L’attaque israélienne à grande échelle lancée hier matin (mercredi) contre une série de cibles syriennes et iraniennes a renvoyé la balle sur le terrain iranien. Après qu’Israël a clairement indiqué qu’il continuait à insister sur ses lignes rouges, Qassam Suleimani va maintenant procéder à son évaluation de la situation et décider de l’opportunité de franchir une nouvelle étape lors d’une réplique et recommencer les affrontements entre les deux parties.
Suleimani n’aurait pas dû être surpris par la réponse israélienne car Israel a prévenu à plusieurs reprises qu’il agirait si il se sentait en danger. Concernant les attaques iraniennes de février et mai 2018 et de janvier 2019, Israël a réagi de la même manière: frappant diverses cibles iraniennes en Syrie, ainsi que des cibles syriennes, notamment des missiles anti-aériens qui menaçaient les avions de la Force aérienne. Ainsi, à compter d’aujourd’hui, l’occasion a également été exploitée pour éliminer diverses nuisances, depuis les entrepôts au cœur de la Syrie jusqu’aux postes d’observation situés le long de la frontière du Golan.
Lors de l’attaque généralisée, Israël a cherché à transmettre à Téhéran le message clair que toute attaque iranienne contre Israël causerait des dommages plus graves aux avoirs iraniens. Pour renforcer le message, il a été décidé cette fois d’ajouter à la liste des cibles également le bâtiment connu « The Glass House » qui n’est autre que le quartier général de la Force Qods à l’aéroport international de Damas afin de préciser à Sulimani et à son peuple qu’ils ne sont pas non plus à l’abri.
Les informations obtenues hier auprès d’un service de sécurité qualifié indiquent que les Iraniens figuraient parmi les victimes de l’attaque. Dans le passé, des Iraniens ont également été tués dans des frappes israéliennes sur le sol syrien (y compris un commandant en chef), mais Israël s’est toujours abstenu de le déclarer officiellement afin de ne pas exhorter les Iraniens à se venger. On ne sait pas ce qui a conduit à l’annonce promotionnelle cette fois-ci;
S’agit-il d’informations qui ont été divulguées par inadvertance, d’irresponsabilité ou de mauvaise compréhension de l’éthique de l’information ?
Diverses sources ont déclaré hier qu’aucun changement de politique n’avait été décidé et que l’objectif suprême d’Israël était toujours de dissuader l’Iran tout en évitant (si possible) une escalade. La dissuasion existe, l’escalade dépend de l’Iran
La première partie de l’équation – la dissuasion – semble avoir envoyé un message clair hier. Après avoir passé de nombreuses semaines à s’abstenir de presque toute activité proactive par crainte d’une réponse iranienne, Israël est retourné à l’ordre prévu. Il ne dit toujours rien à propos de la suite;
À l’avenir, Israël devra également déterminer s’il convient d’attaquer les transferts iraniens ou les tentatives iraniennes en Syrie, avec la possibilité d’une réponse iranienne à portée de main.
La deuxième partie de l’équation – la possibilité d’escalade – dépend actuellement de l’Iran. Récemment, Israël est en état d’alerte car il y a une possibilité d’une importante attaque iranienne comme dans le passé. Il est probable que les quatre missiles lancés la veille de Hermon ne sont qu’une infime partie de l’intention iranienne qui est beaucoup plus dangereuse, et qui pourrait toujours être arbitraire et existante.
Divers responsables israéliens estiment que Suleimani pourrait maintenant accélérer une telle action (même en réponse à l’attaque d’hier), dans un autre but sans lien avec Israel : celui de détourner l’opinion publique des manifestations de masse dans les grandes villes iraniennes. Une confrontation ouverte avec Israël lui coûtera des actifs matériels immédiats, mais pourrait unir le peuple contre un ennemi extérieur commun.
En Israël, un tel scénario est en préparation. Les responsables ont déclaré hier soir qu’il n’y avait aucune preuve que cela se produirait dans les temps prévisibles (on estime qu’il ne s’agit pas d’une opération de lancement de roquettes relativement simple, mais bien d’une attaque terroriste beaucoup plus ardue). Surtout dans le Golan, d’importantes lacunes en matière de protection qui nécessitent un traitement immédiat – une question budgétaire qui, comme presque tout le reste du pays, attendu par le prochain gouvernement.