Israël semble être ouvert à la possibilité d’ enrichir de l’uranium saoudien dans le cadre d’un accord de normalisation, selon le ministre des Affaires stratégiques Ron Dermer, bien que des tentatives ultérieures aient été faites pour minimiser ses déclarations.

Politique saoudienne d’enrichissement et de normalisation de l’uranium

Dans une récente interview, Dermer a fait la distinction entre la poursuite de l’énergie nucléaire pacifique et les armes nucléaires. Il a affirmé qu’Israël pourrait être ouvert à la demande de l’Arabie saoudite de construire une centrale nucléaire civile dans le cadre d’un accord de normalisation négocié par les États-Unis avec Jérusalem.

Dermer a également mentionné que les Saoudiens pourraient chercher à s’enrichir via la Chine ou la France. La possibilité d’un accord de paix entre Israël et l’Arabie saoudite pourrait avoir un impact significatif sur la région et le monde, selon le ministre.

Le bureau du Premier ministre Netanyahu a publié une clarification, mais une source proche de lui a confirmé qu’Israël « n’exclut pas » l’idée que Riyad enrichisse de l’uranium.

Opposition et réactions politiques en Israël

Les remarques de Dermer ont été condamnées par le chef de l’opposition Yair Lapid, qui a accusé le ministre de « mettre en danger la sécurité d’Israël ». Lapid a réitéré son opposition à permettre à l’Arabie saoudite d’enrichir de l’uranium.

Le bureau du Premier ministre a également clarifié la position d’Israël, soulignant son désaccord avec un programme nucléaire dans la région, bien qu’il n’ait pas spécifiquement mentionné l’enrichissement.

Les commentaires ont également suscité des débats dans les médias, les avis étant partagés sur la question de l’enrichissement et de son impact possible sur la sécurité régionale.

Les conditions possibles de l’Arabie saoudite pour l’accord

L’Arabie saoudite a posé trois conditions pour un accord de normalisation avec Israël, notamment l’accès à la technologie de défense américaine de pointe, l’établissement d’une alliance de défense avec les États-Unis et le feu vert pour développer une puissance nucléaire civile supervisée et soutenue par les États-Unis.

Ces demandes sont soigneusement examinées dans les négociations entre Israël, l’Arabie saoudite et les États-Unis, et pourraient avoir des implications importantes pour les relations régionales et mondiales.

De plus, le traité nécessiterait le soutien des deux tiers du Sénat américain, ce qui pourrait être une tâche difficile compte tenu du contexte politique actuel dans le pays nord-américain.

Implications pour la politique nucléaire au Moyen-Orient

L’enrichissement d’uranium saoudien soulèverait d’importantes questions concernant les restrictions au développement d’armes nucléaires dans la région. Actuellement, les seuls pays du Moyen-Orient qui enrichissent de l’uranium sont l’Iran et Israël.

La possibilité d’un programme nucléaire civil saoudien pourrait également avoir un impact sur d’autres pays arabes et musulmans et changer la donne dans la politique nucléaire régionale.

Réaction internationale et position des États-Unis

Les États-Unis jouent un rôle crucial dans les négociations et semblent se tourner vers Riyad pour réduire leurs liens économiques et militaires avec la Chine et la Russie. L’Arabie saoudite devrait également exiger des mesures importantes d’Israël pour garantir un État palestinien indépendant.

Selon le conseiller à la sécurité nationale Tzachi Hanegbi, la question nucléaire saoudienne n’est pas quelque chose qui les met en danger, ni leurs voisins, et serait une affaire entre Washington et Riyad.