Le Premier ministre Benjamin Netanyahou doit prendre dans les prochains jours une décision cruciale concernant la réponse d’Israël aux mandats d’arrêt internationaux émis par la Cour pénale internationale (CPI) à La Haye contre lui et l’ancien ministre de la Défense Yoav Galant. Israël a jusqu’à mercredi pour annoncer officiellement si elle souhaite faire appel de cette décision, ce qui pourrait prolonger les délais de réponse. Cependant, une autre option envisagée est l’ignorance totale des mandats, en adoptant une position ferme pour régler définitivement le problème de la CPI.

Deux options stratégiques
1. Faire appel : Israël pourrait formuler une réponse officielle et argumenter devant la CPI. Cette démarche pourrait être perçue comme un geste diplomatique permettant à la Cour de revenir sur ses décisions de manière subtile.
2. Ignorer les mandats : Cette approche, qui semble préférée, viserait à renforcer la posture internationale d’Israël, tout en exerçant une pression politique et diplomatique majeure pour minimiser l’impact de ces mandats.

Selon des responsables israéliens, la tendance est de ne pas faire appel et d’attendre la réaction de la communauté internationale, notamment celle du prochain gouvernement américain dirigé par Donald Trump, qui devrait entrer en fonction en janvier.

Réactions attendues de Washington et d’autres pays alliés
Donald Trump, connu pour son soutien à Israël, a déjà exprimé des critiques virulentes à l’égard de la CPI. Selon un responsable israélien, des mesures punitives sévères de la part des États-Unis contre la CPI sont à prévoir, allant jusqu’à des sanctions financières et politiques.

Certains pays, même membres de la CPI, pourraient choisir de ne pas appliquer les mandats d’arrêt. Par exemple, la Hongrie a déjà invité Netanyahou à se rendre sur son territoire, marquant son soutien diplomatique. En revanche, d’autres nations comme l’Espagne, l’Irlande ou la Norvège, traditionnellement critiques envers Israël, pourraient refuser toute visite officielle.

Un défi pour la CPI
Des responsables israéliens ont qualifié les mandats d’arrêt de « 7 octobre judiciaire », comparant cette décision à une attaque contre Israël. Ils estiment que la CPI, en agissant ainsi, a sous-estimé la réponse qu’elle pourrait provoquer. « La Cour a placé sa tête dans la gueule du lion, » a déclaré un haut responsable, en référence à la pression imminente qui sera exercée par Israël et ses alliés.

L’option du Conseil de sécurité des Nations unies
Bien que les mandats d’arrêt soient techniquement irrévocables, le Conseil de sécurité de l’ONU pourrait intervenir pour geler les procédures judiciaires en invoquant la nécessité de préserver la paix mondiale. Selon l’article 16 du Statut de Rome, un tel gel nécessite une décision à la majorité, sans veto des cinq membres permanents (États-Unis, Russie, Chine, France, Royaume-Uni).

Avec le soutien probable de Trump, et peut-être celui de la Russie et de la Chine, un consensus pourrait émerger pour suspendre les mandats. Cependant, cela nécessiterait des compromis, notamment dans le cadre des négociations sur la fin des hostilités à Gaza.

Conséquences pour la CPI et Israël
En agissant contre Netanyahou et Galant, la CPI risque de s’affaiblir politiquement. Des critiques dénoncent une focalisation sur Israël alors que d’autres situations internationales graves ne font pas l’objet de mandats similaires.

Pour Israël, l’enjeu est double : défendre ses dirigeants contre des accusations perçues comme injustes, tout en affirmant son droit à la légitime défense sur la scène internationale. « Israël est un petit pays, mais pas dupe, » a conclu un responsable, soulignant que cette confrontation pourrait redéfinir le rôle et l’avenir de la CPI dans les affaires internationales.