Conformément à l’accord conclu dans le cadre du plan de paix supervisé par les États-Unis, Israël a restitué ce mardi 45 corps de terroristes palestiniens tués durant les combats de la guerre contre le Hamas. Les dépouilles ont été transférées à Gaza par l’intermédiaire du Comité international de la Croix-Rouge, sous supervision sécuritaire de Tsahal. L’information, confirmée par Reuters et Arutz Sheva, intervient quelques jours après la remise à Israël des corps de plusieurs otages assassinés le 7 octobre.
Selon un communiqué du ministère israélien de la Défense, ces restitutions s’inscrivent dans la « mise en œuvre technique » des clauses humanitaires de la trêve en cours : les corps sont remis « uniquement à des fins d’identification et d’inhumation » et ne concernent aucun prisonnier vivant. La liste comprend principalement des membres du Hamas, du Jihad islamique et de la brigade Al-Qassam, éliminés lors des affrontements à Khan Younès, Rafah et Beit Hanoun. L’armée précise que les plus hauts commandants tués ne figurent pas parmi les dépouilles remises, leurs corps demeurant en Israël « tant que le Hamas ne rendra pas tous les otages, vivants ou morts ».
Mais cette mesure, qualifiée par certains de “geste humanitaire”, a suscité des critiques immédiates. Le ministre de la Sécurité nationale Itamar Ben Gvir a dénoncé une décision « immorale et dangereuse », estimant que « chaque cercueil rendu est un futur monument de haine ». Pour lui, les funérailles que le Hamas organise pour ses morts ne sont pas des hommages mais des cérémonies de glorification du terrorisme. Dans les rues de Gaza, des cortèges filmés montrent déjà des foules brandissant les drapeaux verts du mouvement islamiste autour des cercueils enveloppés de slogans anti-israéliens.
À Jérusalem, le gouvernement justifie l’opération comme un élément nécessaire de l’accord de cessez-le-feu. “Il s’agit d’une transaction logistique, non politique”, a expliqué un responsable militaire cité par BBC News. “Nous exigeons en parallèle la restitution de tous les otages, morts ou vivants. Tant que le Hamas conserve leurs corps, nous garderons les commandants ennemis.” Cette diplomatie macabre illustre la complexité du terrain : dans cette guerre d’images et de symboles, même les morts deviennent un enjeu de pouvoir.
Pour la population israélienne, la nouvelle laisse un goût amer. Beaucoup y voient une concession injustifiée faite à une organisation qui continue de violer la trêve. “On restitue leurs morts pendant qu’ils exécutent encore les leurs”, résume un officier de réserve. Dans une tribune publiée sur Infos-Israel.News – Alerte Info 24/24, un éditorialiste écrit : “La morale d’Israël est sa force, mais la naïveté peut devenir une faiblesse. Le Hamas ne mérite ni respect, ni rituels : seulement la défaite.”
Cette restitution de 45 corps, sur fond de mensonges du Hamas et de menaces renouvelées, illustre le dilemme israélien : rester fidèle à ses valeurs humanitaires sans offrir à l’ennemi le moindre capital symbolique. Tant que le Hamas contrôlera Gaza, chaque “geste” sera interprété non comme une preuve de paix, mais comme un signe de faiblesse. Israël le sait : dans cette guerre, même les morts continuent de parler.
Rédaction francophone Infos Israel News pour l’actualité israélienne
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