Par Infos-Israel.News – 28 juin 2025
Alors que l’onde de choc des douze jours de guerre entre Israël et l’Iran continue de résonner dans tout le Moyen-Orient, ce sont les voix des exilés iraniens qui percent aujourd’hui le vacarme. Pour ces hommes et ces femmes contraints à la fuite, les frappes israéliennes contre les centres du régime islamique ont résonné comme une vengeance attendue, presque salvatrice. Et dans ce tumulte, une question centrale s’impose : cette guerre directe pourrait-elle enfin allumer l’étincelle d’une révolution intérieure iranienne ?
Exilés, mais pas indifférents : la guerre comme catharsis
Niak Ghorbani, ancien ingénieur de l’industrie pétrolière iranienne, exilé au Royaume-Uni, est formel :
« Israël a ciblé avec précision ceux qui ont trahi l’Iran et l’humanité. Elle a fait ce que nous essayons depuis 46 ans. Je lui en suis reconnaissant. »
Ce n’est pas de la rhétorique. C’est le cri d’un peuple opprimé, contraint de vivre à genoux sous la dictature cléricale des mollahs, tandis que le monde libre observait – ou fermait les yeux.
L’assassinat ciblé de hauts responsables des Gardiens de la Révolution, comme Amir Ali Hajizadeh – responsable de la destruction du vol PS752 d’Ukraine Airlines et de la mort de 176 innocents – a éveillé un espoir longtemps enseveli. Chez Ghorbani, ce fut une « joie silencieuse », un soupir de soulagement chargé d’une flamme patriotique intacte.
Une jeunesse déchiquetée, un régime aux abois
La journaliste baloutche Elaheh Ajbari, réfugiée en Allemagne, ne mâche pas ses mots :
« Le corps de la femme baloutche est un champ de bataille. »
Emprisonnée deux fois, brutalisée pour ses reportages et ses origines ethniques, elle incarne la double oppression du régime islamique : sexiste et ethnocentré.
« Je suis prête à mourir pour une Iran libre. Sans tchador, sans peur, sans violence. »
Elle incarne cette génération qui n’a plus rien à perdre, et qui trouve dans les frappes israéliennes non une attaque contre l’Iran, mais une riposte contre ses ravisseurs.
Un régime qui craint plus son peuple que ses ennemis
Les témoignages concordent : le régime n’a pas réagi par une contre-attaque militaire massive contre Israël, mais par un renforcement brutal de la répression intérieure.
Internet coupé, milices dans les rues, arrestations ciblées. Pourquoi ? Parce que le régime islamique sait que sa véritable menace ne vient pas de Tsahal, mais de ses propres rues.
« Khamenei a peur de son peuple, pas des bombes israéliennes, » affirme Ghorbani avec conviction.
« C’est un cancer, et on doit accepter la douleur de l’opération »
En quelques mots, il résume l’essentiel :
« La République islamique est une tumeur maligne. Il faut accepter l’opération, aussi douloureuse soit-elle, pour pouvoir espérer guérir. »
Ce n’est pas une métaphore, c’est un diagnostic.
Pas de révolution sans leadership clair
Arash Azizi, intellectuel exilé et chercheur à Yale, est plus prudent. Pour lui, la colère ne suffit pas : sans structure politique, sans organisation, la révolution reste un rêve.
« Le peuple iranien est prêt, mais la diaspora reste fragmentée. Il nous faut une coalition large, unifiée, qui rassemble les féministes, les activistes, les syndicalistes et même certains réformistes du système. Sans cela, la République islamique tiendra encore – peut-être pas éternellement, mais au prix d’années perdues. »
Et le monde dans tout ça ?
La grande trahison, selon Azizi, vient de l’Occident.
« La République islamique n’a jamais tenu que par l’appui tacite – ou explicite – de l’Europe, de la France, de l’Allemagne, du Royaume-Uni. Sans cette complicité, elle se serait effondrée depuis longtemps. »
Un constat qui résonne tristement vrai dans les rues vides de Téhéran, où l’oppression se mesure au silence, à la peur, et aux fenêtres closes.
Et maintenant ?
Le rêve d’une Iran libre ne s’éteint pas. Niak, Elaheh et Arash sont les visages d’un peuple qui a mal, mais qui n’a pas cédé. Ce ne sont pas des révolutionnaires exaltés. Ce sont des survivants lucides.
Ils ne demandent pas des bombes. Ils demandent du soutien, du courage, et qu’on arrête de faire semblant.
Car aujourd’hui, ce n’est pas Israël qui tue le peuple iranien, mais bien la République islamique.
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