Italie : Giorgia Meloni révèle avoir été dénoncée à la Cour pénale internationale pour « complicité de génocide à Gaza »

La Première ministre italienne Giorgia Meloni a annoncé mardi soir à la télévision nationale avoir été formellement dénoncée à la Cour pénale internationale (CPI) de La Haye, aux côtés de deux de ses principaux ministres, pour « collaboration à un génocide à Gaza ». L’affaire, inédite dans l’histoire de la diplomatie italienne, intervient dans un climat politique particulièrement tendu, alors que la péninsule connaît une montée spectaculaire de l’antisémitisme et de l’activisme pro-palestinien.

Lors d’un entretien diffusé sur la chaîne publique RAI, Meloni a précisé que la plainte visait elle-même, le ministre de la Défense Guido Crosetto et le ministre des Affaires étrangères Antonio Tajani, tous trois accusés par des organisations pro-palestiniennes et des ONG italiennes d’avoir « soutenu les crimes de guerre d’Israël ». Elle a ajouté :

« J’ai été informée qu’une plainte a été transmise à la Cour de La Haye. Il en va de même pour mes ministres. Je pense que cela concerne également Roberto Cingolani, directeur du groupe d’armement Leonardo. »

Avec une ironie mêlée d’incrédulité, la cheffe du gouvernement a ajouté :

« Je suis presque certaine qu’il n’existe aucun précédent dans le monde pour un dossier pareil. Jamais un gouvernement démocratique n’a été poursuivi pour avoir soutenu un État attaqué par une organisation terroriste. »

Une Italie sous pression

Depuis plusieurs mois, l’Italie subit une vague de manifestations massives dénonçant sa proximité avec Israël. Des collectifs radicaux ont bloqué des ports, empêchant le chargement de navires appartenant à la compagnie israélienne ZIM. À Bologne, une affiche scandaleuse appelait récemment à « célébrer le 7 octobre » – initiative finalement interdite par les autorités après une mobilisation du gouvernement et de la communauté juive locale.

Giorgia Meloni, issue du parti conservateur Fratelli d’Italia, a maintenu sans ambiguïté son soutien à Israël depuis les attaques du Hamas. Elle a rappelé à plusieurs reprises que « défendre Israël, c’est défendre la civilisation occidentale ». Rome a continué d’autoriser l’exportation d’équipements militaires de défense vers l’État hébreu, malgré les critiques virulentes d’une partie de la gauche italienne et de plusieurs ONG pro-palestiniennes.

Le ministre de la Défense Guido Crosetto a qualifié ces accusations de « délirantes » :

« Nous sommes accusés de génocide parce que nous refusons de cautionner le terrorisme islamiste. Si soutenir Israël face au Hamas est un crime, alors c’est toute l’Europe qui devrait être jugée. »

Une instrumentalisation politique évidente

Les plaintes déposées devant la CPI proviendraient d’un réseau d’associations italiennes se présentant comme « défenseurs des droits humains », mais connues pour leur militantisme anti-israélien. Ces groupes tentent de faire de l’Italie un symbole de la « complicité européenne » dans la guerre de Gaza, en s’appuyant sur une rhétorique calquée sur les accusations du régime iranien et du Hamas.

Pour les observateurs politiques, l’affaire s’inscrit dans une stratégie d’intimidation et de délégitimation des gouvernements occidentaux qui refusent de céder à la propagande pro-Hamas. Un diplomate européen confie : « Après Israël, c’est l’Occident que ces militants cherchent à mettre au banc des accusés. Leur arme, c’est la culpabilité morale. »

Une réponse ferme de Rome

Face à la polémique, Giorgia Meloni a tenu à réaffirmer la ligne de son gouvernement :

« Nous n’avons pas honte d’être aux côtés d’Israël. Ceux qui nous accusent de génocide devraient regarder les crimes commis le 7 octobre — des enfants brûlés vifs, des femmes violées, des familles massacrées. Ce jour-là, ce sont les terroristes du Hamas qui ont commis un génocide. Pas Israël. »

Elle a conclu en dénonçant « la propagande judiciaire » et « le renversement de la réalité » qui transforme les victimes en coupables. Le gouvernement italien, selon plusieurs sources diplomatiques, s’apprête à transmettre une note officielle à la CPI rappelant que l’Italie agit « en conformité absolue avec le droit international » et qu’aucun de ses membres n’est impliqué dans une opération militaire à Gaza.

Une manœuvre révélatrice

Ce nouvel épisode illustre jusqu’où certains cercles militants en Europe sont prêts à aller pour criminaliser le soutien à Israël. Dans une époque où la désinformation et les campagnes de diffamation remplacent souvent le débat, Giorgia Meloni devient malgré elle le symbole d’une résistance politique à la culpabilisation occidentale.

Pour Israël comme pour l’Italie, la bataille ne se joue plus seulement sur le terrain militaire ou diplomatique — elle se joue désormais dans les tribunaux internationaux, instrumentalisés par ceux qui rêvent de transformer la guerre contre le terrorisme en procès de la civilisation occidentale elle-même.


Rédaction francophone Infos Israel News pour l’actualité israélienne
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