Israël : « Nous n’avons pas fini avec l’Iran » — tensions, frappes et une offensive terrestre qui s’intensifie

Un haut responsable militaire israélien a résumé l’état d’esprit stratégique du pays : l’opération contre le programme nucléaire iranien n’est pas close et — si nécessaire — Israël reviendra frapper. Pendant ce temps, Israël intensifie ses frappes sur Gaza et multiplie les réponses dans la région face aux attaques liées au Yémen et aux Houthis. Matinée de tensions, entre bilans militaires, inquiétudes humanitaires et équations diplomatiques complexes.

Les faits : intensification des frappes et poussée terrestre à Gaza

Au cours des dernières 24 heures, l’armée israélienne a annoncé avoir frappé environ 140 cibles dans la bande de Gaza, principalement à Gaza-City, en soutien à des manœuvres au sol visant à neutraliser les infrastructures attribuées au Hamas. Les forces affirment viser des tunnels, des centres de commandement et des cellules armées. (jpost.com)

Simultanément, des incidents à longue distance continuent d’alimenter l’escalade régionale : plusieurs tirs et tentatives de missiles et de drones en provenance du Yémen ont été signalés ces derniers jours — certains ayant été interceptés, d’autres étant tombés en dehors de l’espace israélien sans déclencher d’alerte généralisée, selon les communiqués militaires et la presse. (Reuters)

Déclarations et tonalité stratégique : « Nous n’avons pas fini »

Interrogé sur les suites de l’opération dite « עם כלביא » (Am Kalbiya, nom d’opération), un officier supérieur a expliqué que l’action israélienne avait infligé des pertes lourdes au programme iranien mais que la mission n’était pas achevée — Israël se réserve la possibilité de frapper à nouveau si Téhéran tente de reconstruire ses capacités nucléaires. « Nous n’avons pas achevé l’Iran et nous reviendrons, d’une manière qui pourra surprendre », a-t-il résumé, traduisant la détermination militaire affichée. (ynet)

Cette formulation s’inscrit dans la continuité des déclarations publiques de responsables nationaux qui estiment avoir retardé ou dégradé une menace nucléaire immédiate, tout en rappelant que la « dissuasion » exige une vigilance prolongée. (ynet)

Réactions officielles et internationales : soutien allié et critiques

L’offensive israélienne à Gaza suscite des réactions contrastées. Tel-Aviv a reçu des soutiens fermes de certains alliés mais aussi des condamnations et des appels à la retenue de la part d’États et d’organisations internationales inquiets par l’ampleur des pertes civiles et la crise humanitaire qui s’aggrave. Le secrétaire général de l’ONU a qualifié la situation de « moralement, politiquement et juridiquement intolérable », tandis que d’autres acteurs plaident pour un encadrement humanitaire immédiat. (The Guardian)

Sur la question iranienne, Washington et d’autres capitales relaient un message double : contenir la menace nucléaire tout en évitant une escalade incontrôlable. Les récents échanges — frappes, ripostes régionales et pressions diplomatiques — révèlent une zone d’incertitude où les relais avec les alliés sont cruciaux. (JINSA)

Analyse : quelles limites et quels risques pour Israël ?

Le discours « nous continuerons si nécessaire » traduit une stratégie de pression continue : ne pas laisser l’adversaire reconstituer rapidement ses capacités tout en maintenant des options militaires ouvertes. Cette approche comporte toutefois des coûts — militaires, économiques et diplomatiques — et expose Israël à des risques de représailles indirectes (Houthis, milices régionales) qui transforment le théâtre opérationnel en un affrontement multiforme, pas seulement bilatéral. (אוניברסיטת אריאל בשומרון)

Sur le plan opérationnel, frapper des infrastructures sensibles (sites d’enrichissement, centres logistiques) peut retarder un programme nucléaire mais pas, à coup sûr, l’éradiquer définitivement tant que les composantes industrielles et les réseaux de dépendances existent. Les spécialistes avertissent qu’une « victoire technico-militaire » n’efface pas les facteurs géopolitiques qui permettent à un programme de renaître. (ynet)

Par ailleurs, l’offensive terrestre à Gaza et les frappes en profondeur suscitent un risque politico-stratégique : l’usure du soutien international et l’augmentation du coût humanitaire peuvent modifier, à moyen terme, le rapport de forces diplomatique et contraindre Israël à chercher des solutions politiques plus larges, au prix d’importantes concessions sécuritaires et politiques.

Dimension régionale : Houthis, Yémen et la guerre par procuration

L’ouverture d’un front indirect via le Yémen et les Houthis ancre le conflit dans une logique régionale où l’Iran et ses alliés jouent — selon Tel-Aviv — un rôle de support et d’exportation de menaces. Les tentatives de frappe par drones et missiles depuis la mer Rouge ou le détroit de Bab-el-Mandeb complexifient la défense active d’Israël et multiplient les foyers d’escalade potentiels. Les frappes israéliennes contre des cibles présumées houthies au Yémen témoignent d’une volonté de neutraliser ces relais, mais ouvrent aussi des dilemmes juridiques et humanitaires. (Reuters)

Conséquences à court et moyen terme : sécurité, diplomatie, société

À court terme, la priorité du gouvernement israélien est la protection des citoyens et la neutralisation des menaces concrètes. À moyen terme, cependant, l’accumulation des opérations — militaires et diplomatiques — risque d’isoler politiquement Israël si le bilan humanitaire s’alourdit sans avancée politique durable. La société israélienne, déjà frappée par des traumatismes successifs, fait face à des tensions internes accrues : solidarité, fatigue de guerre et débat sur les marges d’action du pouvoir. (Reuters)

Conclusion — un dilemme stratégique lourd de conséquences

Israël affirme avoir infligé des coups significatifs au programme nucléaire iranien et se dit prêt à frapper de nouveau si nécessaire. Mais la capacité à transformer un avantage militaire ponctuel en stabilité durable reste incertaine. Entre frappes ciblées, offensive terrestre à Gaza et confrontations régionales, la trajectoire des prochains mois déterminera non seulement la sécurité immédiate d’Israël, mais aussi l’équation diplomatique et humanitaire au Proche-Orient. L’usage de la force soulève la question cruciale : jusqu’où peut-on pousser l’avantage militaire sans compromettre l’objectif politique ultime — la sécurité de l’État — et sans accroître les frictions internationales ?


Rédaction francophone Infos Israel News pour l’actualité israélienne
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