Malgré la tempête hivernale « Byron », présentée comme un épisode pluvieux significatif pour un pays confronté à une sécheresse persistante, le niveau du lac de Tibériade n’a augmenté que d’un seul centimètre. L’annonce, faite par l’Autorité du bassin de la Kinneret, suscite une vive inquiétude parmi les experts de l’eau, alors que le principal réservoir naturel d’eau douce d’Israël continue de montrer des signes alarmants d’épuisement.
Selon les données publiées, la majorité des précipitations tombées au cours de la tempête se sont concentrées dans le centre du pays et n’ont pratiquement pas atteint le bassin versant du lac. En conséquence, l’apport hydrique attendu n’a pas eu lieu. Le niveau actuel du lac est mesuré à –213,405 mètres sous le niveau de la mer, soit encore 4,605 mètres en dessous de la ligne rouge supérieure, seuil critique au-delà duquel des risques environnementaux apparaissent.
Les responsables de la gestion de l’eau soulignent que, malgré un épisode météorologique considéré comme « réussi » sur le plan pluviométrique national, son impact réel sur la Kinneret reste marginal. Cette situation met en évidence le déséquilibre géographique des précipitations et la vulnérabilité accrue du nord d’Israël face aux changements climatiques.
Yeras Telhami, directeur du département Kinneret et de l’utilisation des ressources hydriques du nord au sein de l’Autorité de l’eau, a dressé un constat particulièrement préoccupant. Selon lui, le lac connaît actuellement un rythme de baisse du niveau de plus de 2,5 mètres par an. À titre de comparaison, lors des précédentes périodes de sécheresse, la diminution annuelle se situait autour de 90 centimètres. « Cette fois-ci, le changement est beaucoup plus brutal que lors de toutes les périodes de sécheresse que nous avons analysées. Les données sont vraiment inquiétantes, c’est un rythme que nous n’avions jamais observé auparavant », a-t-il déclaré.
Cette tendance accentue les préoccupations stratégiques d’Israël en matière de sécurité hydrique. Bien que le pays dispose aujourd’hui d’infrastructures avancées de dessalement, le lac de Tibériade conserve un rôle central, tant pour l’équilibre écologique que comme réserve stratégique en cas de crise. Une poursuite de cette dynamique pourrait contraindre les autorités à renforcer encore davantage les restrictions, à réévaluer les quotas agricoles et à accélérer les investissements dans des solutions alternatives.
Les experts soulignent également que la baisse rapide du niveau du lac n’est pas seulement liée à un déficit ponctuel de précipitations, mais s’inscrit dans une tendance plus large marquée par le réchauffement climatique, l’augmentation de l’évaporation et des hivers de plus en plus irréguliers. Dans ce contexte, chaque tempête qui ne parvient pas à recharger significativement la Kinneret est perçue comme un signal d’alarme supplémentaire.
Alors que l’hiver n’est pas encore terminé, les autorités espèrent encore des précipitations plus abondantes dans le nord du pays. Mais les chiffres actuels rappellent que la situation hydrique d’Israël reste fragile et que le lac de Tibériade, symbole historique et stratégique, se trouve à un point critique nécessitant une vigilance accrue et des décisions à long terme.
Rédaction francophone Infos Israel News pour l’actualité israélienne
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