Israël finalise sa préparation à l’entrée terrestre dans Gaza : le spectre des otages hante l’opération

Les explosions entendues jusque dans le centre du pays en ont été le signe le plus visible : l’armée israélienne a bouclé ses préparatifs pour une offensive terrestre d’ampleur à l’intérieur de Gaza. Selon un haut responsable cité par la chaîne N12 , « cela se produira dans un avenir très proche, sauf événement dramatique – il n’y a plus de marche arrière possible ». Cette annonce marque le début du plus grand mouvement militaire israélien depuis deux ans, avec l’entrée programmée des forces régulières et de réserve dans la ville de Gaza elle-même.

Sur le terrain, les forces de Tsahal se tiennent prêtes : brigades d’infanterie, blindés et unités du génie, remis à neuf après plusieurs semaines de maintenance et d’entraînement. Dans le ciel, l’aviation a intensifié ses frappes ces derniers jours, visant notamment des immeubles de grande hauteur utilisés par le Hamas. Les détonations, ressenties jusque dans la région de Tel-Aviv, ont donné aux Israéliens un aperçu de l’ampleur de l’opération à venir. Les habitants de Gaza, eux, se retrouvent piégés dans une ville en état de siège : malgré l’évacuation de 320 000 personnes vers le sud de la bande, près de 700 000 civils y demeurent encore.

Cette situation humanitaire critique nourrit les inquiétudes des familles des otages encore détenus sous terre. Dans une lettre urgente adressée au chef d’état-major, le général Eyal Zamir, elles ont averti : « Une telle opération met directement en danger la vie de nos proches. Nous exigeons qu’ils ne soient pas abandonnés – pas d’autres otages assassinés en captivité, pas de disparus sous les décombres. » Ces mots font écho au traumatisme d’août 2024, quand le Hamas avait exécuté plusieurs captifs lors d’un précédent raid israélien. Tsahal, conscient du danger, a préparé un “panier de réponses” si le Hamas décidait de recourir à de telles représailles.

Le chef d’état-major a toutefois cherché à tempérer les attentes. Lors de réunions sécuritaires à Jérusalem, Zamir a clairement indiqué au Premier ministre et au cabinet que, même après une conquête partielle de la ville de Gaza, « le Hamas ne sera pas détruit militairement ni politiquement ». Cette mise en garde traduit la volonté de l’armée d’ancrer la stratégie dans le réalisme : l’offensive vise à affaiblir durablement le mouvement terroriste, mais pas à l’éradiquer complètement. Elle rappelle aussi l’équilibre délicat que doit tenir Israël, entre l’exigence populaire d’une victoire claire et la réalité d’un ennemi profondément enraciné.

L’offensive intervient dans un moment diplomatique sensible. L’ONU doit se prononcer dans les prochains jours sur la reconnaissance d’un État palestinien, tandis que la récente frappe israélienne à Doha continue de provoquer des remous dans le monde arabe. Dans ce contexte, chaque mouvement de Tsahal à Gaza sera scruté, amplifié et instrumentalisé sur la scène internationale. Israël, de son côté, cherche à montrer sa détermination, convaincu qu’une opération terrestre d’envergure est la seule réponse crédible après les attaques répétées du Hamas et les menaces persistantes contre sa population.

En définitive, le compte à rebours est lancé. Le dispositif militaire est en place, les signaux ont été envoyés et les habitants d’Israël comme de Gaza savent que l’affrontement est imminent. Mais l’ombre des otages plane sur cette opération : leur sort, incertain, pourrait à tout moment bouleverser le cours de la bataille et la perception de ses résultats. À l’aube d’un basculement majeur, l’État hébreu affiche sa résolution, tout en sachant que le prix de cette entrée terrestre ne se mesurera pas seulement en gains militaires, mais aussi en vies humaines.


Rédaction francophone Infos Israel News pour l’actualité israélienne
© 2025 – Tous droits réservés