Une inspection sanitaire accablante a conduit le ministère de la Santé à ordonner la fermeture pour 30 jours du supermarché Rami Levy au centre commercial Haïfa Mall. Cafards, traces de rongeurs, moisissures, équipements délabrés : les manquements relevés sont d’une gravité telle qu’ils posent la question de la surveillance sanitaire des grandes enseignes alimentaires, et du danger immédiat encouru par les consommateurs.
Lorsque le ministère israélien de la Santé publie un ordre de fermeture immédiate, ce n’est jamais anodin. Dans le cas du supermarché Rami Levy Shikma Marketing situé au Haïfa Mall, la décision est tombée après plusieurs inspections qui ont révélé une accumulation alarmante de violations sanitaires. Selon l’avis officiel signé par la docteure Rana Shibli, médecin de district de la région, l’établissement devra rester fermé durant 30 jours sans possibilité d’activité, y compris pour la réception ou la sortie de marchandises.
Les problèmes identifiés, rapportés initialement par Walla! News et confirmés par le communiqué du ministère de la Santé, dépassent largement les simples manquements ponctuels. Ils témoignent d’un effondrement structurel des normes d’hygiène, particulièrement grave dans un commerce alimentaire fréquenté par des milliers de personnes chaque semaine.
Des inspections répétées, et un engagement non respecté
D’après les documents officiels, les premières observations avaient conduit la chaîne à s’engager à corriger les lacunes. Mais lors d’une nouvelle inspection menée le 16 novembre, les inspecteurs ont constaté que les défaillances les plus critiques n’avaient pas été traitées.
Les images publiées par Haaretz et Ynet sont explicites :
– cafards circulant librement entre les étals de fruits et légumes ;
– traces de rongeurs, dont des crottes de rat, retrouvées sur les plans de travail dans la zone de préparation des légumes ;
– glacières, chambres froides et vitrines expositrices recouvertes de moisissure ;
– équipement rouillé, paniers et étagères écaillés ;
– fuites, amas de glace, saletés accumulées dans la chambre de congélation.
Le ministère a conclu que « l’état du magasin constitue une menace directe pour la santé publique ». Cette notion n’est pas de pure rhétorique : la présence de rongeurs et de moisissures dans des zones alimentaires est un facteur de contamination bactérienne élevé, et peut provoquer des intoxications graves, notamment chez les enfants.
Une affaire qui embarrasse la chaîne Rami Levy
La chaîne Rami Levy, l’une des plus grandes d’Israël, a déjà été confrontée par le passé à des critiques relatives à l’hygiène de certains de ses magasins. Selon The Jerusalem Post, plusieurs associations de consommateurs ont signalé au fil des années des insuffisances récurrentes — ce que la direction du groupe a toujours contesté.
Mais cette fois, la sévérité du rapport sanitaire et la décision radicale du ministère représentent un coup dur pour l’image de l’enseigne. Le fait que les problèmes aient persisté malgré une mise en garde formelle est un élément aggravant, et pourrait impliquer des amendes ou même des procédures supplémentaires.
Dans un pays où le secteur de l’alimentation est supervisé avec rigueur, cette affaire alimente un débat plus large : le contrôle des grandes surfaces est-il réellement efficace ?
Un risque réel pour les consommateurs
Les inspecteurs du ministère n’ont pas mâché leurs mots :
« L’exploitation du supermarché dans cet état sanitaire constitue un danger pour la santé publique. »
Les rongeurs, en particulier, sont porteurs de maladies graves — leptospirose, salmonellose, infections gastro-intestinales — et la présence de leurs déjections dans un environnement alimentaire justifie une fermeture immédiate.
De nombreuses familles fréquentent le centre commercial Haïfa Mall chaque semaine, ce qui signifie que des milliers de consommateurs ont potentiellement été exposés à des risques d’ingestion de produits contaminés. Pour les experts en sécurité alimentaire, interviewés par Channel 12, il s’agit de l’un des dossiers les plus alarmants de ces dernières années.
Le rôle de la police et les suites possibles
Le communiqué précise que la police israélienne a reçu instruction de s’assurer que l’ordre de fermeture soit strictement appliqué. Les propriétaires du magasin disposent du droit de faire appel auprès du tribunal de première instance, mais cette démarche n’a aucun effet suspensif, ce qui signifie que le magasin restera fermé quoi qu’il arrive durant les 30 jours prescrits.
Le ministère devrait également exiger la mise en place d’un plan de correction certifié, incluant :
– une dératisation complète ;
– un nettoyage profond des zones humides et frigorifiques ;
– un remplacement de l’équipement rouillé ou moisi ;
– un audit interne renforcé avant toute réouverture.
Ces mesures sont habituelles dans les suspensions d’activité, mais dans ce cas, le volume et la gravité des infractions laissent présager une surveillance renforcée.
Une affaire symptomatique d’un problème plus large
La fermeture du magasin Rami Levy à Haïfa ne peut pas être vue comme un incident isolé. Plusieurs rapports du Contrôleur de l’État ont déjà pointé des failles dans les contrôles des chaînes alimentaires. Et à l’heure où Israël renforce sa vigilance sanitaire — notamment depuis la crise du coronavirus — les consommateurs israéliens exigent une transparence accrue et des sanctions systématiques.
Pour les familles d’Israël, cette affaire rappelle que même les enseignes les plus puissantes ne sont pas exemptes de dérives graves lorsqu’elles ne sont pas surveillées de près. Et elle illustre la nécessité de défendre fermement la santé publique, valeur cardinale de la société israélienne.
Rédaction francophone Infos Israel News pour l’actualité israélienne
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