Israël visé à l’Eurovision : un boycott culturel qui réveille les fantômes d’avant la Shoah

L’Union européenne de radio-télévision a annoncé que le vote sur l’exclusion d’Israël du concours Eurovision 2026, initialement prévu en décembre, serait avancé à novembre. Une décision à la portée symbolique énorme : le Juif, autrefois banni de ses métiers, de ses universités et de ses droits civiques en Europe, se voit à nouveau boycotté — cette fois dans la culture. Comme si, malgré les six millions de morts de la Shoah, l’antisémitisme n’avait jamais disparu.

Le communiqué officiel, transmis aux organismes de radiodiffusion européens, évoque des « divergences sans précédent » entre membres sur la participation d’Israël. Le sous-entendu est clair : plusieurs pays exercent une pression directe pour expulser l’État hébreu d’une scène culturelle qui, pourtant, se prétend « apolitique ».

La réaction du groupe public israélien Kan ne s’est pas fait attendre. « Nous espérons que le concours saura préserver son caractère non politique », a-t-il affirmé. Mais derrière la formule diplomatique, la colère gronde. Car ce qui est en jeu n’est pas seulement une chanson, mais un symbole : celui du retour de l’exclusion du Juif, autrefois banni de ses guildes, de ses bancs d’école et de ses orchestres, aujourd’hui sommé de quitter les festivals et les compétitions.

L’histoire se répète. Avant 1939, les Juifs d’Europe voyaient leur champ d’existence se réduire pas à pas. Ils étaient interdits dans certaines professions, écartés des grandes universités, caricaturés comme étrangers éternels. Aujourd’hui, Israël, seul État juif au monde, se retrouve isolé non seulement dans les enceintes diplomatiques ou dans les usines d’armement, mais jusque dans la culture populaire. L’antisémitisme se déguise en politique culturelle, mais le mécanisme est le même : l’exclusion.

« C’est une étape aux conséquences lourdes », dénonce un responsable israélien. « Quand on commence à dire que le seul pays juif du monde ne peut pas chanter, demain on dira qu’il ne peut pas commercer, et après-demain qu’il ne peut pas exister. » Les mots résonnent d’autant plus fort que la mémoire de la Shoah n’a pas disparu. Soixante-dix-neuf ans après la libération des camps, les héritiers des bourreaux utilisent d’autres moyens, mais poursuivent la même logique : isoler, délégitimer, effacer.

La tentative d’exclusion d’Israël à l’Eurovision n’est pas un acte isolé. Elle s’inscrit dans une tendance mondiale où l’État juif est systématiquement pris pour cible. Boycotts universitaires, annulation de contrats militaires comme récemment en Espagne, manifestations artistiques « nettoyées » de toute présence israélienne… La culture devient une arme, et elle vise à faire taire une voix.

L’Europe, qui prétend avoir tiré les leçons de son passé, démontre qu’en vérité rien n’a changé. On ferme les yeux sur les massacres du Hamas, on relativise le terrorisme islamiste, mais on débat sérieusement de l’opportunité de laisser un chanteur israélien se produire sur scène. Comme avant la Shoah, ce n’est pas la violence des ennemis qui frappe le plus, mais l’indifférence, voire la complicité des nations civilisées.

Israël devra réagir non seulement diplomatiquement, mais aussi moralement : rappeler aux Européens que l’Eurovision n’est pas un tribunal politique et que l’exclusion d’un peuple sur la base de sa seule identité nationale est une tache indélébile. Car si l’Europe choisit à nouveau la voie du boycott du Juif, elle signe le retour à ses propres démons.


Rédaction francophone Infos Israel News pour l’actualité israélienne
© 2025 – Tous droits réservés