Dans un pays partagé entre soulagement et douleur, les mots d’Iris Haim résonnent comme un rappel d’humanité. Mère de Yotam Haim, otage israélien tué tragiquement par erreur par Tsahal dans la bande de Gaza, elle a publié ce jeudi un message émouvant sur Facebook, au lendemain de l’annonce de l’accord entre Israël et le Hamas. Alors que des familles retrouvent enfin leurs proches, elle appelle à une joie retenue, respectueuse de ceux dont le deuil ne connaît pas de trêve. « Réjouissez-vous dans vos maisons, pas sur les places publiques. Réjouissez-vous dans votre soucca », écrit-elle.
Sa publication, largement relayée sur les réseaux sociaux et par la chaîne de la Knesset, traduit le déchirement intérieur d’une nation : la joie de voir revenir des otages, mêlée à la douleur de ceux qui ne reverront plus jamais leurs enfants. « Oui, il est juste de se réjouir, de relâcher un soupir de soulagement », poursuit-elle, « mais il faut, en même temps, se souvenir à chaque instant de ceux qui n’ont pas eu cette chance : ceux qui ont été affamés et ne sont pas revenus, ceux qui couraient et n’ont plus entendu le rire blond de leur enfant. » Dans un pays où chaque libération d’otages est un moment d’union nationale, cette voix solitaire rappelle la responsabilité morale collective : célébrer sans effacer la mémoire.
Le témoignage d’Iris Haim dépasse son drame personnel. Il s’inscrit dans une atmosphère d’émotion nationale, après la signature de l’accord de cessez-le-feu supervisé par Washington, Le Caire et Doha. Alors que le président américain Donald Trump a salué « un jour historique pour le monde », la société israélienne oscille entre fierté et sobriété. Sur le terrain, Tsahal se prépare à la mise en œuvre des clauses du plan : retrait partiel, surveillance des zones civiles, et transfert des otages. Mais au cœur de cette actualité brûlante, la voix d’une mère rappelle que la paix ne se mesure pas seulement aux accords diplomatiques, mais à la capacité d’un peuple à rester digne dans sa joie.
« Mon cœur se déchire encore de frustration », conclut Iris Haim. « Ma joie n’existe pas, mais je remercie ce moment pour ceux qui peuvent enfin les serrer dans leurs bras. » En quelques phrases, elle a dit ce que tout Israël ressent : la gratitude envers les sauveurs, mais aussi la conscience du prix payé. Dans la lumière fragile de la Souccot, alors que des familles dressent des tables d’espérance, son appel à la modestie trouve un écho puissant — celui d’une nation qui apprend à fêter la vie sans trahir ses morts.
Rédaction francophone Infos Israel News pour l’actualité israélienne
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