Israël entre Athènes et Sparte : faut-il relancer la production locale d’acier ?

En pleine guerre des Épées de fer, Israël redécouvre une vérité ancienne : la sécurité nationale ne repose pas seulement sur la supériorité technologique, mais aussi sur des industries de base comme l’acier et le fer. Pendant des années, le pays a compté sur les importations de Turquie, d’Allemagne, de France ou du Royaume-Uni. Mais les embargos européens, déclarés ou discrets, ont transformé cette dépendance en vulnérabilité stratégique. Benjamin Netanyahou, même si ses propos ont été mal formulés, a vu juste : Israël doit devenir une « super-Sparte », un État capable de produire lui-même les matières premières indispensables à sa survie.

L’exemple britannique est éloquent : plus tôt cette année, le gouvernement a nationalisé des aciéries déficitaires afin d’assurer son autonomie industrielle. Londres a compris que l’indépendance en matière de production d’acier était vitale, bien plus que la rentabilité immédiate. Israël n’a pas d’autre choix. Le boycott allemand, français et britannique, imposé après les massacres du 7 octobre, révèle une Europe dominée par une opinion publique pro-palestinienne, alimentée par l’immigration musulmane et l’argent qatari.

Israël a déjà su transformer les crises en opportunités. L’embargo français sur les armes après 1967 a donné naissance à une industrie de défense nationale qui est devenue une puissance mondiale. La crise de l’acier pourrait ouvrir la même voie : une aciérie montée avec la Corée du Sud, le Japon ou l’Inde garantirait l’approvisionnement stratégique, créerait des emplois et réduirait la dépendance vis-à-vis d’États hostiles.

Pour autant, Israël ne doit pas délaisser son « Athènes » : la recherche et le développement. Le pays est déjà premier au monde en pourcentage d’investissements privés en R&D par rapport au PIB, devant la Corée du Sud et Taïwan. Ce pilier restera la source de l’innovation et de la prospérité économique. Mais sans « Sparte » – une base industrielle solide produisant munitions, blindés et avions – Israël ne pourra pas survivre dans une réalité de plus en plus marquée par l’isolement.

La conclusion est claire : il faut revoir la politique industrielle, relancer l’enseignement professionnel, adapter les lois sur les investissements et envisager la création d’une société publique dotée d’une action d’or détenue par l’État, comme pour El Al ou Zim. Dans un monde qui retourne au mercantilisme – protectionnisme, production nationale et sécurité économique avant tout – Israël ne peut pas rester dépendant des autres.

Une certitude demeure : l’alliance avec les États-Unis doit être préservée à tout prix. L’Europe, engluée dans un nouvel antisémitisme déguisé en militantisme, perd de sa pertinence. Israël doit s’appuyer sur ses propres forces et sur son partenariat stratégique avec Washington. Entre Athènes et Sparte, il n’y a pas de choix à faire : Israël doit être les deux à la fois pour garantir son avenir en tant qu’État juif fort et souverain.


Rédaction francophone Infos Israel News pour l’actualité israélienne
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