Il a tuĂ© son fils pro-palestinien Ă  Gaza…

Photo : MĂšre de Ian ZL.

 

« LibĂ©rer des terroristes n’a rien Ă  voir avec la paix »

Ian Feinberg est arrivĂ© en IsraĂ«l en provenance d’Afrique du Sud quand il avait 18 ans et a travaillĂ© sans relĂąche pour le progrĂšs du peuple palestinien ‱ En 1993, il a Ă©tĂ© assassinĂ© par des terroristes palestiniens Ă  Gaza ‱ Cette semaine, l’un de ses meurtriers a Ă©tĂ© libĂ©rĂ© comme un geste pour « apaiser » Abou Mazen.

«Il y a des moments qui sont gravĂ©s dans la mĂ©moire et que vous vous rappelez, aprĂšs qu’une terrible tragĂ©die se produit,» dit la mĂšre de Ian ZL, en dĂ©crivant ce qui s’est passĂ© le 4 Avril 1993, le terrible jour oĂč son fils, l’avocat Ian Feinberg, a Ă©tĂ© tuĂ©.

«Je me souviens que je l’avais prĂ©venu de ne pas entrer dans la bande de Gaza, mais il m’ a rĂ©pondu :« Maman, ne t’inquiĂšte pas. Ce sont mes amis. Ils me connaissent. Je vais bien. « Je me rappelle, comment mon ventre Ă©tait tendu par l’inquiĂ©tude – Je me souviens de la sensation physique – et ce fut le jour oĂč il a Ă©tĂ© assassinĂ©.».

Photo : la soeur de Ian.

Au cours des deux derniĂšres semaines, Gillian et les autres membres de sa famille se sont remĂ©morĂ©s cette terrible journĂ©e dans le bĂątiment de bureau Ă  Gaza, oĂč il a Ă©tĂ© tuĂ©. MalgrĂ© les manifestations, les entrevues avec les mĂ©dias et les audiences Ă  la Cour suprĂȘme sur la requĂȘte dĂ©posĂ©e par l’Association des victimes du terrorisme Almagor de ne pas libĂ©rer des prisonniers palestiniens, le gouvernement a tout de mĂȘme libĂ©rĂ© ces hommes avec du sang juif sur les mains. Un autre de ses meurtriers avaient Ă©tĂ© libĂ©rĂ© en 2011, lors de l’échange de prisonniers contre Gilad Shalit.

L’histoire de Feinberg Ian est unique. Il n’était pas une malheureuse victime ou spectateur anonyme qui se trouvait au mauvais endroit ou au mauvais moment. Feinberg a consacrĂ© sa vie Ă  aider les Palestiniens,  Ă  amĂ©liorer leur situation Ă©conomique. Beaucoup de ses collĂšgues le considĂ©raient comme un des leurs, et aprĂšs il ait Ă©tĂ© tuĂ©, rue de Palestine, ses amis ont Ă©tĂ© surpris et choquĂ©s.

La famille de Feinberg, qui a marquĂ© le 20e anniversaire de la mort de son fils aĂźnĂ©, il y a quatre mois, ne pouvait jamais imaginĂ© qu’ils auraient Ă  faire face aux fantĂŽmes du passĂ©. Depuis 20 ans, sa famille a essayĂ© de ramasser les morceaux, et Ă  passer Ă  autre chose, mais lors d’ une course d’une dĂ©cision du gouvernement, la plaie est encore ouverte. En toute honnĂȘtetĂ©, elle n’a jamais guĂ©ri selon la mĂšre de Ian.

Les membres de la famille sont Ă©puisĂ©s par les deux semaines de combats et la frustration devant la Cour suprĂȘme pour arrĂȘter l’horrible dĂ©cision de libĂ©rer l’homme qui a tuĂ© son fils. Seulement Gillian, une petite femme aux cheveux bouclĂ©s, a acceptĂ© d’ĂȘtre interviewĂ©e.  Elle estime qu ‘«il est important de se rappeler de Ian, que les gens sachent ce qu’il a fait tout pour les gens qui l’ont tuĂ©. »

« Nous avons appris que le meurtrier de Ian serait libĂ©rĂ© dans les mĂ©dias», dit-elle. «C’était aussi Ă  travers les mĂ©dias que nous avons appris qu’il avait Ă©tĂ© assassinĂ©. Mon second fils aĂźnĂ© Ă©tait Ă  l’écoute de la radio sur le bus, sur le chemin du retour, et a dĂ©couvert qu’un jeune avocat juif a Ă©tĂ© tuĂ© dans la bande de Gaza. Il courut Ă  la maison et m’a demandĂ© si nous savions oĂč se trouvait Ian. Nous avons rĂ©pondu, «Bien sĂ»r. Ian est au travail.  »

« Je me souviens , j’étais assise pour dĂźner ce soir-lĂ . Il nous a dit ce qu’il avait entendu, et a commencĂ© Ă  lancer des appels tĂ©lĂ©phoniques. Ian n’a pas rĂ©pondu, bien sĂ»r. Sa femme ne savait pas oĂč il Ă©tait, et pendant deux heures nous Ă©tions comme fou. Autour de 20h00, j’ai regardĂ© par la fenĂȘtre de la cuisine et j’ai vu deux personnes venant de la rue, Ă  la recherche d’une adresse. J’ai immĂ©diatement rĂ©alisĂ© qu’ils Ă©taient Ă  notre recherche et venaient pour nous.  »

« Je voulais vraiment fĂȘter son anniversaire avec toute la famille, mais il Ă©tait tellement occupĂ© avec son projet dans la bande de Gaza que nous ne l’avons jamais fait», dit sa mĂšre. «Il m’a promis que le moment venu il fera la fĂȘte avec nous, mais il a Ă©tĂ© tuĂ© quelques jours avant que le projet ne soit achevĂ©.  »

La famille de Feinberg a Ă©migrĂ© en IsraĂ«l, en provenance d’Afrique du Sud pour des raisons sionistes quand Ian avait 18 ans. Gillian a gardĂ© sa voix tremblante et les larmes dans ses yeux lors de l’entrevue, mais quand je lui demande de parler de son fils, elle ne peut pas s’empĂȘcher de pleurer.

« Ian était mon fils aßné. Il était grand, fort, mais doux et bon. Il avait une ceinture noire en karaté, il était un gars intelligent, un vrai génie, mais trÚs modeste et calme. Il avait toujours un sourire merveilleux.

« Il Ă©tait un vrai poursuivant de la justice dont il a Ă©tudiĂ© 
.. Pour aider les faibles, les opprimĂ©s, ceux qui ne pouvaient pas s’aider eux-mĂȘmes, c’est pourquoi il a Ă©tĂ© attirĂ© pour travailler avec les Palestiniens de Gaza. Lors des Ă©tudes de droit Ă  l’UniversitĂ© Bar-Ilan, l’appartement que nous avions louĂ© avec son compagnon de chambre avait Ă©tĂ© cambriolĂ© et ses affaires volĂ©es. Ian a trouvĂ© les coupables et les a priĂ© de retourner les objets volĂ©s. En une heure, tout est retournĂ©. C’est ainsi que Ian Ă©tait. Tout le monde l’aimait.  »

Sa relation avec les Palestiniens a commencĂ© quand il a servi comme procureur dans l’armĂ©e israĂ©lienne et avocat gĂ©nĂ©ral militaire au sein de Gaza. AprĂšs son service militaire, il a ouvert un cabinet d’avocats, oĂč il a travaillĂ© pour un projet de l’Union europĂ©enne, qui vise Ă  Ă©tablir un moulin Ă  farine dans la bande de Gaza. Naturellement, Ian a Ă©tĂ© affectĂ© au projet.

« Il avait une trĂšs bonne relation avec les Palestiniens avec qui il a travaillĂ©. Il a invitĂ© tous ses amis arabes lors de la cĂ©rĂ©monie de circoncision de son fils aĂźnĂ©.  Il s’intĂ©grait bien dans le travail avec la Commission de l’Union europĂ©enne, et ils avaient besoin de quelqu’un qui connaissait le terrain. Ian Ă©tait l’homme parfait en raison de ses compĂ©tences et sa bonne moralitĂ©. »

« Il avait l’immunitĂ© de l’Union europĂ©enne, un certificat dĂ©livrĂ© par des avocats, des travailleurs sociaux et toutes sortes de gens qui ont travaillĂ© avec les Palestiniens pour l’UE. OĂč Ă©tait cette immunitĂ© quand il a Ă©tĂ© tuĂ©?  »

Le jour de l’assassinat, Feinberg Ă©tait allĂ© dans les bureaux de l’UE Ă  Gaza pour une rĂ©union d’affaires. A midi, lui et ses collĂšgues sont allĂ©s dĂ©jeuner, et plus tard, Ian est retournĂ© au bureau. L’ assassinat avait Ă©tĂ© prĂ©vu Ă  l’avance, et le meurtrier l’attendait sur le toit de l’immeuble. Un des travailleurs lĂ -bas, qui savait que Ian Ă©tait prĂ©sent a avisĂ© le meurtrier et il a Ă©tĂ© attaquĂ©, et tuĂ© par plusieurs coups de couteau dans le cou.

«Je ne savais rien alors», dit Gillian. « Je n’ai pas assistĂ© Ă  la recherche des assassins et leur jugement par la justice. Je ne veux pas connaĂźtre les dĂ©tails. Ma fille, Gila [Molcho, qui a travaillĂ© dur pour arrĂȘter la dĂ©cision du gouvernement de libĂ©rer le meurtrier de son frĂšre ] Ă©tait impliquĂ©e, et lisait le rapport sur l’assassinat, mais je ne voulais pas le lire. J’ai essayĂ© de garder la famille dans une certaine sĂ©rĂ©nitĂ©, afin de nous ressaisir et passer Ă  autre chose. Je n’avais jamais imaginĂ© dans mes pires cauchemars que les meurtriers allaient ĂȘtre libĂ©rĂ©s un jour.  »

La famille a appris rĂ©cemment, les audiences de la Cour suprĂȘme, le premier meurtrier avaient dĂ©jĂ  Ă©tĂ© libĂ©rĂ© dans le cadre de l’opĂ©ration qui a libĂ©rĂ© Gilad Shalit.

Pour Gila (la soeur), la premiĂšre libĂ©ration Ă©tait justifiĂ©e : « Ce n’est pas grave. S’il a Ă©tĂ© libĂ©rĂ© pour ramener quelqu’un Ă  la maison, alors que c’était pour une bonne cause. Une personne revenant de captivitĂ©. Mais aujourd’hui c’est quelque chose de complĂštement diffĂ©rent. Le terroriste [SaĂŻd Abdel Aal] a Ă©tĂ© libĂ©rĂ© en Ă©change de rien, pour autant que je suis concernĂ©. Il a Ă©tĂ© libĂ©rĂ© sans aucune bonne raison. Pour lancer une procĂ©dure diplomatique? Qu’est-ce que cela a Ă  faire avec l’actualitĂ©? et comment cela va aider?  »

Un journaliste de BBC lui a demandĂ© :  « Regrettez-vous parfois d’avoir Ă©migrĂ© en IsraĂ«l? »

La sƓur de Ian Zl a rĂ©pondu : «Non.  Nous avons dĂ©mĂ©nagĂ© ici pour des raisons sionistes et nous avons eu une bonne vie ici depuis de nombreuses annĂ©es. Il y a tellement de questions «et des si   » – 
 Si Ian n’avait pas travaillĂ© lĂ -bas, si nous n’avions pas bougĂ© du tout ici, mais il n’y a aucun sens Ă  penser Ă  ces choses, dĂ©mĂ©nager aux États-Unis ou au Canada ne nous donnera pas plus de sĂ©curitĂ©, car quelque chose de terrible peut se passer aussi  lĂ -bas, dans tous les lieux. Il semble que c’était son destin, et il n’y a rien Ă  faire Ă  ce sujet maintenant.


RĂ©daction francophone Infos Israel News pour l’actualitĂ© israĂ©lienne
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