Évidemment, la situation syrienne inquiète le voisin israélien. L’état hébreu est en état d’alerte, au moins dans le nord du pays. Les permissions et les sorties de fin de semaine des soldats ont été annulées. Pour l’instant, il n’y pas d’afflux de réfugiés en territoire israélien, mais en visite sur le plateau du Golan hier après midi, Ehud Barak a prévenu que les autorités du pays n’étaient pas prêtes à accepter sur leur sol des vagues de réfugiés : « nous arrêterons ces vagues si elles arrivent » a affirmé le ministre israélien de la Défense. Il faut dire que 140.000 syriens se sont déjà réfugiés en Jordanie, des milliers en Turquie, près de 20.000 pour la seule journée d’hier au Liban voisin. L’état hébreu ne souhaite visiblement pas affronter une telle situation. Lors d’une visite sur le Golan il y a deux mois, un officier israélien nous avait tout de même indiqué que l’armée pourrait accepter d’accueillir les syriens fuyant les combats, dans le corridor, le « no man’s land » qui sépare les deux pays afin de les protéger.

Cette barrière de sécurité mesure 120 kilomètres. Elle est particulièrement surveillée, et hermétique. Hormis l’an dernier quand plusieurs dizaines de palestiniens de Syrie ont tenté de la franchir, il n’y a pas eu d’incident notable depuis… 1974.

Frontière syrienne, février 2012 © G. Philipps / Radio France

 Mais ce qu’Israël redoute aussi, et peut-être surtout, c’est que le Hezbollah chiite libanais, ou d’autres groupes islamistes, profitent du chaos syrien pour mettre la main sur les armes chimiques, bactériologiques, ou les missiles du régime chancelant de Bachar Al Assad. Nos confrères américains de Fox News croient d’ailleurs savoir que les Etats-Unis et Israël sont en discussion actuellement pour savoir s’il convient ou non de détruire ces stocks d’armement par une opération militaire. A lire ici. Barak en tout cas a parfaitement résumé hier après-midi lors de sa visite sur le Golan l’état d’esprit, et l’inquiétude des israéliens : « il est certain que la chute de Assad est proche, mais personne ne sait ce qui se passera ensuite ».


Ce qui est sûr en revanche, c’est que la région traverse une période de fortes turbulences. La Syrie explose, l’Iran est accusé par l’état hébreu d’être responsable de l’attentat suicide de mercredi à Bourgas en Bulgarie qui a causé la mort de cinq israéliens, et l’heure de la décision sur une éventuelle opération militaire destinée à neutraliser le programme nucléaire de Téhéran approche. Ce qui fait dire à Hamos Arel dans Haaretz hier : « cet été israélien sera celui de la sécurité, et pas celui des manifestations ».

Publié dans le blog de Gregory Philipps
© Jerusalem Post
 

1 COMMENTAIRE

  1. ETONNANT QUE LE HEZBOLLAH ne rentre pas en conflit contre les rebelles ou armée de libération ! c ‘est pourtant un mouvement a la botte de hassad !