Israël a retardé ce dimanche le chancelier de l’Autorité palestinienne, Riyad al-Maliki, au passage du pont Allenby. Le responsable palestinien rentrait dans les territoires palestiniens après une visite au tribunal pénal de La Haye, dans le cadre de l’ouverture officielle de l’enquête contre Israël.

Par ordre du Shin Bet (service général de sécurité) et à titre exceptionnel, Israël a révoqué le permis de voyage VIP en possession d’al-Maliki, ce qui a entraîné un retard.

Selon les rapports palestiniens, à la suite de l’annulation, le responsable palestinien a été soumis à un contrôle de sécurité, comme celui que subissent quotidiennement les citoyens palestiniens ordinaires. Sa délégation a également été transférée pour interrogatoire par les autorités de sécurité israéliennes. Le certificat de transfert des officiels palestiniens, BMC, permet un passage rapide sans besoin d’inspection.

Israël a confirmé le rapport et s’est justifié : « Riyad al-Malaji mène les mesures palestiniennes devant le tribunal de La Haye dont le but, entre autres, est de violer la liberté de mouvement des hauts responsables israéliens et même de mettre en danger leur sécurité ».

En février dernier, dans une décision importante et controversée, une chambre d’enquête de la Cour pénale internationale a déterminé que La Haye était compétente pour ouvrir une enquête pénale contre Israël et les Palestiniens pour les crimes de guerre qui auraient été commis en Judée Samarie, dans la bande de Gaza et Jérusalem « Est ».

Le procureur en chef de la CPI, Fatouh Bensouda, avait indiqué en 2019 qu’une enquête pénale, si elle était approuvée, se concentrerait sur le conflit Israël-Hamas de 2014 (opération Bordure protectrice), la politique de « colonisation » israélienne et la réponse israélienne aux manifestations à la frontière de Gaza.

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a condamné la décision de vendredi. «Aujourd’hui, la CPI a démontré une fois de plus qu’elle est un organe politique et non une institution judiciaire», a déclaré le président. « La CPI ignore les vrais crimes de guerre et persécute à la place l’Etat d’Israël, un Etat avec un gouvernement démocratique fort qui sanctifie la primauté du droit et qui n’est pas membre de la CPI », a-t-il ajouté.