IsraĂ«l | Depuis 2015, ce jeune juif-amĂ©ricain de 17 ans vit dans une cellule d’isolement sans lien avec sa famille et les autres prisonniers

E, un jeune juif-amĂ©ricain vit dans une cellule d’isolement depuis fin 2015. Il avait 17 ans au moment de son arrestation pour des accusations toujours non prouvĂ©es ; il a Ă©tĂ© torturĂ©, battu, humiliĂ© et intimidĂ© pendant 21 jours – sans accĂšs Ă  un avocat ni Ă  une visite de famille, puis jetĂ© en prison, oĂč il a fĂȘtĂ© son 19e anniversaire il y a quelques mois, tout seul. L’Accusation n’a prĂ©sentĂ© aucun Ă©lĂ©ment de preuve tangible contre lui, les seuls tĂ©moignages contre lui semblent

qu’il s’agisse de rĂ©cits de tĂ©moins dĂ©sespĂ©rĂ©ment contradictoires et d’aveux douteux obtenus par la torture.

Cela fait plus de deux ans et sept mois que le redoutable E. est accusĂ© d’avoir commis des crimes et que l’accusation est toujours en train de prĂ©senter ses preuves Ă  l’approbation des tribunaux. Lundi prochain, un tribunal de district conduira l’audience finale dans le cadre de l’affaire contre le jeune homme, en prĂ©paration d’un procĂšs qui durera vraisemblablement des mois et qui restera au centre de l’attention de la plupart des IsraĂ©liens. La liste des tĂ©moins de l’État compterait plus d’une centaine de tĂ©moins, dont des douzaines d’agents des forces de l’ordre et d’agents clandestins.

Une fois par semaine, E. voit sa famille pendant une demi-heure derriĂšre un verre de sĂ©paration. Ce Juif religieux, n’a aucun contact avec d’autres prisonniers religieux, pas mĂȘme pour les priĂšres de Yom Kippour. Deux ans aprĂšs son mois de torture physique, Ă©motionnelle et mentale, il est toujours en proie Ă  des douleurs lancinantes dans tout son corps, et pĂ©trifiĂ© par des Ă©pisodes rĂ©pĂ©tĂ©s de TSPT.

Cette parodie de justice, la profanation de tout ce que nous considĂ©rons comme nos droits civiques les plus Ă©lĂ©mentaires dans une dĂ©mocratie ne se dĂ©roule pas Ă  TĂ©hĂ©ran, Damas ou Pyongyang, mais Ă  la prison d’Ayalon Ă  Ramla, en IsraĂ«l, la seule dĂ©mocratie au Moyen-Orient. » Certains d’entre vous pourraient passer la prison en quittant l’aĂ©roport international Ben Gurion en route pour explorer l’État juif.

Il s’avĂšre que l’État juif a un cĂŽtĂ© sombre qui est Ă  la fois antidĂ©mocratique et anti-juif.

Nous devrions commencer par quelques notes d’introduction.

L’Agence de SĂ©curitĂ© d’IsraĂ«l (ISA), communĂ©ment appelĂ©e Shin Bet ou Shabak, est l’un des secrets de la façon dont IsraĂ«l a survĂ©cu Ă  trois soulĂšvements arabes depuis le milieu des annĂ©es 1980. C’est peut-ĂȘtre la police clandestine la plus efficace et la plus professionnelle du monde. RĂ©cemment, il a Ă©tĂ© rapportĂ© que les agents du Shabak ont ​​dĂ©jouĂ© quelques 400 attentats terroristes meurtriers contre des Juifs israĂ©liens en 2017 – plus d’une attaque par jour qui pourrait faire sauter un bus, abattre un automobiliste ou poignarder un jeune enseignant sur un trottoir. Utilisant son rĂ©seau profond d’agents et d’informateurs en JudĂ©e, Samarie, JĂ©rusalem-Est, la bande de Gaza et les communautĂ©s arabes Ă  l’intĂ©rieur de la ligne verte de 1949, le dĂ©partement des Affaires arabes du Shabak se range au cĂŽtĂ© du Mossad, de l’IAF et de l’IDF, en tant que protecteurs d’IsraĂ«l.

Le Shabak a Ă©galement une «division juive», alias «l’aile juive». Son travail consiste Ă  empĂȘcher l’espionnage et la subversion dans le secteur juif. Depuis les annĂ©es 1980, ce dĂ©partement a Ă©tĂ© accusĂ© d’ĂȘtre exclusivement dĂ©ployĂ© contre la population des juifs dans les «territoires».

Comme les meurtres terroristes arabes ont augmentĂ© dans les annĂ©es 1970 et 1980, puis ont doublĂ© et triplĂ© avec les accords d’Oslo qui ont installĂ© une bande terroriste – l’OLP – comme le gouvernement de la plupart de la JudĂ©e, la Samarie et la bande de Gaza, des activitĂ©s de vigilance isolĂ©es ont Ă©tĂ© mises en place. Au cours des derniĂšres annĂ©es, Ă  partir de la mĂȘme population, Ă©mergĂšrent les «jeunes de la colline», des jeunes hommes et femmes nationalistes religieux qui Ă©tablissent des avant-postes sans l’approbation du gouvernement en JudĂ©e-Samarie. Ils ont empruntĂ© leur nom au gĂ©nial guerrier Ariel Sharon, qui, en 1998, en tant que ministre de la DĂ©fense, pour tenter de contrecarrer les concessions du Premier ministre Netanyahu Ă  l’AutoritĂ© palestinienne dans l’accord de Wye River, a exhortĂ© les juifs de JudĂ©e :

« Tout le monde qui est là devrait bouger, devrait courir, devrait attraper plus de collines, étendre le territoire. Tout ce qui est saisi sera entre nos mains. Tout ce que nous ne saisissons ne sera plus entre leurs mains. « 

Ainsi, les jeunes de la colline se sont emparés des collines depuis et sont réguliÚrement confrontés aux forces gouvernementales qui viennent, avec leurs bulldozers, démanteler leurs avant-postes.

En outre, vers 2008, une population de jeunes du mĂȘme groupe dĂ©mographique a innovĂ© la politique Tag Mechir (prix) : « Chaque fois que le gouvernement dĂ©molit un avant-poste, il y aurait une rĂ©ponse sĂ©vĂšre, lĂ©gale et autre. »

Au fil des annĂ©es, cette signification du nom a Ă©tĂ© perdue, devenant plutĂŽt une rĂ©fĂ©rence Ă  des actes hostiles – principalement dirigĂ©s contre les Arabes, mais aussi contre les politiciens et les journalistes israĂ©liens de gauche avec de vilains graffitis Ă  travers les portes des voitures appartenant aux Arabes ou la crevaison de pneus de voitures appartenant Ă  des Arabes, ou d’incendie criminel.

LĂ , oĂč la Division juive du Shabak et ses tentatives douteuses pour contrĂŽler les jeunes des localitĂ©s, est l’endroit oĂč commence notre histoire.

Les forces de sĂ©curitĂ© israĂ©liennes prĂšs d’une maison dans le village de Duma, oĂč un incendie criminel a tuĂ© des parents et un bĂ©bĂ©.

Le 31 juillet 2015, dans le village de Douma, non loin de Shiloh en Samarie, la maison d’une famille arabe a Ă©tĂ© victime d’une bombe incendiaire au milieu de la nuit, entraĂźnant la mort d’un bĂ©bĂ© de 18 mois et de ses deux parents. Les suspects immĂ©diats Ă©taient les militants de Tag Mehir, Ă  cause de deux slogans de graffiti en hĂ©breu qui ont Ă©tĂ© trouvĂ©s Ă  l’extĂ©rieur de la maison incendiĂ©e, l’un d’eux disant : « Vengeance », ornĂ© par une Ă©toile de David ; l’autre « Vive le Roi Machiah ! » ornĂ© d’un dessin bĂąclĂ© d’une couronne.

L’explosion qui a suivie l’incendie et les meurtres ont Ă©clatĂ© dans toute la sociĂ©tĂ© israĂ©lienne, du haut en bas, du prĂ©sident et du ministre de la dĂ©fense qui ont pointĂ© du doigt les « terroristes juifs » avant que la premiĂšre enquĂȘte suivie par les thĂ©ories sur les « prophĂ©ties » des religieux, mais aussi sur les thĂ©ories du complot sur une fausse opĂ©ration du Shabak qui a mal tournĂ©, ou sur l’incendie criminel faisant partie d’une sĂ©rie d’incendies en cours dans une guerre entre deux familles opposĂ©es du clan Dawabsheh du village de la Douma.

Mais nous allons nous concentrer sur ce qui s’est passĂ© par rapport au jeune citoyen amĂ©ricain qui a Ă©tĂ© privĂ© de ses droits humains et civils sans aucune preuve directe contre lui.

Le seul lien discernable entre E et le cas de l’incendie / meurtre de la Douma semble ĂȘtre le fait que les agents de Shabak ont ​​dĂ©cidĂ© Ă  un moment donnĂ© de trouver « un coupable ».

Il y avait son pĂšre, le rabbin de leur localitĂ© de Samarie, qui ne dissimulait pas son point de vue sur le droit d’IsraĂ«l aux territoires libĂ©rĂ©s et sur la rĂ©demption juive, et il y avait l’association d’adolescents avec les enfants avec lesquels il avait grandi et toutes ces activitĂ©s pour les jeunes.

Ces deux Ă©lĂ©ments ont suffi Ă  compter E parmi les dizaines de jeunes qui ont Ă©tĂ© raflĂ©s par la police aprĂšs l’incendie de la Douma. Trois d’entre eux ont Ă©tĂ© mis en prison, des douzaines d’autres ont reçu l’ordre de rester Ă  l’écart des «territoires» ou, comme dans le cas de E, de rester en rĂ©sidence surveillĂ©e.

Le 11 aoĂ»t 2015, la maison de E, alors ĂągĂ© de 16 ans et demi, a Ă©tĂ© perquisitionnĂ©e, et il a Ă©tĂ© placĂ© en rĂ©sidence surveillĂ©e dans la maison de ses parents Ă  Samarie, Ă  quelques kilomĂštres de Kfar Sabba. La peine d’emprisonnement Ă  domicile n’était pas pour un crime qu’il avait commis, mais une dĂ©tention administrative, un dispositif de sĂ©curitĂ© d’urgence que l’État d’IsraĂ«l a hĂ©ritĂ© du gouvernement britannique mandataire qui a quittĂ© la rĂ©gion en 1948. Et donc, sans un casier judiciaire, il Ă©tait condamnĂ© Ă  passer 24/7 Ă  la maison, sous rĂ©serve de frĂ©quentes inspections policiĂšres Ă  toute heure du jour ou de la nuit, jusqu’au 28 dĂ©cembre 2015. Par ailleurs, le Shabak a Ă©galement mis la maison dans l’embarras, pour faire bonne mesure, mais n’a rien entendu d’incriminant.

À premiĂšre vue, cette mĂ©thode consistant Ă  rassembler le plus de suspects possible sur un coup de tĂȘte et Ă  passer les quelques jours qui suivent Ă  sĂ©parer les vrais coupables des faux. La diffĂ©rence entre le bon travail de dĂ©tective et les atrocitĂ©s commises par les Shabak contre E fut qu’aprĂšs avoir rĂ©alisĂ© qu’ils n’avaient absolument rien de tangible, ils dĂ©cidĂšrent de compenser la diffĂ©rence en le forçant Ă  avouer un incendie criminel.

« Ils l’ont arrĂȘtĂ© Ă  la maison le mercredi 25 novembre 2015, accusĂ© d’agression », a dĂ©clarĂ© le pĂšre de E Ă  The Jewish Press, ajoutant : « MĂȘme s’il Ă©tait en rĂ©sidence surveillĂ©e depuis trois mois et demi, 24 heures sur 24, 7 jours sur 7, inspectĂ© tous les jours, parfois deux fois par jour. « 

Le pĂšre d’E, qui est nĂ© Ă  West Hempstead, NY, est venu en IsraĂ«l Ă  l’ñge de cinq ans et demi et a Ă©tĂ© arrĂȘtĂ©. Sa femme, sa fille, sa belle-sƓur et lui ont Ă©tĂ© recueillis et interrogĂ©s par le Shabak. Ces interrogatoires – sans la prĂ©sence d’un avocat – comprenaient des intimidations, des malĂ©dictions, des menaces de licenciement, tout ce qui Ă©tait imaginable Ă  moins de les menacer et de les jeter sur un sol de ciment froid.

Il dit que la condition physique de sa femme s’est dĂ©tĂ©riorĂ©e et qu’elle est trĂšs malade aujourd’hui, Ă  cause de son traitement par le Shabak et de la torture et de l’emprisonnement sans fin de son fils (La famille juive a demandĂ© de ne pas publier de dĂ©tails supplĂ©mentaires).

Ils sont une famille juive forte et bien faite (E a ​​quatre frĂšres et deux sƓurs). Mais depuis cette terrifiante premiĂšre nuit de novembre 2015, ils s’effondrent lentement, ce qui, nous le pensons, est le plan du Shabak. Sur le plan Ă©conomique, ils sont grevĂ©s de frais juridiques et du fait qu’ils peuvent Ă  peine trouver le temps ou la capacitĂ© de travailler. La famille Ă©largie a aidĂ©, et la sociĂ©tĂ© d’aide juridique Honenu n’a Ă©tĂ© rien d’autre qu’un troupeau d’anges, dit le pĂšre, en chantant l’éloge de ce qu’il appelle le dernier dĂ©fenseur de la dĂ©mocratie d’IsraĂ«l.

Selon le pĂšre de E, lorsque E a Ă©tĂ© interpellĂ© le 12 novembre 2015, aprĂšs avoir Ă©tĂ© arrĂȘtĂ© le 11 novembre, un reprĂ©sentant de Shabak a dĂ©clarĂ© en audience publique au juge de district Erez Nurieli que l’accusation Ă©tait une agression ; mais ensuite le mĂȘme agent aurait communiquĂ© secrĂštement au juge que le jeune suspect Ă©tait sur le point d’ĂȘtre trompĂ© pour exposer son lien avec l’affaire de l’incendie / meurtre de la Douma. Ainsi, lorsque le juge a renvoyĂ© E, il aurait violĂ© la loi en collaborant avec les forces de l’ordre contre un accusĂ© dont il doit protĂ©ger les droits. Si tel Ă©tait le cas, alors le juge Nurieli n’était que le premier, mais certainement pas le dernier officier de la cour Ă  s’ĂȘtre barbouillĂ© de cette façon.

Le mĂȘme Juge Nurieli a Ă©galement approuvĂ© la demande ultĂ©rieure du Shabak, de dĂ©tenir E pour interrogatoire dans un Ă©tablissement de Shabak sans ĂȘtre autorisĂ© Ă  voir un avocat. Tous les cinq ou six jours, Nurieli prolonge la dĂ©tention provisoire jusqu’à la limite lĂ©gale de 21 jours.

Le « truc » que le Shabak aurait fait endosser au juge est connu sous le nom de « targil medovevim » (opĂ©ration de confession). Selon le pĂšre de E, celui-ci Ă©tait Ă©laborĂ© Ă  l’extrĂȘme.

« Ils ont transformĂ© le musĂ©e des Prisoners d’Akko en une fausse prison, pleine de policiers prĂ©tendant ĂȘtre des criminels. Les faux condamnĂ©s Ă©taient violents, ils intimidaient E, ils le pressaient, et le samedi soir de la semaine oĂč il Ă©tait lĂ , ils mettaient en scĂšne devant ses yeux les coups de couteau d’un prisonnier «arabe». Ils ont dit Ă  E que maintenant qu’il les avait vus tuer un autre prisonnier, il Ă©tait en mesure de les piĂ©ger, alors il devait leur donner quelque chose d’incriminant ou ils le tueraient,  » a dit le pĂšre.

« Ils sont sortis dans la cour, et l’attaquant, qui Ă©tait le plus grand et le plus violent du peloton, l’a saisi et l’a poussĂ© Ă  avouer les accusations portĂ©es contre lui », a poursuivi le pĂšre d’E. « Les enregistrements de la police sont pleins de cris de E qui pleure et gĂ©mit. Les Shabak ont ​​choisi les parties qu’ils voulaient, mais nos avocats ont obtenu les enregistrements complets. Vous pouvez entendre combien E souffre. « 

Selon son pĂšre, pour lui sauver la vie, E a avouĂ© les accusations portĂ©es contre lui concernant son implication dans les activitĂ©s de Tag Mehir- dont sa famille insiste qu’elles Ă©taient entiĂšrement fabriquĂ©es. Mais il n’a jamais dit un mot sur l’affaire d’incendie de la Douma. Cependant, cela a suffi au Shabak pour commencer Ă  Ă©tablir l’affaire contre lui.

À un certain moment pendant cet enregistrement de «sĂ©ance de confession» de cauchemar, on entend E s’écrouler et pleurer dans la fausse cour de la prison. Selon son pĂšre, vous pouvez entendre sur la bande, un policier nommĂ© Kobi, disant quelque chose du genre : « Si vous m’apportiez ce genre de pression, j’avouerais avoir tuĂ© Rabin. »

ArmĂ© des bandes de «confession», le Shabak a ramenĂ© E au tribunal du juge Erez Nurieli Ă  Lod pour prĂ©senter victorieusement la preuve que l’accusĂ© est l’incendiaire de la Douma.

Par ailleurs, selon le pĂšre de E, le Shabak a Ă©galement choisi quelques morceaux des mĂȘmes bandes oĂč E est entendu en train de faire des insultes racistes contre les Arabes. Dans le contexte de ce que disaient les autres faux prisonniers, il est tout Ă  fait plausible que ces insultes fussent compatibles. Quoi qu’il en soit, intentionnel, habituel ou parlĂ© sous la contrainte, ces insultes ont Ă©tĂ© utilisĂ©es depuis treize fois jusqu’ici par le Shabak, pour montrer aux tribunaux pourquoi E devrait ĂȘtre renvoyĂ© Ă  sa cellule d’isolement.

Avant la demande de dĂ©tention prĂ©ventive d’un accusĂ© en attente de son procĂšs, en particulier mineur, la loi israĂ©lienne exige qu’un comitĂ© dirigĂ© par le ministĂšre de la justice et le ministĂšre de la Justice, connu sous le nom de Sherut Hamivchan (services d’évaluation), Ă©value si le prisonnier ou Ă  d’autres. Ce comitĂ© a informĂ© le tribunal que E ne faisait pas de pause et que, compte tenu de son TSPT, il devrait ĂȘtre assignĂ© Ă  rĂ©sidence. Ils ont mĂȘme pris des dispositions pour qu’il reste dans la maison de ses grands-parents Ă  Beit Shemesh et ont approuvĂ© dix inspecteurs qui partageraient sa surveillance.

Mais chaque pĂ©riode de 45 jours Ă  la fin d’une dĂ©tention provisoire, lorsque le mĂȘme rapport des services d’évaluation serait entrĂ© dans le protocole, le pĂšre de E a dit, l’accusation donnerait au juge des « informations secrĂštes » – probablement les insultes racistes de la fausse prison. pour le convaincre que E est, en fait, dangereux, et doit retourner Ă  sa cellule d’isolement.

En fait, l’accusation a finalement dĂ©cidĂ© d’attacher son cas sur une image fictive et glamour de E qu’ils ont inventĂ©e, comme un chef charismatique de jeunes fanatiques, le cerveau derriĂšre le crime du village Douma, qui, plus tard, affirmaient, contrĂŽler son propre interrogatoire et tentĂ© de dominer les sessions.

En dĂ©cembre 2015, une fois que le juge a approuvĂ© l’interrogatoire de l’adolescent de 16 ans dans un Ă©tablissement de Shabak pendant 21 jours, un vĂ©ritable enfer lui a ouvert la bouche et une Ă©quipe de dix chiens Ă  trois tĂȘtes est allĂ©e travailler sur le garçon.

Les manifestants dĂ©montrent comment Shabak a appliquĂ© la pression physique et la torture Ă  des suspects juifs dans l’affaire Duma.
Il a Ă©tĂ© dĂ©placĂ© Ă  l’installation de Kishon, les «donjons du Shabak», le 2 dĂ©cembre 2015, brisĂ© et privĂ© de sommeil, et a Ă©tĂ© jetĂ© dans une petite cellule avec un sol en ciment nu, un matelas poussiĂ©reux (pour un asthmatique) Ă  cĂŽtĂ© d’un petit trou puant dans le sol qui servait de salle de toilette, une faible ampoule qui restait allumĂ©e 24 heures sur 24, le gardant Ă©veillĂ©, et pas de fenĂȘtres.

Il fait froid, il n’y a pas de chaleur, il frissonne tout le temps, il ne peut pas dormir. Certains interrogatoires vont jusqu’à 2 heures du matin, puis il s’endort dans sa cellule, et Ă  l’occasion il est rĂ©veillĂ© Ă  5h30 du matin et traĂźnĂ© en arriĂšre pour continuer lĂ  oĂč il venait de s’éloigner. Il obtient 10 minutes pour une douche qui se compose de trois ruisseaux minces d’eau glacĂ©e.

Il est vĂȘtu d’un uniforme de prisonnier terroriste. Quand ils l’emmĂšnent Ă  ses interrogatoires, il est encapuchonnĂ©, les mains et les pieds menottĂ©s. De temps en temps, il est frappĂ© aveuglĂ©ment par des objets, parfois ils le frappent fort sur sa tĂȘte. Une de ces gifles, raconta-t-il plus tard, continua de retentir dans ses oreilles pendant des jours.

Avec les mains et les pieds menottĂ©s, il subit des sĂ©ances d’interrogatoire de 10 heures pendant plus de deux semaines. Ils enlĂšvent son manteau et allument le climatiseur en plein hiver. Les interrogateurs – trois Ă  cinq Ă  la fois, le maudissent, lui disent qu’ils vont arrĂȘter les membres de sa famille, lui ordonnent d’imaginer que son petit neveu est brĂ»lĂ© vif, tout comme le bĂ©bĂ© qu’il a brĂ»lĂ© dans son sommeil. Ils partagent des vulgaritĂ©s avec lui – un Ă©tudiant yeshiva. Il y avait aussi des allusions Ă  la façon dont ils aimeraient l’abuser sexuellement.

Tout au long de tout cela, E insiste sur son droit de garder le silence et exige de voir un avocat. Ils lui disent qu’il ne verra jamais d’avocat, qu’il va mourir lĂ -bas, dans le cachot de Shabak, et personne ne le saura. Ils lui disent combien son pĂšre le dĂ©teste pour ce qu’il a fait Ă  la famille. Ils lui disent que sa mĂšre va pourrir en prison pour ses pĂ©chĂ©s.

Cinq jours avant la fin de la pĂ©riode maximale de 21 jours, l’état peut interroger un prisonnier sans le laisser voir un avocat, les agents du Shabak se rendent compte qu’ils ne peuvent pas battre ce petit tĂȘtu en utilisant des mĂ©thodes d’interrogatoire lĂ©gales. Ils enrĂŽlent le procureur gĂ©nĂ©ral du pays, l’homme responsable du maintien de l’état de droit dans la seule dĂ©mocratie de la rĂ©gion. Ils doivent ĂȘtre autorisĂ©s Ă  torturer le gosse, disent-ils, sinon ils ne l’obtiendront jamais.

À ce moment, le procureur gĂ©nĂ©ral Yehuda Weinstein a autorisĂ© le Shabak Ă  employer des «mesures exceptionnelles», que les tribunaux ont dĂ©finies avec Ă©lĂ©gance comme «pression physique modĂ©rĂ©e», et qui, en rĂ©alitĂ©, sont des tortures contre lui.

Voici le piĂšge, cependant : dans toutes les autorisations prĂ©cĂ©dentes de la cour suprĂȘme d’appliquer ces mesures exceptionnelles, il Ă©tait conditionnĂ© Ă  la limiter Ă  une situation de «bombe Ă  retardement». Cela signifie que nous croyons que le prisonnier sait qu’une attaque terroriste va se produire bientĂŽt et il peut nous fournir des informations pour l’arrĂȘter, si seulement nous avons changĂ© ses traits faciaux pour que sa mĂšre ne le reconnaisse pas.

Mais quelle bombe Ă©tait lĂ  dans l’affaire Duma ? La maison a dĂ©jĂ  brĂ»lĂ©, les victimes Ă©taient mortes – et pas une seule fois, pas dans une comparution, pas dans un seul argument de l’accusation que je connaisse, y avait-il une mention de E impliquĂ© dans une future action terroriste imminente que les forces de sĂ©curitĂ© devaient contrecarrer immĂ©diatement ou plusieurs pĂ©riraient.

La seule rĂ©fĂ©rence possible Ă©tait une dĂ©claration publiĂ©e par le Shabak, qui a admis l’usage de la torture lors de l’interrogatoire de la Douma, en disant que « l’enquĂȘte actuellement menĂ©e a pour but d’exposer l’organisation pour commettre de futurs attentats terroristes », l’interprĂ©tation la plus libĂ©rale du concept de la bombe Ă  retardement.

Néanmoins, AG Weinstein a cité la théorie de la bombe à retardement pour justifier de remettre E dans une piÚce avec ses bourreaux, et cette fois-ci vraiment jeter la clé.

Le septiĂšme niveau de l’enfer a commencĂ© immĂ©diatement aprĂšs, avec les interrogateurs, un dimanche matin, Ă  minuit.

Les mains et les jambes menottĂ©es, E est jetĂ© sur une chaise courte sans dossier. Un interrogateur pousse sa poitrine Ă  45 degrĂ©s de sorte que la jeunesse Ă©puisĂ©e s’effondre en un arc, sa tĂȘte frappe le sol, et pendant les huit Ă  neuf heures suivantes, il est frappĂ© et giflĂ©, et crie sans cesse : avoue ou tu ne sortiras jamais d’ici vivant.

Il pleure de douleur, mais ses cris d’angoisse n’ont aucun effet : ses bourreaux ne montrent aucune pitiĂ©. Cela dure trois jours. À un moment donnĂ©, il avoue tout : je l’ai fait, il crie, j’ai fait tout ce que tu dis. Mais quand ils lui demandent de dĂ©crire en dĂ©tail ce qu’il a fait, il ne peut pas. Dis-moi ce que j’ai fait et je l’avouerai, supplie-t-il en larmes, la tĂȘte en arriĂšre contre le sol en ciment, le corps voĂ»tĂ© dans les airs, les bras et les jambes menottĂ©s.

L’interrogatoire final dure toute la journĂ©e de mardi jusqu’à ce qu’il soit jetĂ© sur son lit de cellule Ă  2h30 du matin jeudi, ignorant que lĂ©galement ils ne peuvent plus le blesser autant. Ils le rĂ©veillent Ă  5h30 et le ramĂšnent au tribunal pour une dĂ©tention provisoire. Ils continuent Ă  l’interroger dans la voiture sur le chemin du tribunal.

Au tribunal, le juge Nurieli entend son rĂ©cit d’horreur, dĂ©crivant comment ils ont Ă©tirĂ© ses bras en arriĂšre jusqu’à ce qu’il perde tout sentiment, comment il a Ă©tĂ© Ă©lectrocutĂ© et se dĂ©battait par terre selon le juge.

Le juge Nurieli l’a ensuite rapidement placĂ© sous la garde du Shabak.

Le garçon a suppliĂ© le juge Nurieli de ne pas le renvoyer. Il le suppliait de lui donner du poison et d’en finir, qu’est-ce qu’il avait Ă  perdre ? AprĂšs que le juge l’ait renvoyĂ©, E a rĂ©vĂ©lĂ© plus tard Ă  ses avocats, il a brisĂ© un plateau en aluminium et a entaillĂ© les deux poignets. L’accusation a niĂ© ceci, mais E a juste retroussĂ© ses manches et a exposĂ© ses coupures.

Enfin, nous ne savons pas si E est coupable du crime dont il est accusĂ©, planifiant l’incendie criminel de la maison du village de Douma, qu’un autre accusĂ©, Amiram Ben-Uliel, est accusĂ© d’avoir commis. Nous savons que cela fait deux ans et sept mois que l’évĂ©nement n’a pas encore commencĂ©. Le dossier de l’accusation repose essentiellement sur les aveux des deux accusĂ©s et, il va sans dire, ces aveux ne jaillissent pas. Les dĂ©lais sont dĂ©sordonnĂ©s, on ne sait pas qui a fait quoi et Ă  quelle heure. Les tĂ©moignages des rĂ©sidents arabes locaux ne peuvent pas ĂȘtre soumis du tout parce qu’ils se contredisent. Il existe des versions contradictoires concernant le propriĂ©taire lĂ©gal d’un vĂ©hicule que les dĂ©fendeurs auraient utilisĂ©, ce qui ne correspond pas Ă  la confession de Ben-Uliel selon laquelle il se rendait au village.

Mais le problĂšme le plus crucial avec l’affaire de l’incendie / meurtre de la Douma est qu’une condamnation dans une affaire fondĂ©e sur une confession, doit offrir une confession qui a Ă©tĂ© donnĂ©e volontairement.

Haim Levinson, qui Ă©crit sur les services clandestins pour Ha’aretz, a notĂ© l’appel de 2011 du terroriste arabe qui a dirigĂ© le massacre de 2002 Ă  l’hĂŽtel Park Ă  Netanya. Son avocat a fait valoir que, mĂȘme s’il pouvait ĂȘtre appropriĂ© d’utiliser la torture sur son client sous la thĂ©orie de la bombe Ă  retardement, les aveux qu’il a faits sous la torture ne pouvaient par dĂ©finition ĂȘtre utilisĂ©s pour le dĂ©clarer coupable. Le juge a acceptĂ© Ă  contrecƓur cet argument et a confirmĂ© sa dĂ©claration de culpabilitĂ© fondĂ©e sur d’autres Ă©lĂ©ments de preuve.

Puisque le Shabak a dĂ©jĂ  admis avoir torturĂ© les deux accusĂ©s, il va de soi que les avocats de la dĂ©fense citeront cette prĂ©sĂ©ance flagrante pour libĂ©rer leurs clients. La loi israĂ©lienne a une version attĂ©nuĂ©e de la doctrine du fruit de l’arbre vĂ©nĂ©neux, oĂč un tribunal ne devrait pas accepter des preuves recueillies de maniĂšre illĂ©gale dans les cas oĂč l’équilibre de l’injustice est particuliĂšrement Ă©levĂ©.

Nous en saurons beaucoup plus aprĂšs l’audience du lundi, lorsque le tribunal dĂ©cidera finalement s’il y a lieu de tenir un procĂšs, fixera une date et statuera sur les preuves Ă  charge. Mais quel que soit le procĂšs et mĂȘme le rĂ©sultat, la justice obtenue par la torture sadique d’un jeune garçon n’est pas une justice du tout. Comme l’a dit le prophĂšte IsaĂŻe :

ڕַڙְڧַڕ ŚœÖ°ŚžÖŽŚ©Ö°ŚŚ€ÖžÖŒŚ˜ Ś•Ö°Ś”ÖŽŚ Ö”ÖŒŚ” ŚžÖŽŚ©Ö°ÖčŚ€ÖžÖŒŚ— ŚœÖŽŚŠÖ°Ś“ÖžŚ§ÖžŚ” Ś•Ö°Ś”ÖŽŚ Ö”ÖŒŚ” ŚŠÖ°ŚąÖžŚ§ÖžŚ”

Et il cherchait la justice, mais voyez – la parodie ; pour la justice, mais voyez – un cri. (Esaïe 5: 7)


RĂ©daction francophone Infos Israel News pour l’actualitĂ© israĂ©lienne
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