Un mois après l’assassinat spectaculaire du chef du Hamas Ismaïl Haniyeh à Téhéran, l’Iran tente encore de comprendre comment l’un des hommes les plus protégés du monde a pu être éliminé en plein cœur de sa capitale. Ce dimanche, un porte-parole des Gardiens de la Révolution a révélé pour la première fois la cause directe du ciblage : le téléphone portable personnel de Haniyeh.
Selon ses déclarations à la télévision iranienne, le missile israélien a été guidé par les signaux cellulaires du téléphone du dirigeant terroriste, dans un procédé d’une précision redoutable.
« Le point d’impact a été identifié grâce au signal de son appareil. Le missile a frappé exactement l’endroit où le téléphone se trouvait, au moment précis où Haniyeh a décroché », a admis le porte-parole, reconnaissant implicitement une défaillance sécuritaire majeure.
Le responsable a précisé que le chef du Hamas avait ignoré des avertissements formels lui demandant de ne pas utiliser ses téléphones portables durant son séjour à Téhéran.
« Des instructions très claires lui avaient été transmises ce soir-là : ne pas activer ses appareils. Il a choisi de ne pas les suivre », a-t-il ajouté.
L’assassinat, survenu le 31 juillet 2024, avait déjà choqué les alliés de l’Iran. Mais la révélation que l’opération aurait été menée depuis un simple repérage électronique accroît encore le malaise au sein du régime. Le porte-parole a décrit la méthode comme « simple mais terriblement efficace », un aveu d’humiliation pour un État qui se targue d’être une puissance régionale dotée d’un renseignement avancé.
Haniyeh avait choisi de séjourner dans le complexe de Saad Abad, un palais luxueux du nord de Téhéran utilisé par la Force Qods des Gardiens de la Révolution pour recevoir des délégations étrangères.
« C’est lui-même qui a insisté pour résider dans ce lieu, qu’il considérait comme parfaitement sûr », a précisé la source iranienne.
Mais c’est précisément là qu’Israël aurait décidé de frapper, selon les mots du porte-parole :
« L’ennemi a délibérément choisi cet endroit pour humilier la Force Qods. Il aurait pu le faire au Qatar ou dans une rue de Téhéran, mais il a choisi la résidence des Gardiens de la Révolution. L’objectif était clair : rabaisser l’Iran. »
Depuis la révélation, les réseaux sociaux iraniens regorgent de critiques contre les services de sécurité, accusés de négligence et d’incompétence. Le régime, de son côté, tente de transformer la défaite en discours patriotique. Les médias proches du pouvoir parlent désormais de « martyr » pour désigner Haniyeh, et de « guerre d’humiliation menée par le sionisme mondial ».
Mais la réalité reste implacable : Israël a démontré sa capacité à atteindre n’importe quelle cible, même au cœur du sanctuaire iranien. L’opération, d’une précision technologique rare, rappelle aux observateurs internationaux les précédents assassinats ciblés d’ingénieurs nucléaires et de commandants des Gardiens de la Révolution.
La mort d’Haniyeh a provoqué une onde de choc au sein du Hamas et de son parrain iranien. Pour Téhéran, le symbole est d’autant plus douloureux qu’elle survient pendant l’investiture du nouveau président Masoud Pezeshkian, au moment même où l’Iran voulait afficher une image de stabilité et de puissance.
Alors que les responsables iraniens tentent de minimiser l’incident, la population y voit surtout la preuve de la vulnérabilité du régime face à la technologie israélienne. « Israël n’a pas besoin d’envahir l’Iran, il lui suffit d’un signal téléphonique », écrivait lundi un internaute iranien sur X.
Pour Jérusalem, cette opération constitue une victoire stratégique autant que psychologique : la neutralisation du chef politique du Hamas sur le sol iranien, à l’aide de son propre téléphone, symbolise l’alliance fragile entre les deux organisations et expose au grand jour les failles d’un système de sécurité prétendument impénétrable.
Rédaction francophone Infos Israel News pour l’actualité israélienne
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