IsraĂ«l au cƓur de l’offensive : le renseignement israĂ©lien, moteur de la frappe amĂ©ricaine en Iran

Par notre rĂ©daction – Juin 2025

Dans la nuit du 21 au 22 juin, le monde a basculĂ© dans une nouvelle Ăšre de confrontation directe entre l’Occident et la RĂ©publique islamique d’Iran. Trois des sites nuclĂ©aires les plus sensibles du pays – Fordo, Natanz et Ispahan – ont Ă©tĂ© violemment frappĂ©s par des bombardiers furtifs amĂ©ricains B-2. Si cette attaque sans prĂ©cĂ©dent a marquĂ© un tournant stratĂ©gique, ce que beaucoup ignorent encore, c’est le rĂŽle central qu’a jouĂ© IsraĂ«l dans sa prĂ©paration.

L’État hĂ©breu, cible historique de la menace iranienne, a Ă©tĂ© bien plus qu’un spectateur ou un simple bĂ©nĂ©ficiaire de cette frappe. Son appareil de renseignement – du Mossad Ă  l’AMAN (renseignement militaire) – a fourni des informations dĂ©cisives, qui ont permis aux États-Unis de viser avec une prĂ©cision chirurgicale. Loin d’un simple partenariat technique, cette collaboration tĂ©moigne de l’alliance stratĂ©gique, profonde et cohĂ©rente entre JĂ©rusalem et Washington face Ă  une menace commune.


Une coopération discrÚte, mais déterminante

Depuis plusieurs annĂ©es, IsraĂ«l multiplie les efforts pour suivre de prĂšs l’évolution du programme nuclĂ©aire iranien. GrĂące Ă  des opĂ©rations audacieuses – certaines publiquement revendiquĂ©es, d’autres restĂ©es secrĂštes – les services israĂ©liens ont pu obtenir des volumes colossaux de donnĂ©es sur les infrastructures nuclĂ©aires, les chaĂźnes de commandement et les systĂšmes de dissimulation utilisĂ©s par TĂ©hĂ©ran.

En 2018 dĂ©jĂ , la saisie de milliers de documents dans les archives secrĂštes de TĂ©hĂ©ran par le Mossad avait mis Ă  nu les ambitions militaires du programme nuclĂ©aire iranien. Cette opĂ©ration avait marquĂ© une rupture de confiance entre les signataires de l’accord de 2015 (JCPOA) et l’Iran. Elle avait aussi convaincu Washington, sous l’administration Trump, de se retirer de l’accord et de durcir sa position.

Sept ans plus tard, ces bases ont permis aux analystes israĂ©liens de fournir aux AmĂ©ricains des schĂ©mas mis Ă  jour des installations, les coordonnĂ©es prĂ©cises des structures enfouies, les cycles de fonctionnement des centrifugeuses, et mĂȘme les moments les plus propices pour frapper sans provoquer de pertes civiles excessives.


Un timing minutieusement orchestré

Contrairement aux apparences, l’attaque amĂ©ricaine ne fut pas improvisĂ©e. Elle a Ă©tĂ© prĂ©cĂ©dĂ©e par des semaines de concertation Ă©troite entre les deux pays. Le dĂ©clenchement de l’opĂ©ration a Ă©tĂ© minutieusement synchronisĂ© avec les efforts militaires d’IsraĂ«l contre les menaces rĂ©gionales, en particulier les proxies iraniens comme le Hezbollah au Liban, les milices chiites en Irak ou les Houthis au YĂ©men.

Ce « front unifiĂ© » a Ă©tĂ© conçu comme une rĂ©ponse intĂ©grĂ©e Ă  la politique d’encerclement que tente d’imposer l’Iran au Moyen-Orient. Pour les stratĂšges israĂ©liens, cette approche Ă©tait la seule voie viable pour neutraliser durablement une menace existentielle.

Selon des sources proches du commandement sud de Tsahal, des drones de reconnaissance israĂ©liens ont mĂȘme opĂ©rĂ© en pĂ©riphĂ©rie des sites ciblĂ©s dans les jours prĂ©cĂ©dant l’attaque, fournissant des images en temps rĂ©el Ă  leurs homologues amĂ©ricains. Certains rapports Ă©voquent Ă©galement l’activation par IsraĂ«l de relais Ă©lectroniques pour brouiller la dĂ©fense anti-aĂ©rienne iranienne au moment prĂ©cis de l’opĂ©ration.


Une frappe qui a changé la donne

Le rĂ©sultat de l’opĂ©ration est, selon plusieurs experts, spectaculaire :

  • Le site de Natanz, oĂč l’Iran concentrait ses centrifugeuses les plus avancĂ©es, a Ă©tĂ© complĂštement dĂ©sactivĂ©.
  • À Fordo, enterrĂ© Ă  plus de 80 mĂštres sous la roche, au moins 12 bombes GBU-57 ont Ă©tĂ© larguĂ©es. Le complexe est dĂ©sormais considĂ©rĂ© comme inutilisable.
  • À Ispahan, les stocks d’uranium enrichi ont Ă©tĂ© dĂ©truits, privant l’Iran de plusieurs annĂ©es d’accumulation stratĂ©gique.

IsraĂ«l, qui s’est toujours opposĂ© Ă  l’existence d’une RĂ©publique islamique dotĂ©e de l’arme nuclĂ©aire, voit dans cette opĂ©ration une victoire stratĂ©gique majeure. Elle Ă©loigne, pour plusieurs annĂ©es au moins, le spectre d’un Iran nuclĂ©aire. Elle montre aussi Ă  ses ennemis que mĂȘme les bunkers les plus profonds ne sont plus hors d’atteinte.


Le message de Jérusalem : fermeté et paix

Le Premier ministre israĂ©lien Benyamin Netanyahou, s’exprimant peu aprĂšs l’annonce de la frappe, a saluĂ© le « courage » de l’administration Trump, tout en rappelant que « cette opĂ©ration est un pas vers la paix, pas la guerre ». Il a soulignĂ© que « l’axe du mal ne doit jamais avoir l’arme du mal absolu ».

Dans un contexte rĂ©gional tendu, oĂč des attaques contre des civils israĂ©liens et des infrastructures stratĂ©giques se poursuivent, IsraĂ«l cherche Ă  rĂ©tablir une dissuasion efficace. La stratĂ©gie est claire : dĂ©montrer qu’il n’y a pas de refuge sĂ»r pour ceux qui menacent l’existence de l’État juif.


Et maintenant ?

Le renseignement israĂ©lien, renforcĂ© par cette rĂ©ussite, continue de surveiller de prĂšs les mouvements iraniens. Les missiles balistiques Ă  longue portĂ©e restent une menace. TĂ©hĂ©ran pourrait encore tenter une riposte via ses rĂ©seaux dans la rĂ©gion. Mais l’image d’un Iran tout-puissant et insaisissable vient de voler en Ă©clats.

Pour IsraĂ«l, la leçon est claire : l’unitĂ© avec ses alliĂ©s, la prĂ©cision du renseignement, et la volontĂ© politique sont les meilleurs remparts contre ceux qui jurent sa destruction.


đŸ•Šïž Dans un monde oĂč la dissuasion nuclĂ©aire est souvent affaire de calculs froids, l’alliance israĂ©lo-amĂ©ricaine vient de rappeler qu’il existe aussi des lignes rouges. Et qu’elles peuvent ĂȘtre dĂ©fendues.


RĂ©daction francophone Infos Israel News pour l’actualitĂ© israĂ©lienne
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