Les raids aériens ont frappé quatre hôpitaux de fortune dans la ville meurtrie d’Alep en Syrie, selon les médecins, mettant en péril les soins médicaux pour plus de 200.000 civils désespérés dans les zones tenues par les rebelles.
Le bombardement depuis samedi a aggravé la situation des habitants des quartiers Est assiégé de la deuxième ville de Syrie, où la nourriture et les fournitures médicales sont de plus en plus rares.
Les hôpitaux, ainsi qu’une banque de sang ont été frappés, situés dans le quartier Al-Shaar, a déclaré l’Association du médecin indépendant, un groupe de médecins syriens qui prend en charge les cliniques à Alep.
Un bébé de deux jours a été tué dans l’hôpital des enfants lorsque son alimentation en oxygène a été coupée après un raid au cours des premières heures du dimanche.
Ce fut la deuxième attaque sur le même hôpital vers environ neuf heures, selon l’ACCOVAM.
« Après la deuxième attaque, nous avons dû (le bébé) le déplacer en bas à l’abri anti-bombe, et voilà pourquoi il est mort », a déclaré Malika, l’infirmière en chef à l’hôpital des enfants.
«L’hôpital est gravement endommagé et ce n’est pas la première fois », dit-elle, dans les conversations en ligne avec les représentants de l’IDA vu par l’AFP.
Footage a publié par l’IDA, des images des bombardement montrant des médecins agités portant un petit bébé dans une chambre tapissée avec des incubateurs, des sacs de sable empilés juste devant l’entrée.
Tous les quatre hôpitaux étaient hors service ce dimanche.
La zone d’Alep contrôlée par l’opposition est régulièrement touchée par des frappes aériennes par le régime et son alliée la Russie.
Selon l’Organisation mondiale de la santé, la Syrie reste l’endroit le plus dangereux pour les travailleurs de la santé avec 135 attaques contre les installations sanitaires et les travailleurs en 2015.
Un journaliste de l’AFP dans l’est d’Alep a déclaré que les frappes aériennes lourdes avaient repris après une brève pause, ce dimanche matin.
Les rues étaient vides, sauf pour les ambulances sur le site de raids de bombardement.
Selon l’ACCOVAM, cinq hôpitaux sont opérant dans les quartiers Est de la ville d’Alep, dévastés par un siège de régime.
« En plus des conditions de siège, endurées par les habitants d’Alep après que la dernière ligne d’alimentation a été coupée plus tôt ce mois-ci, nous sommes confrontés à une catastrophe humanitaire majeure des soins médicaux qui ont été suspendus », a indiqué le groupe.
« Besiegement et la décimation des soins de santé constituent des crimes de guerre. Nous exigeons la fin immédiate de ces attaques ».
Pour rappel, en 2014, lors de l’opération Tsouk Etan, l’armée de Tsahal a tiré vers un hôpital qui était devenu la cachette des terroristes du Hamas et où étaient stockées de nombreuses armes et roquettes. Le Hamas et le Hezbollah sont connus pour utiliser dans leur stratégie de guerre, les civils comme boucliers humains.
Rapidement, les ONG et MSF, comme l’ONU n’ont pas attendu pour condamner Israël, qui ne cherche qu’à défendre son pays des attaques de roquettes de la part du Hamas dans la Bande de Gaza :
» Médecins Sans Frontières (MSF) condamne fermement l’attaque du 28 juillet (2014) sur Al Shifa, hôpital de référence pour toute la bande de Gaza, où nos équipes travaillent. Ce nouveau bombardement d’une structure de santé, refuge de plusieurs milliers de personnes depuis le début de l’offensive « Bordure protectrice », démontre, encore une fois, qu’à Gaza il n’y a pas d’abri sûr pour les populations civiles bombardées en quête de protection et à quel point il est difficile de déployer des secours aujourd’hui à Gaza. »
Israël a été ensuite accusé de « Violation du droit international humanitaire »
« Le ciblage des hôpitaux ou de leurs environs est une violation grave du droit international humanitaire et nous ne pouvons pas l’accepter », dénonce Tommaso Fabbri, chef de mission MSF dans les Territoires palestiniens. « Quelles que soient les circonstances, et encore plus en temps de guerre, les structures et personnels de santé doivent être protégés et respectés. Or, à Gaza aujourd’hui, les hôpitaux ne sont pas les havres qu’ils devraient être ».
Aujourd’hui en Syrie, les bombardements sur les civils ne cessent pas, dans les hôpitaux, les maisons, les mosquées, les champs militaires de l’opposition… et aucune ONG, ni même un seul médecin sans frontières ne condamne ces attaques illégitimes.
Il semble que les patients des hôpitaux de Gaza ont plus d’importance que ceux des hôpitaux de Syrie sans oublier leurs résidents palestiniens …