Israël et la Syrie s’affrontent à l’ONU : un échange électrique qui révèle les fractures profondes du Moyen-Orient

La réunion du Conseil de sécurité de l’ONU consacrée à la situation en Syrie a rapidement tourné à un affrontement diplomatique de haute intensité. L’intervention du Premier ministre Benjamin Netanyahou dans la zone de séparation a déclenché une joute verbale inattendue entre l’ambassadeur israélien Danny Danon et son homologue syrien Ibrahim Al-Albi. Derrière les mots, un constat : malgré les discours sur une « nouvelle Syrie », les massacres et l’effondrement du régime de Damas continuent de hanter la région.

L’échange, rapporté par les médias israéliens, s’est déroulé dans un climat électrique. Au cœur du débat : la visite de Benyamin Netanyahou dans la zone de séparation, une zone sous responsabilité internationale, traditionnellement sensible. Damas a saisi cette occasion pour accuser Israël de provocations. Mais Israël a répliqué avec vigueur, renversant l’accusation sur le régime d’Assad et ses crimes internes.

Danny Danon, représentant permanent d’Israël à l’ONU, n’a pas mâché ses mots. « Il n’y a aucune preuve que la Syrie a ouvert une nouvelle page », a-t-il lancé. « Impossible de parler d’une ‘Syrie nouvelle’ alors que druzes, chrétiens et alaouites sont massacrés. Le changement ne se déclare pas : il se prouve par des actes ». Une critique directe visant les tentatives du régime syrien — soutenu par l’Iran, la Russie et des groupes armés — de se présenter comme stabilisé et réformé.

Face à lui, l’ambassadeur syrien Ibrahim Al-Albi a opté pour une contre-attaque prévisible : « Nous avons prouvé ce que nous sommes pour les Syriens, la région et nos alliés. Israël en fait-il autant ? » Un discours renvoyant à la rhétorique habituelle de Damas, qui tente de dépeindre Israël comme source des tensions régionales. Danon a immédiatement répliqué : « Si vous voulez que nous croyions à votre changement, montrez-le. »

Cet échange met en lumière une réalité diplomatique qui dépasse de loin la seule visite de Netanyahou. L’ONU continue d’être une arène où le régime syrien cherche à se légitimer alors même qu’il demeure l’un des plus violents du XXIe siècle. Les crimes documentés par des organisations internationales — bombardements de civils, exécutions, disparitions forcées, torture — restent au cœur des discussions sur l’avenir du pays.

Israël, de son côté, rappelle régulièrement que la présence de forces iraniennes et du Hezbollah en territoire syrien constitue une menace directe pour sa sécurité nationale. L’armée israélienne a déjà mené de nombreuses opérations ciblées pour empêcher l’implantation de bases militaires iraniennes à quelques kilomètres de sa frontière. Dans ce contexte, la visite de Netanyahou dans la zone de séparation n’est pas un geste isolé, mais une démonstration de vigilance stratégique.

D’un point de vue géopolitique, cette confrontation souligne également la fragilité de la région : la Syrie reste un terrain de jeux dangereux où s’entremêlent intérêts russes, ambitions iraniennes, restes de l’organisation État islamique, forces kurdes et résistance des populations locales. Dans ce chaos persistant, Israël se présente comme la seule puissance stable et capable de contrer l’expansion de l’axe Téhéran-Damas-Hezbollah.

Le débat à l’ONU reflète aussi les tensions autour des frontières du Golan, où Israël veille à empêcher toute infiltration ou installation d’unités hostiles. L’échange entre Danon et Al-Albi, bien que verbal, rappelle que les lignes de front diplomatiques ne sont jamais loin des lignes de front militaires.

Les médias syriens et pro-iraniens ont tenté de tirer profit de cet épisode en présentant la visite de Netanyahou comme une violation, mais les faits demeurent : la Syrie n’a toujours pas retrouvé son intégrité territoriale, son système politique reste répressif et ses alliances inquiètent l’ensemble du Moyen-Orient.

Pour les observateurs israéliens, l’attitude de Damas n’a pas changé : accusations sans fondement, déni systématique des crimes internes, et tentatives de détourner l’attention vers Israël pour masquer la crise humanitaire et sécuritaire du pays. La réponse de Danon expose cette stratégie avec clarté : « Vous voulez prouver que vous avez changé ? Alors commencez par stopper les meurtres et protéger vos minorités. »

Dans un monde où l’attention internationale bascule d’une crise à une autre, cette confrontation rappelle que la guerre syrienne, malgré son recul médiatique, reste l’un des drames les plus sanglants de notre époque. Elle rappelle aussi qu’Israël, malgré les pressions diplomatiques, n’a pas l’intention de baisser la garde, surtout lorsque l’Iran et ses milices continuent de chercher à s’implanter aux portes de ses frontières.

Au-delà des discours, la scène révèle un Moyen-Orient toujours fracturé, où la diplomatie n’efface pas les réalités militaires et humaines. Dans ce contexte, Israël demeure le seul acteur régional capable de défendre efficacement ses citoyens et de dénoncer, sans compromis, les crimes et manipulations d’un régime syrien déterminé à survivre au prix de son propre peuple.


Rédaction francophone Infos Israel News pour l’actualité israélienne
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