Conflit avec M. Olivier. Une voiture de police attendait à l’extérieur

Le Chef du Conseil régional de Shomron (Samarie), Yossi Dagan, et des hommes d’affaires israéliens opérant en Judée-Samarie sont arrivés cette semaine à Paris pour rencontrer les Français qui veulent boycotter les produits israéliens au sein de l’organisation anti-israélienne BDS et leur expliquer la réalité sur le terrain. Le résultat : un conflit qui a failli se terminer avec l’intervention de la police.

Cette rencontre s’est déroulée dans le 16ème arrondissement de Paris. Deux hommes d’affaires de Samarie, Ami Guy, PDG et propriétaire de Shamir Salads, qui exporte 40 pour cent de ses produits en Europe, et Zvi Meir, le propriétaire de l’usine de textile Ofertex, qui exporte environ 90 pour cent de ses produits vers l’Europe ont voulu montrer la réalité sur le terrain, loin de tout ce que veut faire croire BDS de ses bureaux de Paris :

« Il est important pour moi de montrer une image complète » explique Mr Guy, optimiste ». On lui dit que le fait d’enlever sa kippa, pourra peut être faciliter le dialogue, mais il refuse : « Je n’enlève pas ma kippa et je ne cache pas non plus mon identité et notre droit sur cette terre. »

La délégation s’est rendue dans la librairie « résistance », dans le 17ème arrondissement de Paris. La porte vitrée à l’entrée du magasin, montre des affiches concernant des rassemblements pour les droits de l’homme et des conférences portant sur la liberté d’expression.

A l’intérieur sont accrochés des photos et des affiches contre le « régime d’apartheid d’Israël ». Derrière le comptoir se trouve un homme avec des lunettes et mal rasé de 50 ans, portant un chandail défraîchi…

« Bonjour Monsieur, la paix », dit M. Dagan qui s’approche du comptoir. « Nous venons de Samarie en Israël. Quel est votre nom ? » « Olivier », dit-il, le visage effrayé. « Nous sommes venus pour essayer de parler avec des gens qui veulent nous boycotter, avec des groupes BDS, » dit-il en anglais.

Olivier en grimaçant : « Tout d’abord je vous demande de ne pas prendre de photos ici. « Notre photographe continue à prendre des photos mais Olivier menace d’appeler la police, nous tentons de le rassurer : « Je suis un journaliste d’Israël, nous sommes venus ici pour essayer d’expliquer notre position au sujet de ce boycott. « Il semble plus calme puis dit dans une position de victime : « Vous m’attaquez et je suis seul en face de vous, ce n’est pas juste. »

M. Dagan (à droite) vérifie si les produits sont marqués (Photo: Assaf Matarasso)

« Avez-vous déjà visité la Judée-Samarie » lui demande Guy, dont l’usine est située dans la zone industrielle de Barkan, et emploie environ 100 Palestiniens. « Vous savez que je suis un employeur de Palestiniens qui travaillent dans les meilleures conditions là-bas, plus que partout dans le monde arabe ? »

Olivier répond : « Vos chiffres sont faux. Les Palestiniens vivent dans des conditions pauvres et très difficiles. Ce que vous faites est un crime ».

Dagan se tourne vers Olivier et lui dit : « Ces boycotts minent la coexistence et peuvent également nuire à des Palestiniens qui travaillent ici. Olivier répond : « L’emploi des Palestiniens n’est pas la solution . Tant qu’Israël occupe les colonise existantes,  le peuple palestinien souffre ».

Puis le ton a commencer à monter entre les intervenants montrant que l’espoir de parvenir à un accord n’est plus possible. « Il n’y a rien pour nous ici. Le gars ne voulait pas écouter », a dit M. Dagan.

En dehors du magasin se trouve une voiture de police prête à agir. La rencontre se termine.

Lors de la visite, la délégation a rencontré des hommes d’affaires français qui ont noué une relation d’affaires avec Ami Guy et Tzvi Meir. Ils ont affirmé que l’étiquetage des produits provenant  commencé de facto, et aujourd’hui ils ne souhaitent pas l’appliquer. De plus, ils ajoutent qu’ils seraient heureux de faire des affaires avec Israël et que la politique n’a pas sa place dans le monde des affaires. En plus ces mêmes hommes d’affaires ont rencontré le Premier Ministre.

Claude Goasguen a dit à la réunion: « En France, il existe une loi contre le boycott et la France. » Malgré cette interdiction, le boycott est en effet présent sous différentes formes en France.

Il y a cinq ans, quand il était chef-adjoint du Conseil régional de Samarie, Yossi Dagan a initié la création de l’Unité des relations extérieures, qui est devenu très rapidement le Foreign Office en Samarie. Parmi les réalisations de l’unité, on peut mentionner la première conférence tenue en Septembre 2013 au Parlement européen, qui a appelé à soutenir ouvertement la Judée-Samarie.

Zvi Meir, Ami Guy et Yossi Dagan rencontre avec le Parlement français(Photo: Assaf Matarasso)

Dagan: « Le Premier Ministre israélien n’a pas investi suffisamment de ressources financières dans le boycott de la guerre et la délégitimation contre Israël. Il est important de soutenir les gens de cette région. Il y a beaucoup de députés qui ne savent pas ce qu’est la Samarie et n’ont aucune idée de ce qui se passe dans les zones industrielles en Samarie.

Peu de gens savent que les Palestiniens et les juifs travaillent ensemble dans le respect et ont des avantages et des salaires qui sont bien au-dessus de la moyenne dans le monde arabe. J’ai aussi expliqué qu’Israël est à la pointe de la lutte contre le terrorisme islamique, de sorte que leur intérêt est plus fort en Israël. Pour qu’Israël soit fort, il lui faut aussi la Samarie ».

L’article complet en hébreu a été publié sur le Yediot Aharonot