Je suis tombée enceinte aprÚs trois ans de traitement, puis mon mari est tombé au combat

Mon mari, Moti Shamir, Ă©tait major . AprĂšs avoir terminĂ© son poste d’officier militaire dans la patrouille Golani, il est allĂ© Ă©tudier Ă  l’UniversitĂ© d’Ariel, oĂč il a Ă©tudiĂ© l’économie et la gestion des affaires, et devait, aprĂšs avoir obtenu son diplĂŽme, retourner dans l’armĂ©e en tant que commandant de brigade.
Le soir de Sim’hat Torah, nous avons organisĂ© un grand dĂźner pour dix familles de nos amis. Nous nous sommes couchĂ©s Ă  deux heures et demie du matin. Lavi , notre fils de quatre ans, nous a rĂ©veillĂ©s Ă  huit heures du matin, nous Ă©tions Ă©puisĂ©s, puis nous avons entendu beaucoup de messages WhatsApp arriver sur le tĂ©lĂ©phone portable de Moti. Il n’a pas eu le temps de regarder et un voisin nous a appelĂ© et lui a dit : « Tu sais qu’il y a la guerre ?
Au dĂ©but, il s’est rendu au briefing du service d’urgence de la localitĂ©, mais lorsqu’il a rĂ©alisĂ© l’ampleur de l’incident, il est rentrĂ© chez lui, a enfilĂ© son uniforme, a pris l’arme et m’a informĂ© qu’il partait. J’ai couru jusqu’à l’entrepĂŽt et lui ai prĂ©parĂ© un sac contenant des uniformes, des articles de toilette et des tĂ©filines. Il Ă©tait clair pour nous deux qu’il devait s’en aller. Lavi sortit puis serra Lavit dans ses bras et lui demanda s’il reviendrait aujourd’hui. Je n’ai rĂ©ussi qu’à lui donner un rapide baiser. Puis j’ai entendu dire qu’il avait demandĂ© Ă  notre voisin de sortir l’arme du coffre-fort et de veiller sur moi.

« Moti s’est rendu chez ses parents Ă  Elkana pour rĂ©cupĂ©rer son gilet en cĂ©ramique. Sa mĂšre lui a dit : ‘Tu as une femme enceinte et un enfant, ils ne t’ont pas appelĂ©.’ Il lui a rĂ©pondu : ‘Maman, tu ne comprends rien », a pris le gilet et a couru vers la voiture.

Tous les officiers d’apprentissage qui ne sont pas actuellement affectĂ©s Ă  l’unitĂ© se sont entretenus et ont dĂ©cidĂ© de se rĂ©unir au carrefour de Gilat. Moti a laissĂ© le vĂ©hicule lĂ -bas et est montĂ© dans un autre vĂ©hicule. Ils ont avancĂ© vers les kibboutzim en bordure de Gaza et au carrefour de Mo’an, une voiture devant eux a Ă©tĂ© heurtĂ©e par un RPG. Ils ont pris des armes qui se trouvaient Ă  cĂŽtĂ© des corps de soldats ou de terroristes, ont menĂ© des batailles et ont tuĂ© de nombreux terroristes. Ils y ont Ă©tabli une petite force improvisĂ©e composĂ©e de soldats et d’officiers Golani et de membres de l’UnitĂ© multidimensionnelle et se sont rendus au kibboutz Re’im. A l’entrĂ©e du kibboutz, on leur a tirĂ© dessus, ils sont sortis de la voiture et sont entrĂ©s Ă  pied. Le cef de la sĂ©curitĂ© les envoya dans le quartier des jeunes, oĂč se trouvaient de nombreux terroristes.
« A 11 heures, alors que les combats se dĂ©roulaient, il m’a appelĂ©. C’est aprĂšs avoir compris sur le WhatsApp de la brigade d’alerte qu’ils parlaient de la peur de l’infiltration de terroristes chez nous. Il avait l’air stressĂ© et je lui ai assurĂ© que j’emmenait Lavit du parc d’attractions. J’ai entendu des coups de feu en arriĂšre-plan et je lui ai dit :  » Prends soin de toi.  » Je ne savais pas que ce serait notre derniĂšre conversation. On m’a dit plus tard que lui et un autre officier de Golani, un de nos voisins, se sont disputĂ©s entre eux pour savoir qui serait le commandant de la force. Ils etaient neuf. Quand l’un d’eux a Ă©tĂ© abattu, il a dit : « Il m’en reste huit. » Ils se sont battus de maniĂšre incroyable, ont sauvĂ© des familles dans les abris.
Moti a Ă©tĂ© blessĂ© par un Ă©clat d’obus Ă  l’Ɠil, mais ce n’est que lorsqu’il a Ă©tĂ© blessĂ© Ă  l’épaule qu’il a annoncĂ© qu’il se retirait et commençait Ă  Ă©vacuer les blessĂ©s. Il ĂŽta le gilet et appuya sur le point d’entrĂ©e de la balle. Lorsqu’ils ont commencĂ© Ă  se retirer, le groupe a Ă©tĂ© abattu par des terroristes depuis l’une des maisons et Moti a reçu une balle dans le dos et est mort sur le coup. Il a Ă©tĂ© impossible d’évacuer son corps pendant de nombreuses heures. Mardi seulement, on a frappĂ© Ă  la porte et on m’a informĂ© qu’il avait Ă©tĂ© tuĂ©. J’ai reconnu le coup. C’était mon travail pendant longtemps : dans l’armĂ©e, j’étais officier des secours. J’avais terriblement mal au ventre et j’avait peur que quelque chose n’arrive Ă  la grossesse. Un mĂ©decin du camp est venu et m’a dit : « c’est la plus grande douleur que vous puissiez ressentir dans votre vie, mais cela ne nuira pas au fƓtus ». Depuis, je me promĂšne avec le sentiment qu’il y a la vie et la mort en moi.
J’ai grandi dans la ville de Carmel, au sud du mont HĂ©bron. AprĂšs l’armĂ©e, j’ai Ă©tudiĂ© le droit et aujourd’hui je travaille au Conseil rĂ©gional de Samarie. J’ai Ă©pousĂ© Moti quand j’avais 21 ans et il en avait 23, un ami commun nous a prĂ©sentĂ©. Notre fils aĂźnĂ©, Lavi, est arrivĂ© aprĂšs des soins qui heureusement se sont dĂ©roulĂ©s assez rapidement.
« Nous avons repris les traitements quand Lavi avait un an et demi. Nous pensions que cette fois aussi, cela irait vite, il me restait des embryons congelĂ©s, nous les avons rendus et je n’ai pas Ă©tĂ© acceptĂ©. Nous avons commencĂ© des sĂ©ries de rĂ©cupĂ©ration d’ovules et la rĂ©cupĂ©ration d’embryons. Ce sont trois annĂ©es de traitements au cours desquelles il n’y a pas eu un mois sans de rĂ©pit et il y a eu Ă©galement une fausse couche en cours de route.
« Ce n’est pas facile de suivre des traitements de fertilitĂ©, j’étais trĂšs hormonale et Moti m’a accommodĂ©. Pendant les traitements et la grossesse avec Lavi, il Ă©tait dans l’armĂ©e, donc cette fois c’était une correction pour lui. Il m’accompagnait pour prendre du sang, faire des tests, il restait assis avec moi pendant des heures dans la file d’attente du mĂ©decin. Il Ă©tait déçu de moi Ă  tout rĂ©sultat nĂ©gatif, mais venait toujours me chercher.
Le jour de notre mariage, en juin dernier, nous avons reçu une réponse positive : il y a une grossesse et la date de naissance estimée est en février. Nous étions euphoriques.

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« Bien qu’il ait Ă©tĂ© tuĂ©, j’ai publiĂ© le miracle »
( Photo : album privé )
Moti a Ă©tĂ© tuĂ© alors que j’étais enceinte de 22 semaines de notre fƓtus. Lors des shiva, j’ai dĂ©couvert qu’il parlait avec tant de joie Ă  tout le monde de ma grossesse, ce qui n’est pas typique de lui. Il Ă©tait tellement excitĂ© et inquiet et attendait la naissance. Quand je jeĂ»nais Ă  Tisha BeAv, il s’est mis en colĂšre contre moi. Quand Lavi m’a donnĂ© des coups de pied pendant mon sommeil, il m’a fait pression pour que je me fasse tester. C’est triste de penser que j’arriverai Ă  l’accouchement avec ma mĂšre et mes deux sƓurs au lieu de Moti.
Au cours des deux derniĂšres annĂ©es, nous avons fait l’allumage de Hanoukka : nous avons Ă©crit sur une note, le dernier jour de la fĂȘte : « â€˜ŚžŚŸ Ś”ŚžŚ™ŚŠŚš Ś§ŚšŚŚȘŚ™ ڙڔ, ŚąŚ Ś Ś™ Ś‘ŚžŚšŚ—Ś‘ Ś™Ś”â€™Â», puis une demande pour la grossesse. Nous avons enterrĂ© les notes que nous avions Ă©crites dans la menorah. Avant qu’il ne soit tuĂ©, je lui ai dit : « Mami, cette annĂ©e nous publierons le miracle.  » Dans notre communautĂ©, nous ne parlons pas toujours ouvertement de tels sujets, mais pour Moti , cela ne le dĂ©rangeait pas que je partage. Lors de la derniĂšre Hanoukka, lorsque j’ai ouvert les billets, j’ai eu mal au ventre. C’était fou de voir que je lui demandais aussi de s’occuper de Moti. MĂȘme s’il a Ă©tĂ© tuĂ©, j’ai publiĂ© le miracle. »
En rĂ©sumĂ© : « Notre fille saura que son pĂšre a Ă©tĂ© un hĂ©ros toute sa vie, pas seulement dans la mort. Il a choisi de vivre une vie de mission et j’ai toujours Ă©tĂ© derriĂšre lui. Je ne lui ai jamais dit ‘ne pars pas’. »

RĂ©daction francophone Infos Israel News pour l’actualitĂ© israĂ©lienne
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