Israël ciblé par une vague de boycotts en Europe : du sport à la culture, la pression monte

Le climat d’hostilité contre Israël prend une ampleur nouvelle en Europe. À Madrid, dimanche 14 septembre, la dernière étape de la Vuelta a été purement annulée, bloquée par des manifestations pro-palestiniennes qui ont réuni près de 100 000 personnes tout au long du Tour. Le vainqueur danois Jonas Vingegaard a dû recevoir son maillot de leader sur un parking d’hôtel, dans une scène surréaliste qui illustre l’emprise grandissante de la contestation sur les événements sportifs.

Ces mobilisations s’inscrivent dans une dynamique plus large : appels au boycott, pressions sur des entreprises jugées proches d’Israël, contestations autour de l’Eurovision prévu à Jérusalem en 2026. Dans plusieurs pays européens, des associations et élus locaux exigent la suspension de partenariats culturels ou économiques avec l’État hébreu, accusé de « crimes de guerre » à Gaza. Pour Israël, c’est une stratégie concertée d’isolement qui rappelle les méthodes de la campagne BDS (Boycott, Désinvestissement, Sanctions), longtemps marginale mais désormais amplifiée par les réseaux sociaux et relayée dans certains parlements nationaux.

À Paris, Bruxelles, Madrid ou Berlin, les manifestations propalestiniennes se multiplient, souvent émaillées de slogans hostiles aux Juifs, brouillant volontairement la frontière entre critique politique et antisémitisme. « Un climat d’intimidation se met en place », alerte un diplomate israélien en poste en Europe, évoquant les pressions exercées sur des organisateurs d’événements pour écarter la présence israélienne.

Le monde culturel n’est pas épargné. Des festivals de cinéma voient des films israéliens déprogrammés, des chanteurs menacés sur les réseaux, des universités empêchées de coopérer avec leurs homologues israéliennes. L’Eurovision, que Jérusalem doit accueillir en 2026, est déjà la cible d’une campagne internationale appelant à son boycott. Le précédent de 2019, où Tel-Aviv avait accueilli l’événement malgré de fortes pressions, démontre toutefois la détermination d’Israël à ne pas céder.

Dans le domaine économique, certaines grandes entreprises européennes annoncent « réévaluer » leurs partenariats avec Israël, sous l’effet de campagnes militantes. Mais la réalité est plus contrastée : nombre de sociétés continuent d’investir dans les hautes technologies israéliennes, attirées par leur dynamisme, malgré le risque réputationnel.

Pour Jérusalem, la menace est moins financière qu’idéologique. En érigeant Israël en paria, une partie de l’opinion européenne cherche à délégitimer l’existence même de l’État juif. La présidente du Crif Marseille Provence l’a récemment rappelé : « La reconnaissance unilatérale d’un État palestinien, comme le propose Emmanuel Macron, serait perçue comme une récompense au terrorisme et encouragerait ces dynamiques de rejet ».

Israël n’est pas sans appuis. Aux États-Unis, le secrétaire d’État Marco Rubio a réaffirmé ce lundi un soutien « indéfectible » à la stratégie de Benyamin Netanyahou visant à « détruire totalement le Hamas ». Plusieurs pays d’Europe centrale, comme la Hongrie ou la République tchèque, refusent toute mesure de sanction contre Israël. Mais le fossé se creuse avec une partie de l’Europe occidentale, où la pression militante et la peur de la rue influencent de plus en plus les décisions politiques.

Au fond, c’est un bras de fer sur la scène symbolique qui s’engage. Les boycotts sportifs, culturels et académiques visent moins à peser sur l’économie israélienne qu’à imposer une image : celle d’un État mis au ban des nations. Face à cette stratégie, Israël oppose un discours de fermeté : « Nous ne céderons ni aux intimidations ni aux tentatives d’isolement », assure un responsable israélien.

Reste à savoir si cette vague de contestation européenne, aussi bruyante que fragile, s’inscrira dans la durée ou si elle s’essoufflera face à la réalité géopolitique : un Moyen-Orient où Israël demeure un acteur incontournable, tant sur le plan sécuritaire qu’économique.


Rédaction francophone Infos Israel News pour l’actualité israélienne
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