La guerre avec l’Iran, les tensions internes et le regain d’antisionisme mondial n’ont pas suffi à refroidir les ardeurs des Israéliens avides de vacances. Mais cette année, selon les données publiées par Google, la préoccupation majeure des vacanciers israéliens ne réside plus seulement dans le prix du billet ou la beauté des plages. Le critère principal semble être : trouver une destination qui ne nous déteste pas.
Là où autrefois on demandait « quel temps fait-il en Crète en août ? », aujourd’hui les recherches fréquentent des sommets surréalistes : « quel est le pays le moins antisémite en Europe ? » ou « comment prévenir ses enfants du danger antisémite à l’étranger ? ». Selon Google Trends, ces requêtes ont bondi de 5000 % en un an. De quoi concurrencer les requêtes sur la meilleure glace à Mykonos.
Parmi les destinations répertoriées, les Israéliens scrutent à la loupe la Grèce, la Thaïlande, le Royaume-Uni, mais aussi des perles inattendues comme la Chine ou la Pologne… Oui, la Pologne, patrie de la mémoire juive étouffée et des comparaisons parfois honteuses, mais où un schnitzel kosher se trouve plus facilement que du houmous à Paris. Prague, Vienne, Madrid, voire la mystérieuse Costa Rica sont également en tête de liste.
Les jours de guerre avec l’Iran ont également été des jours de pics absolus de recherche de vols. On se prépare à la guerre, mais surtout à la fuite programmée. Triste réflexe ou intelligence de survie ? Pendant que les missiles sifflaient, les billets pour Bangkok et New York s’envolaient plus vite que les drones suicides du Hezbollah.
Israël ne dément pas son statut : 8ème pays du monde en quête de vacances, juste derrière les champions du tourisme que sont les Américains et les Français. Une prouesse pour une population de moins de 10 millions d’âmes.
Mais cette obsession à trouver une destination « safe » traduit un malaise profond : la normalisation du danger antisémite comme paramètre de base de la planification touristique. A ce titre, Paris est quasiment boycotté par les Israéliens, Londres se cherche un come-back timide, tandis qu’Istanbul est rayé de la carte – pas seulement à cause du boycott politique, mais par peur d’un coup de couteau en pleine avenue Istiklal.
La recherche d’alternatives pousse les Israéliens vers l’Albanie, qui bat tous les records avec +500% de recherches, et l’île grecque de Kefalonia, +80% en popularité. Le port d’Haïa bénéficie lui aussi d’une fréquentation accrue pour des vols proches et rapides, preuve que parfois, mieux vaut rester proche du pays pour être sûr d’en revenir vivant.
Le phénomène ne s’arrête pas aux billets d’avion : les Israéliens s’équipent d’IA pour préparer leur voyage, prévoyant tout, jusqu’à la liste des pays où la kippa est à proscrire. Le boom de +75% des recherches liant IA et tourisme en dit long.
Un vacancier interrogé résume ce sentiment schizophrène : « Je cherche un endroit où je peux me baigner sans craindre d’être insulté, mais pas trop loin au cas où Tsahal aurait besoin de moi. » Ironique mais révélateur.
Il serait facile de se moquer de cette anxiété, mais comment blâmer un peuple dont l’histoire est une succession de fuites, d’exils et de pogroms ?
Pendant ce temps, les Israéliens continuent d’investir, de voyager et de faire vivre le secteur touristique mondial, quitte à s’assurer que la destination choisie ne leur prépare pas un nouveau Dreyfus ou une agression en terrasse.
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