Israël saisit 50 bateaux liés au Hamas : le « flottille Samoud » de Greta Thunberg visé

Dans une dĂ©marche juridique sans prĂ©cĂ©dent, le ministĂšre public israĂ©lien a demandĂ© la confiscation permanente de cinquante navires Ă©trangers ayant tentĂ© de briser le blocus maritime de Gaza. Selon l’État, une partie de la flotte dite du « flottille Samoud », soutenue par des activistes europĂ©ens dont Greta Thunberg, aurait Ă©tĂ© financĂ©e et coordonnĂ©e par le Hamas.

Le 10 novembre, la procureure de l’État a dĂ©posĂ© auprĂšs du tribunal de district de HaĂŻfa une requĂȘte exceptionnelle fondĂ©e sur le droit international maritime, autorisant la saisie Ă  vie de cinquante embarcations Ă©trangĂšres. Ces navires, interceptĂ©s par la marine israĂ©lienne en deux vagues distinctes en octobre, participaient Ă  une opĂ©ration baptisĂ©e « Samoud » (rĂ©silience en arabe).

Selon la requĂȘte, « un nombre significatif » de bateaux appartenaient Ă  des entitĂ©s Ă©crans liĂ©es au Hamas, par l’intermĂ©diaire d’une sociĂ©tĂ© contrĂŽlĂ©e par un cadre du Popular Committee to Free Palestine (PCPA) — une organisation de façade créée par le mouvement islamiste.
La premiĂšre vague d’interceptions a permis la capture de 41 bateaux ; la seconde, survenue une semaine plus tard, concernait neuf autres embarcations venues rejoindre la flottille depuis la MĂ©diterranĂ©e occidentale. (israelhayom.co.il)

Le contexte de la flottille
La « Samoud » s’inscrivait dans la continuitĂ© des opĂ©rations maritimes militantes menĂ©es depuis 2010 pour contester le blocus lĂ©gal imposĂ© par IsraĂ«l sur Gaza.
Des images d’archives montrent Greta Thunberg Ă  bord d’un des navires lors de son dĂ©part symbolique de Barcelone — une participation que les organisateurs prĂ©sentaient comme « humanitaire ».
Mais les autoritĂ©s israĂ©liennes affirment que la cargaison retrouvĂ©e Ă  bord de la flottille « n’avait rien d’humanitaire ». Moins de cinq tonnes de matĂ©riel mĂ©dical et alimentaire ont Ă©tĂ© dĂ©couvertes — « l’équivalent d’un quart du contenu d’un seul camion d’aide », selon la requĂȘte. À titre de comparaison, plusieurs centaines de camions d’aide entrent chaque jour dans la bande de Gaza via les points de passage lĂ©gaux.

Les arguments de l’État
Dans son mĂ©moire, le parquet explique que « ces navires faisaient partie d’une opĂ©ration militaire planifiĂ©e pour dĂ©fier la marine israĂ©lienne, rompre le blocus et crĂ©er une provocation mĂ©diatique ».
L’État invoque le droit international, qui reconnaĂźt Ă  un pays souverain le droit d’intercepter et de saisir tout bĂątiment cherchant Ă  franchir un blocus maritime lĂ©galement Ă©tabli.
« L’objectif n’était pas de livrer de l’aide, mais de provoquer un incident diplomatique », prĂ©cise la demande de confiscation, citĂ©e par Ynet.
Le ministĂšre souligne Ă©galement que « la synchronisation, la navigation en formation et la communication interne entre les navires » dĂ©montrent une coordination comparable Ă  celle d’une flotte militaire.

Dimension sécuritaire et juridique
Le tribunal de HaĂŻfa doit examiner dans les prochaines semaines les preuves rassemblĂ©es par le Shin Bet et la marine. Parmi elles : des transferts bancaires en provenance d’organisations associĂ©es au Hamas et des Ă©changes de messages avec des membres identifiĂ©s du mouvement islamiste.
Selon un responsable sĂ©curitaire, « ce n’est pas une initiative pacifiste isolĂ©e, mais une opĂ©ration hybride mĂȘlant activisme europĂ©en et logistique terroriste ».
La saisie dĂ©finitive des navires permettrait d’établir une jurisprudence de dissuasion : toute tentative future de flottille pourrait ĂȘtre immĂ©diatement sanctionnĂ©e par une confiscation sans compensation.

Réactions internationales
Le ministĂšre des Affaires Ă©trangĂšres espagnol, dont plusieurs ONG Ă©taient impliquĂ©es dans le dĂ©part de Barcelone, a demandĂ© Ă  IsraĂ«l des “clarifications sur le statut des citoyens europĂ©ens arrĂȘtĂ©s en mer”.
Du cÎté israélien, la ligne reste ferme : selon Israel Hayom, le ministÚre de la Justice considÚre cette procédure comme « nécessaire à la sécurité nationale et à la dissuasion internationale ».
Aucune organisation humanitaire reconnue — ni le CICR ni l’ONU — n’a parrainĂ© la mission « Samoud », ce qui renforce la position israĂ©lienne selon laquelle il s’agissait d’une manƓuvre politique dĂ©guisĂ©e.

Analyse
Ce dossier illustre la mutation du front pro-Hamas dans la sphĂšre occidentale. Sous couvert d’actions pacifistes, certaines ONG orchestrent des opĂ©rations coordonnĂ©es avec des rĂ©seaux islamistes. IsraĂ«l entend dĂ©sormais y opposer le droit maritime international, plutĂŽt que la simple riposte militaire.
Le recours au tribunal civil de HaĂŻfa est un signal : JĂ©rusalem veut ancrer sa politique de dĂ©fense dans un cadre lĂ©gal reconnu, afin de dĂ©lĂ©gitimer toute accusation d’“attaque contre des civils”.
Pour les services israĂ©liens, le fait que Greta Thunberg ait associĂ© son image Ă  cette flottille n’exonĂšre pas le projet de ses complicitĂ©s : “Humanitaire ou pas, tout navire servant de façade Ă  une organisation terroriste est un instrument de guerre”, souligne une source du ministĂšre de la DĂ©fense.

En s’appuyant sur la lĂ©galitĂ© internationale du blocus maritime de Gaza, IsraĂ«l transforme une confrontation navale en bataille juridique et symbolique.
La saisie de la flottille Samoud ne se limite pas Ă  une victoire judiciaire : elle marque une rupture dans la tolĂ©rance envers les actions dites “pacifistes” infiltrĂ©es par le Hamas.
Pour l’État hĂ©breu, c’est un avertissement : aucune cause mĂ©diatique ne saurait justifier la complicitĂ© avec le terrorisme — fĂ»t-ce sous le drapeau d’une militante Ă©cologiste.

 


RĂ©daction francophone Infos Israel News pour l’actualitĂ© israĂ©lienne
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