Israël–France : du partenariat stratégique à la confrontation ouverte

Ce qui fut autrefois une alliance stratégique solide entre Paris et Jérusalem est aujourd’hui au bord de la rupture. La crise, déclenchée par l’alignement affirmé d’Emmanuel Macron sur une reconnaissance rapide d’un État palestinien et par la critique frontale de la guerre israélienne à Gaza, s’est doublée d’un bras de fer administratif et symbolique qui touche désormais les citoyens et les voyageurs israéliens en France.

Le tournant Macron

En juillet, le président français a publiquement annoncé que la reconnaissance de la Palestine était “un devoir moral et une nécessité politique”. Cette déclaration, accompagnée d’une initiative diplomatique avec l’Allemagne, le Royaume-Uni et le Canada, vise à faire avancer une résolution de l’ONU sur la solution à deux États. Dans le même temps, Macron a répété ses appels à un cessez-le-feu permanent, dénonçant les méthodes militaires israéliennes comme “un désastre d’ampleur inédite” et appelant à un plan de stabilisation de Gaza sous supervision onusienne.

Pour Israël, ces propos franchissent une ligne rouge : Benjamin Netanyahou y voit “une récompense au Hamas” et une prise de position “du côté des terroristes”. Le ministère israélien des Affaires étrangères parle d’un “véritable croisade contre l’État juif” et agite la menace de fermer le consulat français à Jérusalem si Paris persiste.

Les répercussions concrètes

Le conflit a quitté la sphère diplomatique pour toucher l’aérien : la France a gelé le renouvellement des visas pour les agents de sécurité israéliens opérant à l’aéroport de Roissy–Charles-de-Gaulle. Officiellement, il s’agit d’une réponse aux “contrôles systématiques” subis par des diplomates français dans les aéroports israéliens. Conséquence : certains agents travaillent sans titre valide, d’autres ont été rappelés en Israël.

Dans un climat déjà électrique, les bureaux d’El Al à Paris ont été vandalisés début août, recouverts de peinture rouge et de slogans “Free Palestine” et “Compagnie du génocide”. Quelques jours plus tard, un contrôleur aérien français a été suspendu pour avoir transmis “Free Palestine” par radio à un avion El Al.

Une rue française plus hostile

Le ton politique alimente un activisme anti-israélien de plus en plus visible. Des syndicats d’employés aéroportuaires (notamment chez Alyzia) revendiquent le droit de refuser de manipuler les bagages de vols israéliens “pour raisons morales”. Dans les manifestations pro-palestiniennes à Paris, les slogans visent désormais autant le gouvernement israélien que la présence israélienne sur le sol français.

Un changement de doctrine à Paris

Les observateurs notent un retour à une politique “gaullo-mitterrandiste” : une France se voulant voix indépendante au sein du bloc occidental, quitte à se démarquer nettement du tandem Washington–Jérusalem. Cette posture séduit une partie de l’opinion française, mais risque, préviennent les analystes, d’isoler Paris auprès de ses alliés traditionnels et de renforcer la fermeté israélienne.

Un futur incertain

À mesure que les tensions s’accumulent — gel de coopérations, incidents médiatisés, échanges d’accusations —, la relation bilatérale se fragilise. Là où, durant la Guerre froide, Paris aidait Israël à bâtir sa capacité nucléaire, elle œuvre aujourd’hui à coaliser l’Europe derrière une reconnaissance de la Palestine. Si la manœuvre peut donner à Macron une stature de “faiseur de paix” auprès de ses partenaires arabes et européens, elle risque tout autant de cimenter un climat d’hostilité durable entre la France et l’État hébreu.

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