Lors des élections présidentielles en Iran, un représentant du mouvement réformateur modéré, Massoud Pezeshkian, a devancé son rival conservateur, mais n’a pas réussi à recueillir suffisamment de voix pour l’emporter au premier tour.
42 % ont voté pour le chirurgien Masoud Pezeshkian, 69 ans, qui fut ministre de la Santé dans le gouvernement du réformateur Mohammad Khatami entre 2001 et 2005. Les médias occidentaux notent que pendant la campagne électorale, il n’a franchi aucune « ligne rouge » dans ses discours et a prêté allégeance au guide suprême, l’ayatollah Ali Khamenei. Dans le même temps, il a appelé à améliorer les relations entre la République islamique et l’Occident. On sait que Pezeshkian a critiqué les autorités pour la répression brutale du mouvement né après le meurtre de Mahsa Amini en septembre 2022.
Le porte-parole réformateur « Sazandegi » a paru aujourd’hui avec le titre « Vive l’espoir » en première page à côté du portrait de Pezeshkian.
Son rival conservateur, Saïd Jalili, 58 ans, occupait des postes élevés dans la hiérarchie de la République islamique. Il a négocié avec l’Occident de 2007 à 2013 et est aujourd’hui membre du Conseil suprême de sécurité nationale. Il prône une ligne irréconciliable à l’égard de l’Occident. 38% des votants ont voté pour lui.
Le ministère iranien de l’Intérieur a annoncé samedi matin qu’aucun candidat n’avait réussi à obtenir la moitié des voix et qu’un second tour aurait donc lieu. Il est prévu le 5 juillet.
Les observateurs estiment que le camp réformateur n’a pas réussi à mobiliser ses partisans. Le second tour devra avoir lieu en raison du faible taux de participation : seuls 19 des 26 millions d’Iraniens qui ont voté ne croyaient pas à la capacité du président à changer leur vie sous le régime en place.