Ce shabbat, Israël a accueilli pour la première fois l’amiral Brad Cooper, nouveau commandant du CENTCOM (Commandement central des forces armées américaines). En visite officielle à l’invitation du chef d’état-major israélien, le général Herzi Halevi, il a rencontré les hauts responsables militaires pour renforcer la coopération entre Washington et Jérusalem. Dans un contexte régional marqué par la guerre contre le Hamas, les tensions avec le Hezbollah et la menace iranienne, cette visite souligne l’importance vitale du partenariat stratégique entre Israël et les États-Unis.
Une première visite hautement symbolique
Brad Cooper, nommé à la tête du CENTCOM en 2024, succède à une longue lignée de commandants américains qui considèrent Israël comme un allié majeur. Sa venue à Tel-Aviv, puis au siège du ministère de la Défense à Kirya, marque la première prise de contact officielle depuis sa nomination.
Le CENTCOM est le commandement militaire américain chargé de la zone la plus explosive du monde : du Moyen-Orient à l’Asie centrale, incluant l’Iran, l’Irak, l’Afghanistan, la Syrie et la péninsule arabique【source : United States Central Command – Wikipédia】. Depuis 2021, Israël a été intégré au périmètre du CENTCOM, ce qui a profondément renforcé la coordination opérationnelle entre les deux armées.
« C’est un honneur d’être ici, aux côtés de nos alliés israéliens », a déclaré Cooper. « Nos deux armées partagent des valeurs communes et un objectif stratégique : préserver la stabilité et la sécurité dans cette région. »
Des discussions centrées sur l’Iran et ses alliés
Selon les communiqués, les échanges entre l’amiral Cooper et le général Halevi ont porté sur trois priorités : la menace nucléaire iranienne, les activités du Hezbollah au Liban et la guerre en cours contre le Hamas à Gaza.
L’Iran, accusé de financer et d’armer le Hamas, le Hezbollah et les Houthis au Yémen, reste la principale préoccupation. Le CENTCOM, qui supervise la 5ᵉ flotte américaine basée à Bahreïn, est directement impliqué dans les opérations de dissuasion contre Téhéran. « L’Iran cherche à encercler Israël par ses proxys. Notre coopération avec les États-Unis est essentielle pour briser cette stratégie », a confié un haut gradé israélien cité par Infos-Israel.News.
Le Hezbollah, de son côté, multiplie les provocations au nord de la frontière israélienne. Selon Tsahal, l’organisation chiite libanaise dispose de plus de 150 000 roquettes prêtes à être tirées, dont certaines capables de frapper Tel-Aviv. La coordination israélo-américaine vise à préparer des scénarios de riposte en cas d’escalade majeure.
Un partenariat militaire consolidé
Cette visite a été l’occasion de mettre en valeur les exercices conjoints entre les armées américaine et israélienne, comme l’opération « Juniper Oak » de 2023, qui avait mobilisé des milliers de soldats des deux pays. Ces manœuvres démontrent la capacité d’Israël à opérer de concert avec la plus grande puissance militaire mondiale.
Le CENTCOM apporte également un soutien logistique et technologique, notamment dans les domaines de la défense antimissile, de la cybersécurité et du renseignement. Les systèmes israéliens comme le Dôme de fer ou la fronde de David sont souvent intégrés à des dispositifs américains de défense régionale, testant leur efficacité face à des scénarios d’attaques massives.
« La coopération entre Tsahal et le CENTCOM n’a jamais été aussi étroite », a déclaré le général Halevi. « Ensemble, nous envoyons un message clair à nos ennemis : Israël et les États-Unis se tiennent côte à côte. »
Une dimension politique et diplomatique
Au-delà de l’aspect militaire, la visite de Brad Cooper a aussi une portée diplomatique. Elle rappelle que, malgré certaines tensions entre les gouvernements américain et israélien, l’alliance stratégique reste solide. Même lorsque Washington critique la conduite d’Israël à Gaza, le partenariat militaire continue de fonctionner sans faille.
Cette relation repose sur une réalité simple : les États-Unis ont besoin d’Israël comme allié fiable au Moyen-Orient, tandis qu’Israël dépend du parapluie stratégique américain. Cette interdépendance est renforcée par les accords de coopération signés depuis les années 1980 et renouvelés régulièrement, qui garantissent à Israël une aide militaire annuelle de plusieurs milliards de dollars.
La réaction du Hamas et de l’Iran
Sans surprise, le Hamas a dénoncé la visite de l’amiral Cooper, la qualifiant de « complicité américaine dans l’agression contre Gaza ». L’Iran, de son côté, a accusé Washington de « renforcer l’occupation sioniste » et a promis de poursuivre son soutien aux « forces de résistance ».
Ces réactions confirment la lecture israélienne : chaque visite de haut niveau d’un responsable américain est perçue par ses ennemis comme une démonstration de force, capable de dissuader une escalade mais aussi de raviver la propagande anti-israélienne dans le monde arabe.
Une alliance inscrite dans la durée
Pour les observateurs, la visite de Cooper n’est pas un événement isolé mais une étape dans une coopération appelée à s’intensifier. Avec la guerre contre le Hamas, la menace permanente du Hezbollah et l’incertitude sur l’avenir du programme nucléaire iranien, Israël sait qu’il a besoin de l’appui militaire et politique de Washington.
De son côté, les États-Unis, engagés dans une compétition stratégique avec la Chine et la Russie, considèrent Israël comme un pilier régional, capable de stabiliser une zone en proie au chaos. « Israël est un multiplicateur de puissance pour les États-Unis », résume un ancien diplomate américain.
Conclusion
La visite de l’amiral Brad Cooper en Israël confirme l’importance centrale de l’alliance israélo-américaine dans un Moyen-Orient en ébullition. En affichant leur unité face à l’Iran, au Hezbollah et au Hamas, Tsahal et le CENTCOM envoient un message clair : toute attaque majeure contre Israël serait perçue comme une attaque contre les intérêts américains dans la région. Plus qu’une visite protocolaire, ce déplacement scelle une coopération stratégique qui, au-delà des gouvernements et des alternances politiques, reste l’un des piliers de la sécurité régionale.
.