Il suffit d’un nom pour faire trembler tout un pays : Kamal (Kamil) Hanesh, chef du Front populaire de libération de la Palestine (FPLP) à Naplouse, figure centrale de la terreur durant la Seconde Intifada. Selon plusieurs listes fuitées, cet homme — responsable de massacres parmi les plus atroces des années 2000 — fait partie des terroristes susceptibles d’être libérés dans le cadre du nouvel accord d’échange avec le Hamas.
Pour de nombreux Israéliens, cette possibilité n’est pas seulement une faute politique : c’est une blessure nationale, un effondrement moral. « Je tremble de rage », écrit un internaute sur X/Twitter. « On libère les assassins de nos enfants, et on ose parler de paix ? »
Un tueur en série du terrorisme palestinien
Kamal Hanesh n’est pas un nom parmi d’autres. Chef du FPLP à Naplouse, il fut l’un des principaux coordinateurs de la vague d’attentats qui a ensanglanté Israël entre 2001 et 2003.
Selon Ynet et Haaretz, il a directement supervisé :
- Le massacre d’Itamar (mars 2002), où la mère Rachel Shabo et trois de ses enfants — Neria, Zvika et Avishai — ont été assassinés à bout portant dans leur maison, aux côtés du responsable de la sécurité locale, Yossi Tuito.
- L’attentat du marché de Netanya (mai 2002), qui a coûté la vie à Arkadi Weizelmann, Viktor Tatarnov et Habib Yossef.
- L’attaque du poste militaire “Diskotek” à Naplouse, où les soldats Amir Ben Aryeh et Idan Suzin ont été tués.
- L’infiltration terroriste à Har Brakha, où plusieurs civils israéliens, dont les époux Rand, ont été grièvement blessés.
Ces attentats, revendiqués par le FPLP, faisaient partie d’une stratégie de terre brûlée visant à frapper le cœur du territoire israélien et à terroriser les localités du nord de la Samarie.
Arrêté par Tsahal au début des années 2000, Hanesh purge depuis plus de vingt ans plusieurs peines de prison à vie. Le voir figurer dans un projet d’échange réveille une douleur qui ne s’est jamais refermée.
Des familles qui revivent leur cauchemar
Pour les familles des victimes, cette annonce résonne comme une trahison. « On m’a dit qu’il pourrait être libéré », témoigne une parente de la famille Shabo citée par Channel 14. « J’ai vu ma sœur et mes neveux assassinés, j’ai grandi avec cette image. Et voilà qu’on me dit qu’il va rentrer chez lui, accueilli en héros ? »
Sur les réseaux sociaux, la colère monte. Des centaines d’Israéliens relaient les photos des victimes, rappelant que chaque visage innocent correspond à un nom sur la liste des libérés. « Nous ne parlons pas de prisonniers politiques », écrit un autre proche des victimes, « mais de tueurs de femmes et d’enfants. Les libérer, c’est effacer la frontière entre bien et mal. »
Les associations de familles endeuillées dénoncent l’opacité totale du gouvernement. Aucune publication officielle ne détaille les noms, les crimes ni les conditions de libération. Les proches apprennent par hasard, via les médias ou des forums, que les meurtriers de leurs parents pourraient être relâchés sous couvert d’accord humanitaire.
Un dilemme moral et politique insupportable
Pour le gouvernement Netanyahou, l’équation est impossible : ramener les otages vivants, ou préserver la justice pour les morts. Le Premier ministre, sous la pression américaine et internationale, sait que tout refus pourrait geler le processus de trêve avec le Hamas. Mais accepter un échange incluant des figures comme Hanesh revient à réhabiliter symboliquement le terrorisme.
Le ministre Amichai Shikli, cité par Israel Hayom, a tenté de justifier la ligne gouvernementale :
« Nous avons obtenu que le retour des otages précède tout retrait israélien, et que seuls des détenus à profil “moyen” soient libérés. »
Mais cette argumentation peine à convaincre. Car Hanesh, chef opérationnel du FPLP, ne correspond en rien à un “profil moyen”. Son nom, pour beaucoup, incarne la barbarie de la Seconde Intifada et le prix payé par les localités du nord de la Samarie.
La mémoire contre la politique du “à tout prix”
Ce nouvel épisode rappelle un principe tragique : à chaque échange, Israël sauve des vies à court terme, mais compromet sa sécurité à long terme. Les terroristes libérés deviennent des modèles pour une jeunesse palestinienne nourrie à la haine. En 2018, une page Facebook du Fatah publiait déjà la photo de Hanesh aux côtés d’Arafat, avec des slogans le désignant comme “héros de la résistance” — et des membres du Hamas promettant sa future libération. Aujourd’hui, cette promesse s’accomplit.
« Le Hamas a compris la psychologie israélienne : il suffit de capturer quelques otages pour obtenir la libération des pires tueurs », analyse le politologue Dr. Kobi Michael sur INSS. « Cela renforce leur légitimité dans le monde arabe et démoralise la société israélienne. »
Une nation face Ă son miroir
En Israël, le débat dépasse la politique. Il touche à la définition même de la justice et de la dignité nationale. Chaque libération de meurtrier rappelle une vérité brutale : tant que le sang juif n’a pas de prix fixe, les ennemis croiront pouvoir en fixer un.
L’affaire Hanesh devient alors un symbole : celui d’une nation qui vacille entre compassion et fermeté, entre la vie des otages et la mémoire des morts.
La question, désormais, n’est plus seulement “qui sera libéré ?” mais “quelle Israël survivra à ces choix ?”
Rédaction francophone Infos Israel News pour l’actualité israélienne
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