Lors du rassemblement de la « Place des Otages » à Tel-Aviv, l’intervention de Yossi Vitkoff, figure du mouvement de soutien aux familles, a déclenché un tumulte inattendu : la foule a hué lorsque l’orateur a remercié Benjamin Netanyahu et Ron Dermer pour leur rôle dans l’accord de libération des otages. Quelques minutes plus tard, Jared Kushner, ancien conseiller de Donald Trump, a salué le « courage extraordinaire » des soldats israéliens et s’est dit « plus fier que jamais d’être un ami d’Israël ».
Une scène électrique au cœur de Tel-Aviv
Des milliers de personnes étaient réunies samedi soir pour exprimer leur solidarité avec les otages encore détenus à Gaza, à la veille de leur libération annoncée.
Mais le moment d’unité espéré s’est transformé en scène de tension politique lorsque Yossi Vitkoff, au micro, a prononcé ces mots :
« Je veux remercier le Premier ministre Netanyahu et le ministre Dermer pour les sacrifices qu’ils ont consentis afin d’arriver à cet instant. »
Aussitôt, une partie du public a réagi par des sifflets et des huées, forçant l’orateur à improviser :
« D’accord, merci Netanyahu », a-t-il ajouté, sur un ton ironique, tandis que le tumulte s’amplifiait.
Le journaliste Amit Segal a rapporté la scène en direct sur Telegram, soulignant :
« Il n’y a qu’une seule chose à ne pas faire lors des rassemblements du samedi soir à Tel-Aviv : dire du bien de Netanyahu. »
Une fracture persistante dans la société israélienne
L’épisode illustre le climat émotionnel et politique explosif qui règne en Israël depuis le 7 octobre.
Pour de nombreux manifestants, la gratitude envers le gouvernement actuel semble inconcevable après les failles révélées par le massacre.
D’autres, au contraire, estiment que le moment de la libération doit transcender les divisions partisanes et reconnaître les efforts diplomatiques et militaires de toutes les institutions.
Un analyste politique interrogé par Channel 12 résume :
« Ce n’est pas une question de droite ou de gauche, mais de douleur collective. Le peuple d’Israël peine encore à faire la part entre la colère et la reconnaissance. »
Jared Kushner : « Plus fier que jamais d’être un ami d’Israël »
Peu après cet incident, l’ancien conseiller et gendre de Donald Trump, Jared Kushner, a pris la parole par visioconférence depuis Washington.
« Je n’ai jamais été aussi fier d’être un ami de l’État d’Israël », a-t-il déclaré.
« Je tiens à remercier les incroyables soldats de Tsahal — sans leur courage et leur bravoure, cet accord historique n’aurait pas été possible. »
Kushner, artisan des Accords d’Abraham, a également salué la résilience de la société israélienne :
« Israël traverse des moments durs, mais le monde entier a vu votre force. Vous êtes debout, unis, et cela inspire toutes les nations libres. »
Entre reconnaissance et rancune : l’heure du choix
La scène de Tel-Aviv symbolise le paradoxe israélien : une nation déchirée politiquement, mais soudée dans la douleur.
La libération attendue des otages devrait marquer un tournant — à condition que la société sache transformer la colère en reconstruction.
« Après la joie viendra la question : et maintenant ? », commente un éditorialiste d’Israël Hayom. « Le moment est venu de retrouver un langage commun, celui de la vie. »
Une soirée révélatrice
Ce samedi soir, Tel-Aviv a résumé à elle seule la complexité d’Israël en 2025 :
l’émotion, la reconnaissance, la colère, et au-dessus de tout — la volonté de vivre librement, sans haine.
Le contraste entre les huées contre Netanyahu et les mots de Kushner souligne à quel point le combat israélien est désormais intérieur autant qu’extérieur : un combat pour la mémoire, pour la cohésion, et pour l’avenir.
Rédaction francophone Infos Israel News pour l’actualité israélienne
© 2025 – Tous droits réservés
