Israël : le Cyber Directorate déjoue une vague de sites frauduleux imitant des ministères et services de sécurité

Le week-end dernier, le Cyber Directorate israélien a annoncé avoir bloqué une série de tentatives de création de faux sites internet usurpant l’identité de plusieurs organismes officiels. Parmi les cibles visées figuraient le portail national gov.il, le site du ministère des Affaires étrangères, celui de l’Autorité de la population et de l’immigration, ainsi que des organismes sensibles tels que le Mossad ou même le propre site du Cyber Directorate.

Ces pages frauduleuses, conçues avec un haut degré de similitude graphique et technique, étaient particulièrement trompeuses. Certaines avaient pour but de collecter des données personnelles et financières dans le cadre d’opérations de phishing, tandis que d’autres auraient été montées pour diffuser de la désinformation ou implanter des logiciels malveillants dans les appareils des internautes imprudents.

Le phénomène n’est pas nouveau, mais il prend une ampleur préoccupante dans le contexte sécuritaire actuel. Israël est en effet l’une des cibles prioritaires des cyberattaques mondiales, qu’il s’agisse d’opérations orchestrées par des États hostiles comme l’Iran, ou par des groupes affiliés à des organisations terroristes. En mai 2020 déjà, une vaste attaque contre le réseau hydraulique israélien avait été attribuée à Téhéran, mettant en lumière la vulnérabilité des infrastructures civiles.

« La frontière entre guerre classique et guerre numérique n’existe plus », expliquait récemment un haut responsable israélien de la cybersécurité, rappelant que la cybermenace vise autant à déstabiliser la confiance des citoyens qu’à perturber les systèmes vitaux du pays.

Les faux sites imitant les administrations publiques représentent une arme redoutable : ils sapent la crédibilité des institutions et mettent directement en danger les données des citoyens. L’affaire souligne l’importance croissante de l’éducation numérique, notamment la vigilance des internautes face aux adresses web suspectes ou aux demandes inhabituelles de renseignements.

Cette tentative s’inscrit également dans une guerre de l’information plus large. Alors que le Hamas et le Hezbollah multiplient les campagnes de propagande en ligne, l’Iran, de son côté, finance des réseaux de désinformation ciblant Israël et ses alliés. Le front numérique devient ainsi un champ de bataille à part entière, où l’État hébreu cherche à conserver son avance technologique.

À l’international, Israël n’est pas seul à faire face à ce type de menace : l’Union européenne a récemment alerté sur des campagnes similaires touchant ses propres institutions, tandis que les États-Unis ont renforcé la coopération entre la NSA et le secteur privé pour protéger les infrastructures critiques.

La vigilance israélienne reste donc un impératif stratégique. Dans une guerre hybride où chaque clic peut être exploité par l’ennemi, la cybersécurité devient l’un des piliers de la défense nationale, au même titre que Tsahal dans les rues de Gaza ou le renseignement sur le terrain.


Rédaction francophone Infos Israel News pour l’actualité israélienne
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