Il voulait simplement voyager, découvrir les derniers vestiges de la vie juive en Syrie et franchir tranquillement la frontière libanaise. Dan Brotman, 38 ans, Juif américain né à Boston, ancien citoyen israélien monté à l’âge de 18 ans, a payé cher cette curiosité culturelle. Arrêté à la frontière syro-libanaise, il a été emprisonné, torturé, privé de soins, accusé d’espionnage pour Israël – pour le simple fait d’être juif et israélien.
Son témoignage, publié dans le Jewish Chronicle, fait froid dans le dos et rappelle que pour certains régimes, être juif est encore un crime.
Le piège à la frontière libanaise
Brotman voyageait avec un groupe de touristes occidentaux, dans le cadre d’un périple culturel en Syrie. Il avait déjà visité 98 pays, y compris l’Iran et le Liban à trois reprises sans jamais être inquiété. Mais cette fois, en quittant la Syrie pour rentrer à Londres, le passage par le Liban s’est transformé en cauchemar. Les autorités libanaises, prétextant une vérification sécuritaire, exigèrent de tous les voyageurs le nom de jeune fille de leur mère – un code implicite pour repérer les Juifs.
Il fut ensuite interrogé sur son service militaire en Israël. Avant même qu’il puisse expliquer, il fut séparé du groupe, ses effets confisqués, et emmené en cellule.
Un enfer carcéral sans eau, sans lumière, avec des insultes et des cris de « soldat israélien ! ». Brotman, qui avait servi neuf mois dans un rôle administratif dans Tsahal après sa aliyah, tenta de convaincre ses bourreaux de sa non-dangerosité. En vain.
Torturé, humilié, abandonné
Ce qui suivit dépasse l’entendement. Brotman fut déplacé de cellule en cellule, souvent les plus sales, sans eau potable ni lumière, menotté, maltraité, privé de médicaments essentiels pour une pathologie chronique. Il raconte une cellule avec des excréments étalés sur les murs, et une odeur insoutenable.
Il fut ensuite transféré à Beyrouth, menotté à l’arrière d’un pick-up, les yeux bandés. Et malgré les promesses d’assistance de l’ambassade des États-Unis, personne ne vint à son secours. « J’ai été abandonné », confie-t-il. « J’avais besoin d’un soutien psychologique, j’étais brisé, seul, oublié. »
Dans sa détention, il tint un journal secret, officiellement présenté comme des notes de révision pour ses examens à la London School of Economics. Mais il y écrivit la vérité : la haine viscérale qu’il sentait autour de lui simplement parce qu’il était juif.
Une haine « par défaut » du judaïsme
« J’ai compris que certains nous haïssent uniquement parce que nous existons », dit-il avec amertume. Il repensa alors au message de Rachel Goldberg-Polin, la mère de Hersh, otage israélo-américain assassiné à Gaza : « Survis, c’est tout ce que je te demande. »
Et Brotman a survécu. Mais à quel prix ? Il décrit une blessure morale profonde, une prise de conscience brutale du niveau de haine que suscite encore aujourd’hui l’existence d’un Juif, d’un Israélien, d’un simple symbole hébraïque.
Une communauté internationale silencieuse
Alors que les chancelleries se mobilisent bruyamment au moindre incident diplomatique, l’arrestation arbitraire, la torture, et l’humiliation publique d’un citoyen américain sur sol libanais n’ont provoqué aucun tollé officiel. Aucune condamnation claire. Aucun rappel d’ambassadeur.
Et pourtant, l’arrestation de Brotman n’est pas un cas isolé. Au Liban, l’appartenance au peuple juif est suffisante pour justifier une incarcération arbitraire, et le lien avec Israël, même civil ou ancien, est systématiquement assimilé à un acte d’espionnage.
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👉 Pour comprendre le contexte au Liban : https://fr.wikipedia.org/wiki/Antisémitisme_au_Liban
Un homme, trois passeports, un seul crime aux yeux de ses geôliers : être Juif.
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