À peine quelques jours après le début de la riposte iranienne contre Israël, l’État hébreu a déclenché un vaste plan de sauvetage pour ses ressortissants coincés à l’étranger. En coordination étroite entre le ministère des Transports dirigé par Miri Regev et le ministère de la Défense, les premières opérations de rapatriement devraient commencer dans un délai de 72 heures, selon les informations publiées ce dimanche par Mako.
Une réponse logistique à la hauteur de la crise, mobilisant plus de 60 avions civils appartenant à des compagnies aériennes israéliennes, afin de ramener en toute sécurité les milliers de citoyens en quête de retour. Le tout dans un contexte géopolitique extrêmement tendu, où la fermeture de l’espace aérien israélien à la suite des tirs de missiles rend le retour au pays plus difficile que jamais.
Une coordination inédite entre civils et militaires
C’est un exemple marquant de coopération interinstitutionnelle israélienne. Dès les premières heures de la crise, les autorités ont compris qu’il fallait anticiper l’engorgement des aéroports et la panique grandissante parmi les voyageurs israéliens à l’étranger. Le ministère de la Défense, épaulé par Tsahal, a établi une cartographie des principales zones de présence israélienne : Europe, Asie du Sud-Est, Amérique du Nord.
Un responsable de la chaîne 14, Hillel Biton Rosen, a annoncé que plusieurs compagnies privées, dont El Al, Israir et Arkia, seront mises à contribution. Une centaine de vols spéciaux seront planifiés et les priorités seront données aux personnes vulnérables, aux familles avec enfants, ainsi qu’aux citoyens résidant temporairement à l’étranger pour le travail ou les études.
Un premier navire déjà arrivé
Parallèlement aux vols aériens, une autre voie de retour a été ouverte par la mer. Un premier navire transportant 1 800 passagers a accosté au port d’Ashdod, en provenance de Larnaca (Chypre). Selon les autorités portuaires, ce bateau a été affrété dans l’urgence pour permettre à des familles israéliennes de regagner le territoire dans des conditions sécurisées.
Ce mode de transport alternatif, bien que plus lent, offre un complément précieux dans un contexte où les aéroports européens restreignent progressivement les liaisons avec Tel-Aviv par crainte de l’escalade régionale.
Une logistique maîtrisée, malgré la pression
Dès l’annonce des premières frappes iraniennes, les compagnies israéliennes ont dû annuler de nombreuses liaisons. Israir a publié un communiqué indiquant l’annulation de tous ses vols jusqu’à nouvel ordre, en invoquant des « raisons de sécurité et de réorganisation interne pour les vols spéciaux ».
Malgré cela, la préparation des vols de sauvetage est déjà bien avancée. Les compagnies ont été autorisées à mobiliser leurs appareils en attente dans les aéroports européens. Un dispositif spécifique est prévu à l’aéroport Ben Gurion pour accueillir les passagers rapatriés dans des zones protégées, sans perturber l’activité de défense nationale.
Les touristes demandent de l’aide
La situation des touristes étrangers présents en Israël n’est pas en reste. Nombre d’entre eux, hébergés entre bunkers et campings improvisés, ont contacté leurs ambassades pour organiser leur évacuation. Certains expriment leur frustration quant au coût de certains services ou aux délais de rapatriement.
Dans un article de Ynet, un touriste français déclare : « Les hôtels ont doublé les prix, les vols sont introuvables, on a l’impression d’être pris au piège. » Un autre, américain, ajoute : « Israël fait ce qu’il peut, mais il est clair qu’on ne s’attendait pas à une guerre de cette ampleur. »
Les autorités israéliennes, pour leur part, rappellent que tous les efforts sont actuellement concentrés sur la protection de la population nationale, et que l’aide humanitaire aux étrangers est assurée dans la mesure des capacités.
Un défi logistique, un message politique
Au-delà de l’aspect humanitaire, cette opération de rapatriement porte également une forte symbolique : elle incarne la responsabilité d’un État envers ses citoyens, où qu’ils soient. Elle rappelle qu’Israël, même en temps de guerre, continue de faire de la vie humaine une priorité absolue.
Le gouvernement israélien, en orchestrant une mobilisation aérienne d’une telle ampleur, envoie un message à ses ennemis : la stratégie de la terreur ne divisera pas la nation. Les citoyens sont défendus non seulement sur le front militaire, mais aussi dans les aéroports, sur les bateaux, dans les consulats.
Des précédents historiques, une nouvelle ampleur
Israël a une longue tradition d’opérations de sauvetage, depuis les ponts aériens en Éthiopie dans les années 1980 jusqu’aux évacuations lors de catastrophes naturelles. Mais jamais encore une telle mobilisation n’avait été lancée dans un contexte de guerre ouverte avec une puissance régionale comme l’Iran.
Cela confirme que le gouvernement, tout en faisant face à l’urgence militaire, n’abandonne pas ses responsabilités civiles. Le Premier ministre a d’ailleurs déclaré dans une allocution : « Chaque Israélien, où qu’il se trouve, doit savoir que nous viendrons le chercher. Nous sommes un seul peuple. »
En conclusion : unité, logistique et espoir
Le pont aérien prévu par Israël dans les 72 heures à venir est une démonstration d’efficacité, de solidarité et de résilience. Tandis que le pays est attaqué, il ne ferme pas ses frontières – il les ouvre à ses enfants partis au loin. Il ne se replie pas – il tend la main. Et il prouve que la guerre, aussi brutale soit-elle, ne peut éteindre la flamme de l’unité nationale.
