Le Premier ministre Naftali Bennett a chargé lundi le ministère de la Santé de mener une enquête pour mieux comprendre l’efficacité du vaccin contre le coronavirus, puisqu’un nombre élevé de porteurs du virus identifiés depuis le début de l’épidémie ont été vaccinés au total, entre 39 et 51 % la semaine dernière.
Cette décision intervient un jour après que de hauts responsables de la santé du Comité consultatif sur les vaccins contre le coronavirus ont décidé de recommander au ministère que les personnes immunodéprimées soient vaccinées avec une troisième dose ou un rappel, a déclaré un membre du comité au Jerusalem Post.
Selon le site hébreu Ynet, lors de la réunion, le ministère a également présenté des données indiquant qu’au cours du mois dernier, l’efficacité du vaccin contre l’infection a chuté à 64 %, contre 95 % le mois précédent, tandis que sa capacité à prévenir la morbidité grave est restée très élevée, s’établissant actuellement à 93 %, contre 98 % le mois précédent.
Quelque 343 nouveaux porteurs du virus ont été identifiés dimanche, et 0,7% des 50 000 tests traités ont donné un résultat positif. Quatre semaines plus tôt, il n’y avait que six nouveaux cas, avec quelque 17 000 tests effectués. Le chiffre représente une autre augmentation par rapport aux derniers jours de la semaine dernière, où entre 300 et 320 nouveaux cas ont été détectés, ainsi que le plus grand nombre de cas quotidiens en environ trois mois.
Dans le même temps, depuis le début de la nouvelle flambée, l’augmentation de la morbidité grave a été minime. Le nombre de patients gravement malades s’élève actuellement à 35. À son point le plus bas, à la mi-juin, il s’élevait à 21. En avril, avec un nombre similaire de cas actifs dans le pays, Israël comptait plus de 100 patients de ce type, et à au pic de la pandémie, en janvier, ils étaient 1 200.
De plus, au cours des trois dernières semaines, un seul patient a succombé au virus.
Selon les autorités sanitaires, environ 90 % des cas actuels dans le pays sont de la variante Delta.
Parmi les personnes infectées, près de la moitié sont des écoliers et un pourcentage important était déjà complètement vacciné.
Les autorités sanitaires et les experts ont souligné à plusieurs reprises que le vaccin n’a jamais été connu pour être efficace à 100 % et que dans un pays avec un taux de population immunisée aussi élevé – environ 56 % de celle-ci – il est normal que certains d’entre eux contractent le virus. De plus, l’efficacité du vaccin n’est pas seulement mesurée par la capacité des injections à empêcher les personnes d’être infectées, mais également à prévenir les symptômes graves, l’hospitalisation et la mort.
Il est peu probable que les enfants et les personnes vaccinées développent une forme grave de la maladie, ce qui pourrait expliquer pourquoi l’augmentation de la morbidité n’a pas été suivie d’une augmentation équivalente des cas graves, du moins jusqu’à présent.
Cependant, le taux de patients non vaccinés parmi ceux actuellement dans un état grave baisse de façon spectaculaire : dimanche, les patients gravement malades qui n’étaient pas vaccinés s’élevaient à 57,1 % (dont un enfant et une femme enceinte). Ces derniers mois, ils étaient près de 90 %.
Parmi les patients hospitalisés, le taux était de 52,9 %.
Par exemple, le centre médical Rambam de Haïfa a déclaré que sur les six patients hospitalisés dans ses services de coronavirus, un seul n’avait pas été vacciné.
Quatre autres personnes dans un état grave – toutes âgées de plus de 75 ans – ont été entièrement immunisées, ainsi qu’une femme qui a accouché mais est dans un état bénin.
Pour mieux comprendre l’efficacité du vaccin à la lumière des épidémies actuelles, Bennett a demandé au ministère de la Santé de mener deux études sur le sujet, à la suite d’une réunion avec le ministre de la Santé Nitzan Horowitz et d’autres responsables concernés.
La première étude se concentrera sur les personnes vaccinées qui ont été infectées, en tenant compte de leur groupe d’âge, de leur état de santé de base et d’autres caractéristiques.
La deuxième enquête testera l’immunité cellulaire chez les personnes inoculées grâce à des tests sérologiques, qui vérifient la présence et le niveau d’anticorps dans le sang.
Les deux travaux seront coordonnés par la directrice du Service de santé publique, la Dre Sharon Elroy-Price, en collaboration avec des professionnels de la santé.
Pour faire face à l’éventualité d’une diminution de la protection offerte par le vaccin, les autorités sanitaires et les experts envisagent depuis quelques jours la possibilité d’administrer une troisième injection.
Le comité consultatif sur les vaccins contre le coronavirus s’est réuni jusqu’à environ minuit dimanche pour examiner les données sur la question. Ils ne recommanderont pas de donner une troisième dose au reste de la population.
« J’ai fait pression pour qu’une troisième dose du vaccin soit administrée aux personnes immunodéprimées », a déclaré lundi matin à 103FM le professeur Galia Rahav, directeur de l’unité des maladies infectieuses du Sheba Medical Center. “J’essaie de le faire démarrer depuis trois mois et j’espère que ce sera fait dans les prochains jours.”
Cependant, dans une interview accordée à la radio israélienne lundi matin, le directeur général du ministère de la Santé, Chezy Levy, a précisé que même si le ministère décide d’administrer une autre injection de vaccin, il ne le fera probablement pas dans les prochains mois.
“En Grande-Bretagne, il est question d’une troisième injection en septembre-octobre”, a-t-il déclaré. “Nous n’en parlons pas encore, certainement pas dans les prochains jours.”
Le PDG a confirmé que les experts avaient discuté de la question dimanche soir et reconnu que les anticorps diminuaient avec le temps.
“Nous sommes conscients de ce qui se passe dans le monde, surveillant et testant les niveaux d’anticorps parmi les personnes vaccinées”, a déclaré Levy à la radio. « En ce moment, c’est en discussion, nous l’étudions. Il n’y a toujours pas de décision sur une injection de rappel dans un avenir proche. »
Le comité d’experts recommandera également d’autres mesures, notamment que le pays relance le programme de passeport vert, qui oblige les gens à être vaccinés ou testés avant de participer à certaines épreuves. Selon la source du comité, les responsables de la santé ne recommanderont pas le rétablissement du programme du ruban violet, qui a réduit le nombre de personnes autorisées dans les magasins et autres entreprises, entre autres restrictions.
Le cabinet des coronavirus devrait se réunir mardi pour discuter des prochaines étapes pour ralentir la propagation du virus, alors que les cas quotidiens continuent d’augmenter.
Dimanche, Bennett a averti lors de la réunion hebdomadaire du cabinet que de nouvelles restrictions seraient nécessaires si l’infection continuait de se propager.
« Dans le cadre de ce que nous avons appris du passé, nous n’attendrons pas pour protéger la santé des citoyens israéliens », a-t-il déclaré.
Le gouvernement devrait également renforcer l’application de la loi contre ceux qui ne portent pas de masque dans les espaces publics clos. En outre, la construction d’une nouvelle installation de test de coronavirus à l’aéroport Ben Gourion est en cours, destinée à dépister les personnes à leur arrivée et à aider à empêcher le virus d’entrer en Israël.
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