Israël refuse l’entrée d’équipes turques pour la recherche des corps : le chantage de Hamas continue

Selon les informations rapportées par le journaliste Danny Zaken, Israël a rejeté la demande des médiateurs internationaux et des États-Unis visant à autoriser l’entrée d’engins lourds et d’équipes turques dans la bande de Gaza afin de rechercher les corps des soldats tombés au combat.

Les autorités israéliennes ont été claires : le Hamas détient déjà des informations sur au moins neuf corps supplémentaires, et il ne s’agit donc pas d’un problème technique, mais d’un chantage politique déguisé en opération humanitaire.

Le Hamas joue la carte humanitaire pour gagner du temps

Selon les données communiquées à Washington, l’emplacement de plusieurs dépouilles israéliennes est déjà estimé avec précision dans certaines zones souterraines, nécessitant effectivement des travaux d’ingénierie pour y accéder. Mais le Hamas exige que des équipes turques et leur matériel soient autorisés à entrer à Gaza, en échange de la transmission des informations sur ces sites.

En réalité, expliquent des sources sécuritaires, il s’agit moins d’un effort de “recherche” que d’une tentative de réintroduire la Turquie dans le jeu diplomatique. Ankara, proche idéologiquement du Hamas et en froid avec Israël, cherche depuis des mois à retrouver un rôle de médiateur — rôle que l’Égypte, le Qatar et les États-Unis se partagent désormais.

Un refus ferme d’Israël

Les autorités israéliennes ont donc opposé une fin de non-recevoir. Jérusalem a fait savoir aux intermédiaires que le Hamas n’avait nul besoin d’aide turque pour fournir les coordonnées exactes des tombes ou des tunnels où reposent les corps. Un responsable israélien résume : « Le Hamas sait exactement où ils sont. Ce qu’il veut, c’est du levier politique. »

Ce refus traduit la méfiance d’Israël à l’égard d’Ankara, accusée depuis des années d’abriter des dirigeants du Hamas et d’avoir permis des transferts financiers occultes vers Gaza. La présence d’équipes turques, même à visée humanitaire, est perçue par Tsahal comme un risque de renseignement et de propagande.

Le dilemme humanitaire et la pression internationale

Du côté américain, la Maison-Blanche presse Israël de trouver une solution “symbolique” permettant de montrer un geste envers les familles endeuillées, tout en maintenant la sécurité. Washington estime que le blocage actuel fragilise le fragile équilibre diplomatique autour du plan de reconstruction.

Mais Israël reste ferme : tant que le Hamas utilisera les dépouilles comme monnaie d’échange, aucune concession technique ou logistique ne sera accordée. « Il ne s’agit pas d’un chantier de sauvetage, mais d’un outil de chantage », a déclaré un haut responsable israélien à Infos-Israel.News.

Ankara, l’ombre d’un retour

La demande turque n’est pas anodine : Recep Tayyip Erdoğan cherche à redorer son image dans le monde arabe, après des années d’isolement diplomatique. Être associé à une mission “humanitaire” à Gaza serait pour lui un moyen de réaffirmer son influence régionale, au moment où ses rivaux — Le Caire, Abou Dhabi et Riyad — se rapprochent de Jérusalem.

Mais pour Israël, autoriser cette intervention reviendrait à ouvrir une brèche politique : reconnaître implicitement à la Turquie un rôle dans la gestion post-guerre de Gaza.

Un bras de fer symbolique

Au fond, ce désaccord dépasse la question des corps. Il illustre le nouvel ordre régional en train de se dessiner : Israël refuse toute ingérence étrangère dictée par des puissances hostiles, tandis que le Hamas cherche désespérément à réactiver des relais d’influence perdus.

Les familles des soldats tombés, elles, attendent toujours que la politique cesse de peser plus lourd que la mémoire.


Rédaction francophone Infos Israel News pour l’actualité israélienne
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