Israël a transmis ces derniers jours un avertissement clair à l’administration américaine : les exercices de missiles menés par l’Iran pourraient constituer une plateforme de lancement dissimulée en vue d’une attaque contre l’État hébreu. Selon plusieurs sources israéliennes et américaines citées par le journaliste Barak Ravid, Jérusalem a informé Washington que les manœuvres en cours du Corps des gardiens de la révolution islamique (CGRI) ne peuvent être considérées comme de simples entraînements de routine.
Les services de renseignement occidentaux ont récemment observé des mouvements inhabituels d’unités iraniennes directement liées aux programmes balistiques. Officiellement, ces déplacements relèvent d’exercices militaires, mais en Israël, le traumatisme du 7 octobre a profondément modifié l’évaluation des risques. Désormais, toute activité susceptible de masquer une intention offensive est traitée avec une tolérance zéro. Comme le résume une source sécuritaire citée par Ravid sur le site Axios, l’expérience a montré que ce qui est présenté comme un exercice peut, dans certaines circonstances, se transformer en attaque réelle.
Il y a environ six semaines, des manœuvres similaires n’avaient débouché sur aucune action militaire. Toutefois, cet antécédent ne rassure pas les responsables israéliens. La comparaison avec la préparation de l’attaque du Hamas, longtemps interprétée à tort comme de simples entraînements, alimente la méfiance actuelle. Selon un responsable proche du dossier, la probabilité d’une attaque iranienne reste inférieure à 50 %, mais personne n’est prêt à parier sur une telle hypothèse lorsque la sécurité nationale est en jeu.
Dans ce contexte tendu, le chef d’état-major de Tsahal, Eyal Zamir, a contacté samedi le commandant du CENTCOM, l’amiral Brad Cooper, afin d’exprimer ses préoccupations et de renforcer la coordination opérationnelle, notamment dans le domaine de la défense aérienne et antimissile. Cette démarche a été suivie dès le lendemain par une visite de Cooper en Israël, au cours de laquelle il a tenu des réunions approfondies avec le commandement de Tsahal, signe du sérieux accordé à l’alerte israélienne.
La menace iranienne, et plus particulièrement l’expansion rapide de l’arsenal de missiles balistiques de Téhéran, figurera également au centre de l’agenda diplomatique de la fin d’année. Lors de sa rencontre prévue le 29 décembre en Floride avec le président américain Donald Trump, le Premier ministre Benjamin Netanyahou devrait insister sur la nécessité d’une réponse ferme et coordonnée face aux capacités militaires iraniennes. Selon plusieurs informations concordantes, Netanyahou envisagerait même de proposer l’ouverture d’une nouvelle opération ciblée contre les infrastructures des programmes balistique et nucléaire de l’Iran.
Dans l’état-major israélien, le message est limpide : même si aucune attaque n’est imminente avec certitude, le simple risque qu’un exercice militaire serve de paravent à une frappe réelle suffit à justifier une vigilance maximale et un renforcement immédiat de la coopération stratégique avec les États-Unis. Pour Israël, ignorer les signaux faibles n’est plus une option.
Rédaction francophone Infos Israel News pour l’actualité israélienne
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