Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a détaillé samedi soir la nouvelle doctrine sécuritaire de l’État hébreu à Gaza : désarmement complet du Hamas, destruction systématique des tunnels, contrôle militaire de la “ligne jaune” et supervision stricte du corridor de Philadelphie. Une feuille de route militaire claire, destinée à garantir qu’aucune menace ne puisse plus renaître du sud.
Dans une déclaration officielle publiée le 19 octobre, Israël Katz a affirmé que “la politique de sécurité d’Israël à Gaza est désormais sans ambiguïté”.
« Le retour de tous les otages, le désarmement total du Hamas, la destruction de toutes ses infrastructures, la démilitarisation de Gaza, le contrôle strict des passages frontaliers et une surveillance permanente du corridor de Philadelphie sont les piliers de notre doctrine », a-t-il déclaré.
Le ministre a précisé que l’armée israélienne devait rester déployée sur plus de 50 % du territoire gazaoui, le long d’une “ligne jaune” tracée et sécurisée, avec ordre de tirer sur toute tentative d’approche ou de franchissement.
(Source : Déclaration officielle – Ministère de la Défense israélien, 19.10.2025)
Analyse — une doctrine de guerre froide permanente
Cette déclaration formalise ce que de nombreux analystes militaires israéliens appelaient déjà “la doctrine Katz” : maintenir un contrôle militaire indirect sur Gaza sans y revenir politiquement, mais en empêchant toute reconstitution de menace.
Concrètement, cela signifie la fin de la “gestion du conflit” telle qu’elle était pratiquée avant le 7 octobre.
Selon le colonel (rés.) Miri Eisen, experte en stratégie à l’IDC Herzliya :
« Israël crée un modèle de dissuasion durable : pas d’occupation civile, mais une présence militaire permanente et létale sur les points névralgiques. »
(Source : Jerusalem Post, 19.10.2025 — https://www.jpost.com)
La fin du Hamas comme entité militaire
La doctrine Katz s’inscrit dans la logique de la guerre : éliminer la capacité offensive du Hamas et interdire toute production d’armes.
Selon Times of Israel, des unités du génie militaire et de la division du Sud ont déjà entamé la cartographie systématique des tunnels restants, tandis que les services du Shin Bet supervisent la destruction des laboratoires d’explosifs à Khan Younès et Rafah.
(Source : Times of Israel, 19.10.2025)
Le corridor de Philadelphie, entre Gaza et l’Égypte, sera désormais sous “supervision israélienne stricte” — un point sensible diplomatiquement, puisque ce secteur était jusqu’ici géré conjointement avec Le Caire.
Mais Katz a insisté : “Aucune arme ne doit plus jamais traverser cette frontière.”
À Jérusalem, la déclaration a reçu un large soutien au sein du cabinet. Le Premier ministre Netanyahou a approuvé la “vision de sécurité totale” du ministre de la Défense.
Mais à Washington, la Maison-Blanche a appelé Israël à “éviter toute réoccupation durable” de Gaza, rappelant son attachement à “une solution politique post-conflit”.
En Égypte, le porte-parole du ministère des Affaires étrangères a affirmé que “le corridor de Philadelphie reste sous responsabilité égyptienne” et a demandé des “clarifications urgentes”.
Le contrôle de la “ligne jaune” représente un défi logistique majeur.
L’armée israélienne doit maintenir une surveillance continue avec drones, radars et patrouilles, tout en évitant une implication civile prolongée.
Selon Israel Defense Magazine, plus de 12 000 soldats sont déjà affectés à cette mission, épaulés par les divisions 36e et 162e.
Cette ligne de séparation, qui s’étend du nord de Beit Hanoun jusqu’à Rafah, marquera symboliquement la fin de l’ère du Hamas — mais aussi le début d’une guerre d’usure technologique : une surveillance continue par satellites, capteurs et unités mobiles d’intervention rapide.
Katz a insisté sur la nécessité d’un encadrement international : “Aucun projet de reconstruction, aucune aide étrangère ne pourra être acheminée sans supervision sécuritaire israélienne.”
Ce principe place Israël en position de gardien unique des frontières, mais risque de provoquer des frictions avec les ONG et l’ONU, qui réclament un contrôle civil partagé.
En une phrase, Israël Katz a défini l’après-Gaza : ni occupation, ni abandon.
Une présence armée sans ambiguïté, une doctrine de dissuasion durable, et un message clair aux ennemis d’Israël — de Gaza à Beyrouth : toute menace sera détruite avant même de naître.
La “ligne jaune” n’est pas qu’une frontière militaire, c’est une frontière morale : celle entre le chaos islamiste et la sécurité israélienne.
Sources principales :
- Ministère israélien de la Défense, déclaration du 19.10.2025 — https://www.mod.gov.il
- Jerusalem Post, “Defense Minister Israel Katz outlines Gaza security doctrine”, 19.10.2025 — https://www.jpost.com
- Times of Israel, “Israel to retain 50% control of Gaza under new security plan”, 19.10.2025 — https://www.timesofisrael.com
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