Israël accueille son premier « yoreh » : la pluie symbolique de l’automne tombe enfin

Le ciel d’Israël a offert cette semaine un spectacle attendu : les premières averses de la saison, connues sous le nom de « yoreh », terme biblique désignant la pluie inaugurale de l’année agricole. Deux jours seulement après Rosh Hashana, ces précipitations, bien que modestes en intensité et localisées, symbolisent le retour de l’automne et rappellent l’importance cruciale de chaque goutte dans une région marquée par la sécheresse chronique et la dépendance à l’eau.

Selon le service météorologique israélien, la perturbation est issue d’une masse d’air froid venue d’Europe centrale et du nord de la Grèce, se confrontant aux eaux encore chaudes de la Méditerranée orientale. Le résultat : des averses soudaines, parfois fortes mais de courte durée, tombées principalement sur la côte nord, le Carmel, le Sharon et une partie de la plaine côtière centrale. Les cumuls se sont élevés en moyenne à 3–5 millimètres, mais certains secteurs ont enregistré jusqu’à 15 millimètres.

« C’est un phénomène attendu chaque année. Même si les quantités sont faibles, le yoreh marque le véritable début de la saison des pluies », explique le Dr Amir Gevati, directeur du service météorologique.

Les habitants, eux, ont accueilli ces pluies avec un mélange de surprise et de soulagement. « C’est comme une bénédiction après un été brûlant », confiait Yaël, une habitante de Haïfa. Dans une société où l’eau est un bien stratégique, la pluie conserve une dimension spirituelle et identitaire forte : elle rappelle les prières traditionnelles pour la rosée et la pluie inscrites dans la liturgie juive.

Au-delà du symbole, la météo annonce un rafraîchissement notable. Les températures sont tombées en dessous des normales saisonnières, avec des vents soutenus dans les zones montagneuses. Toutefois, les prévisionnistes s’accordent : l’épisode pluvieux restera bref, prenant fin dès jeudi après-midi, avant une remontée des températures ce week-end.

Dans un contexte de changement climatique mondial, la valeur de ces précipitations s’accroît. Israël, pionnier en matière de dessalement et de gestion de l’eau, reste néanmoins dépendant du rythme naturel des pluies pour ses réservoirs et ses nappes phréatiques. « Le yoreh ne suffit pas à garantir une bonne année hydrologique, mais il est porteur d’espoir », rappelle un expert en ressources en eau de l’université Ben Gourion.

Alors que le pays fait face à des défis sécuritaires constants, l’arrivée de la première pluie agit comme un rappel : la vie continue, la nature suit son cycle, et Israël, malgré les menaces, reste ancré dans sa terre


Rédaction francophone Infos Israel News pour l’actualité israélienne
© 2025 – Tous droits réservés