« Il nous a portés depuis le 7 octobre » : un réserviste brisé par la tâche du deuil s’est suicidé à son domicile

Le nom d’Ariel Taman s’ajoute tristement à la liste croissante de soldats israéliens brisés par les horreurs du 7 octobre. Ce réserviste, père de quatre enfants, qui servait au sein de l’unité d’identification des corps de Tsahal, a été retrouvé sans vie à son domicile d’Ofakim, après s’être donné la mort. Le drame a été autorisé à publication ce lundi, provoquant une vive émotion dans le pays.

Ariel Taman, mobilisé après les massacres perpétrés par le Hamas dans le sud d’Israël, avait été affecté à la redoutable mission de reconnaissance et d’identification des dépouilles – souvent atrocement mutilées – des victimes civiles et militaires du pogrom du 7 octobre. Il avait d’abord été rattaché à l’unité Yachkaz (יחק״ז), spécialisée dans l’examen médico-légal de morts en circonstances complexes, avant d’être transféré à l’unité de ZAKA du commandement du front intérieur, puis affecté à des fonctions de sécurité dans les localités du sud.

Sa sœur Bat-El a témoigné sur Kan 11 : « Il était l’homme le plus fort que j’ai connu. Notre pilier. Depuis le 7 octobre, il nous soutenait tous. Grâce à lui, nous avons pu relever la tête. C’est une tragédie inconcevable. » Son épouse a exprimé sa douleur dans un message poignant : « Nous étions une belle famille normale. Tu nous as laissés seuls. »

Ce n’est pas un cas isolé. Depuis plusieurs semaines, on constate une recrudescence de suicides parmi les soldats, notamment ceux mobilisés dans les unités les plus exposées aux séquelles psychologiques. Il y a quelques semaines, c’est Daniel Edri, également réserviste et victime de syndrome post-traumatique, qui a mis fin à ses jours. Il attendait, depuis plus de six mois, la tenue d’une commission médicale pour évaluer son état. Ce n’est que récemment que sa mère a reçu une convocation. Son avocat espère désormais que cette commission saura reconnaître avec justesse la souffrance vécue par Daniel.

Ce drame humain soulève une question taboue : celle du soutien psychologique – ou de son absence – que reçoit le personnel militaire israélien engagé dans les missions les plus traumatisantes, en particulier depuis les atrocités du 7 octobre. À la lumière des témoignages recueillis dans la presse israélienne, ce n’est pas un mais des dizaines de cas similaires qui inquiètent les spécialistes.

La charge de travail, le contact direct avec des cadavres calcinés, torturés ou massacrés, parfois des enfants, parfois des camarades… tout cela laisse des marques indélébiles. Le ravage psychique causé par le génocide du 7 octobre ne se limite pas aux familles endeuillées – il continue d’atteindre ceux chargés d’en porter le poids, en silence.

Il faut rappeler qu’en Israël, plusieurs numéros d’urgence sont disponibles pour les soldats, en service comme en réserve. Le service *2201 d’ERAN propose une écoute 24h/24. Tsahal, de son côté, a activé un numéro dédié (*6690, poste 4) pour ses troupes, avec des psychologues militaires disponibles en permanence. Le gouvernement et les associations doivent redoubler d’efforts pour prévenir les suicides et accompagner réellement les soldats dans leur réintégration à la vie civile.

Dans ce contexte, la création du musée numérique dédié au 7 octobre vient rappeler que la mémoire des victimes ne doit pas faire oublier les survivants – ni ceux qui ont perdu leur vie sur le champ de bataille, ni ceux qui l’ont perdue à la maison, une fois le silence revenu.

Le sacrifice d’Ariel Taman ne peut être passé sous silence. Il n’est pas mort au combat, mais il est mort des suites directes de cette guerre, et de l’indicible horreur qu’elle a fait peser sur ses épaules. Honorer sa mémoire, c’est aussi exiger que Tsahal, l’État et la société israélienne reconnaissent que l’après-guerre continue de tuer.

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À diffuser. À lire. À ne pas oublier.

 

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