IsraĂ©liens en Ukraine : « Quand nous sommes revenus ici, nous pensions pouvoir vivre en paix ; ce rĂȘve a expiré »

La nouvelle de la facilitation que le gouvernement israĂ©lien a dĂ©cidĂ© de mettre en place hier, afin de permettre l’arrivĂ©e de rĂ©fugiĂ©s ukrainiens non juifs ayant des parents en IsraĂ«l, s’est trĂšs vite propagĂ©e parmi les concernĂ©s – et ils sont nombreux.

L’un d’eux est Ververa, de la ville de Zaporijia sur les rives du fleuve Dnipro, dans le sud-ouest de l’Ukraine, l’une des principales zones de guerre. La mĂšre de Ververa, Ina, est une petite-fille d’un juif, et a donc le droit d’immigrer en IsraĂ«l. Ververa et son fils de 8 ans, Nikita, ne sont pas Ă©ligibles pour l’aliyah, bien que de nombreux membres de leur famille, y compris leur grand-mĂšre et leurs oncles, vivent Ă  Ashkelon, Ashdod et Carmiel.

Cependant, Vervara aimerait venir en IsraĂ«l avec sa mĂšre et son fils, et y trouver refuge pour la guerre uniquement. Beit Chesed, une organisation communautaire juive locale qui a transformĂ© son grand centre d’activitĂ© en un centre d’absorption pour les rĂ©fugiĂ©s – juifs et non juifs. Tous ceux qui viennent ici sont les bienvenus.

« On avait peur des bombardements »
Ververa a Ă©tudiĂ© l’économie en Allemagne et travaille actuellement comme caissiĂšre dans une grande chaĂźne de supermarchĂ©s. Elle et sa famille sont arrivĂ©es Ă  Leviv mardi, aprĂšs un long et Ă©puisant trajet en train, qui a durĂ© une journĂ©e. « Nous avons vĂ©cu l’horreur », dit-elle.

« Je vis dans le centre-ville, mes parents sont Ă  la pĂ©riphĂ©rie de Zaporijia. Nous avons emmĂ©nagĂ© avec eux parce que nous avions peur des bombardements russes du centre-ville. « Lundi matin, nous avons dĂ©cidĂ© d’aller Ă  Leviv. Heureusement, nous avons trouvĂ© un train qui Ă©tait sur le point de partir. Le voyage Ă©tait difficile. Nous roulions dans le noir. Nous Ă©tions 100 personnes dans la caravane. Nous ne pouvions pas dormir car nous avions peur qu’on nous vole des choses.

« Nous essayons maintenant d’aller en Pologne, peut-ĂȘtre avec un bus que ‘Chesed’ organisera, oĂč nous essaierons de trouver une organisation juive qui peut nous aider Ă  contacter rapidement un consulat ukrainien, pour dĂ©livrer un passeport Ă  mon fils. Les autoritĂ©s ici s’occuper des passeports fermĂ©s . « Nous venons ici, seulement pour y passer le temps jusqu’à la fin de la guerre. Mon mari s’est enrĂŽlĂ© dans l’armĂ©e, ainsi que ma sƓur et son mari, qui sont mĂ©decins et se sont portĂ©s volontaires pour servir au front. Ils sont tous toujours Ă  Zaporijia, attendant l’arrivĂ©e des soldats russes. »

Maxim, avec sa partenaire israĂ©lienne et leur jeune fils Lev – a dĂ©cidĂ© de renoncer Ă  arriver en IsraĂ«l. Il ne recevra qu’un visa touristique d’un mois, au bout duquel il sera contraint de quitter IsraĂ«l et de laisser derriĂšre lui sa femme et son fils. Comme on ne sait pas combien de temps durera la guerre, tout le monde a dĂ©cidĂ© de rester Ă  Lviv et d’essayer de trouver une solution Ă  leur sort Ă  partir d’ici.

Igor Chervko, directeur de Chesed, a Ă©galement dĂ©cidĂ© de rester Ă  Levib, sa ville natale, bien qu’il soit citoyen israĂ©lien, vit en IsraĂ«l depuis huit ans et a une famille. Lorsqu’il revint Ă  Levib avec sa femme, il pensa qu’aprĂšs la tension constante en IsraĂ«l, ils pourraient vivre tranquillement. Ce rĂȘve a expirĂ©.

« Moi et tous mes amis restons ici, explique-t-il, je n’ai pas conscience de laisser tous les gens dont nous nous occupons rĂ©guliĂšrement, ceux qui viennent en tant que rĂ©fugiĂ©s et ceux qui travaillent ici. Je n’ai pas non plus le temps de penser Ă  tout ça. J’ai dĂ©cidĂ© tout simplement d’ aider les gens. Je crois que les Russes ne viendront pas ici. L’Occident ne laissera pas cela se produire. »

Igor dĂ©crit l’aide de « Chesed »: « Nous accueillons ici des rĂ©fugiĂ©s – principalement des Juifs et des IsraĂ©liens qui viennent Ă  nous par le biais d’organisations juives. Tous ceux qui nous sont rĂ©fĂ©rĂ©s, y compris les membres de la famille des Juifs, sont acceptĂ©s ici. Nous leur fournissons un logement, nourriture, douches et autres. « A ce stade, nous ne les envoyons pas Ă  la frontiĂšre car nous avons dĂ©cidĂ© de nous concentrer sur l’aide. Toutes les organisations ne peuvent pas s’occuper du transport des rĂ©fugiĂ©s vers les frontiĂšres. La plupart des rĂ©fugiĂ©s essaient d’atteindre les frontiĂšres. Une douzaine de personnes sont venues vers nous. Aujourd’hui, les gens sont venus en train de Kiev et de Kharkov.


RĂ©daction francophone Infos Israel News pour l’actualitĂ© israĂ©lienne
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