La première enquête gouvernementale sur la prostitution révèle que celle-ci a rapporté environ 1,2 million de shekels (environ 308 millions de dollars) en 2014.
Menée conjointement par les Ministères de la Sécurité Publique et celui de la Protection Sociale, l’étude, même imprécise, a estimé que le nombre de prostituées oscillait entre 11 420 et 12 730 en 2014 dont près de 1260 enfants impliqués dans cette industrie condamnable.
Signalons que cette enquête alarmante sur la prostitution se veut constructive ; le Ministre du Bien-être Social, Haim Katz, a déclaré que les données étaient « impitoyables » et qu’il était impossible de « … rester indifférents à ce phénomène : « …si celui de la protection sociale dispose actuellement d’un budget de 22 millions de shekels pour aborder la prostitution dans le pays… nous devons, a-t-il ajouté augmenter notre contribution pour tenter de régler ce fléau qui ruine notamment nos jeunes et ce malgré les 2/3 du budget qui leur sont déjà alloués ».
Par ailleurs, l’étude a souligné que la ville de Tel Aviv était l’épicentre de l’industrie du sexe en Israël. Elle révèle, entre autres, que la prostitution menée dans des maisons privées est neuf fois plus fréquente que celle qui se déroule dans les rues. Alors que le bénéfice de la première est d’environ 70 millions de shekels, la seconde dégage, en 2014, un chiffre d’affaires équivalent à 40 % du chiffre d’affaires total.
Sans surprise, l’enquête montre que si les difficultés économiques sont toujours à l’origine d’une prostitution féminine importante —sur les 600 travailleurs du sexe interrogés, 66% ont révélé qu’ils avaient commencé à travailler comme prostituées afin de pouvoir rembourser des dettes — notons que 10% d’entre-eux, ne disposeraient que de cette unique source de revenus.
« J’ai eu des problèmes avec mon hypothèque, l’Institut national d’assurance ne m’a pas aidée. Ils voulaient saisir ma maison », a déclaré une femme citée par les enquêteurs. « Je travaillais comme serveuse chez McDonald avant cela, mais avec l’inflation galopante et la flambée des prix, tout était plus cher, a surenchéri une autre et j’avais besoin d’argent ».
Parmi toutes ces femmes interrogées, 20% d’entre-elles avaient des diplômes universitaires et totalisaient, chacune en moyenne, plus…de 12 années d’études !!!!
Parmi les autres raisons invoquées, 9% des femmes ont affirmé avoir été « parrainées » par une autre personne, tandis que 7% étaient devenues prostituées en raison de leur addiction à diverses substances (médicaments, alcool, etc.) alors que 5% étaient victimes d’abus sexuels. 41% des travailleurs du sexe seraient entrés dans la prostitution par goût !!!
Dûment certifiées, les données indiquent une moyenne de 660 clients par an avec une moyenne de 5,3 clients par jour. Un 1/4 de ces travailleurs du sexe déclare subir un nombre plus élevé de clients — soit 7 — au quotidien.
La plupart des femmes interrogées sont des prostituées installées dans la durée ; pour 40% d’entre elles, la période varie entre cinq et quinze ans. Ajoutons, pour finir, que près de la moitié des femmes qui ont participé à cette étude étaient originaires de l’ex-Union soviétique ou d’Europe de l’Est, et avaient émigré en Israël dans les années 90.