avec vigilance cette « littérature » d’un terroriste et envoie des demandes de renseignements aux tribunaux et au bureau du procureur pour une nouvelle tentative de présentation en Israël.

Ce théâtre arabe n’est pas à sa première tentative d’incitation au terrorisme, le ministère israélien de la Culture et des Sports a annulé son financement d’un million de shekels (283 000 dollars) de fonds publics attribués en 2016. Le ministère a également rejeté une demande pour les fonds déposés par le théâtre en 2017.

Le théâtre Al-Midan à Haïfa a déjà été critiqué pour avoir présenté des pièces glorifiant «la lutte palestinienne» contre Israël, notamment une pièce inspirée des écrits d’un assassin terroriste responsable de l’assassinat atroce du soldat de Tsahal, Moshe Tamam, en août 1984.

Tamam, 19 ans, faisait de l’auto-stop quand il a été enlevé par une cellule terroriste comprenant des Arabes israéliens. Les restes de Tamam ont été retrouvés après qu’il ait été torturé à mort et que son corps ait été gravement mutilé.

Al-Midan, créée en 1994 en coopération avec le ministère de l’Éducation du gouvernement Rabin, a suscité la controverse en 2014 avec le lancement de la pièce «A Parallel Time», adaptée des écrits de Walid Daka.

Le ministère a cité l’incapacité du théâtre à satisfaire ses exigences en matière de financement public, sans aucune référence explicite à l’orientation politique du théâtre ou à l’organisation de «A Parallel Time».

En 2017, le conseiller municipal de Haïfa, Shai Blumenthal, a demandé à ce que le théâtre soit privé du financement reçu de la ville de Haïfa.

« Malheureusement, la municipalité de Haïfa pense que le théâtre a droit à un soutien municipal », a-t-il déclaré, soulignant que pendant plusieurs années, le théâtre recevait un financement de la municipalité jusqu’à ce que le spectacle glorifiant le meurtrier de Moshe Tamam soit révélé.

« Nous avons arrêté les subventions, mais nous étions obligés de payer par ordonnance du tribunal. Chaque année, nous essayons de mettre fin aux subventions. Notre argument est que tant que le ministère de la Culture, qui supervise les subventions au théâtre, ne dit pas que le théâtre peut être budgétisé, la municipalité de Haïfa ne devrait pas lui apporter son soutien « , a-t-il déclaré.