Alors que la capitale se prĂ©pare Ă la âmanifestation du millionâ contre la conscription des ultraorthodoxes, la police israĂ©lienne a annoncĂ© que les parents des soldats de Magav ne seraient pas autorisĂ©s Ă participer Ă la cĂ©rĂ©monie de prestation de serment au Mur occidental. Une dĂ©cision exceptionnelle qui soulĂšve colĂšre et incomprĂ©hension.
LâĂ©motion est vive ce matin dans les rangs des familles de soldats.
Ă la veille dâune manifestation massive attendue Ă JĂ©rusalem contre la loi sur la conscription, la police a dĂ©cidĂ© de restreindre drastiquement lâaccĂšs au quartier du Mur des Lamentations, transformĂ© pour lâoccasion en zone sĂ©curisĂ©e.
ConsĂ©quence directe : les parents et proches des jeunes recrues du Magav (police des frontiĂšres) ne pourront pas assister Ă la cĂ©rĂ©monie dâassermentation de leurs enfants.
đ° Source : Ynet â Liran Tamari, 29/10/2025
Une décision sécuritaire, pas symbolique
Selon le communiquĂ© officiel, la mesure a Ă©tĂ© prise dans le cadre dâune âdisposition opĂ©rationnelle spĂ©cialeâ dĂ©cidĂ©e en prĂ©vision de la âmarche du millionâ prĂ©vue demain dans la capitale, un rassemblement organisĂ© par des mouvements ultraorthodoxes pour protester contre toute extension du service militaire obligatoire.
La police justifie sa dĂ©cision par la nĂ©cessitĂ© de concentrer les effectifs sur la gestion de lâordre public.
Les familles, elles, dénoncent une atteinte insupportable à un moment sacré du service militaire.
« Nous prĂ©parons nos enfants pendant des mois pour ce jour, et on nous interdit dây ĂȘtre au nom dâune manifestation qui nâa rien Ă voir avec eux », a dĂ©clarĂ© une mĂšre au micro de Ynet.
Pour apaiser les tensions, la police a proposé une solution numérique : la cérémonie sera diffusée en direct, permettant aux parents de la suivre à distance.
Un symbole blessant pour les familles
Dans un pays oĂč la prestation de serment au Mur occidental reprĂ©sente un rite dâunitĂ© nationale, cette absence forcĂ©e a Ă©tĂ© ressentie comme une humiliation.
Plusieurs parents ont écrit des lettres ouvertes au commandement du Magav :
« Vous privez les soldats de leur famille dans un moment clĂ© de leur vie. Ce nâest pas une simple cĂ©rĂ©monie â câest une bĂ©nĂ©diction que chaque mĂšre veut donner Ă son fils avant quâil serve la patrie. »
Le ressentiment est dâautant plus fort que le Magav est composĂ© de soldats souvent issus de milieux populaires et pĂ©riphĂ©riques, qui servent sur les lignes de front sĂ©curitaires en JudĂ©e-Samarie et Ă JĂ©rusalem-Est.
Un officier du Magav, sous couvert dâanonymat, confie :
« Nous comprenons les impĂ©ratifs sĂ©curitaires, mais le symbole est dĂ©sastreux. Interdire des familles au Kotel, câest donner lâimage dâun Ătat dĂ©connectĂ© de son peuple. »
Une tension politique explosive
Cette controverse intervient Ă un moment particuliĂšrement sensible :
demain, des centaines de milliers dâultraorthodoxes doivent converger vers JĂ©rusalem pour protester contre la nouvelle mouture du âHok Hagiyousâ, la loi de conscription jugĂ©e trop contraignante par leurs dirigeants.
Les autoritĂ©s craignent des troubles majeurs Ă proximitĂ© du Mur et de la vieille ville, dâoĂč la dĂ©cision de boucler le secteur.
Mais pour beaucoup, cette mesure est vécue comme une soumission à la rue ultraorthodoxe.
Le dĂ©putĂ© Ram Ben-Barak (Yesh Atid) a dĂ©noncĂ© une âcapitulation moraleâ :
« On interdit des parents de soldats au Mur pour permettre aux manifestants de bloquer la ville. Câest une inversion des valeurs. »
La hiérarchie policiÚre défend sa position
Le commandant du district de JĂ©rusalem, Doron Turgeman, a dĂ©fendu la dĂ©cision lors dâun point presse :
« Ce nâest pas une mesure politique. Notre prioritĂ© absolue est la sĂ©curitĂ© de JĂ©rusalem et la fluiditĂ© des forces. La cĂ©rĂ©monie se tiendra, mais dans un format adaptĂ©. »
Il a rappelé que la police devait mobiliser prÚs de 3 000 agents pour encadrer la manifestation, un dispositif rarement vu depuis les grandes mobilisations de 2023.
Entre sécurité et sens du devoir
Pour les jeunes recrues du Magav, cette cérémonie sans public laisse un goût amer.
âJâai jurĂ© fidĂ©litĂ© devant le Mur sans mes parents, mais avec tout le pays dans mon cĆurâ, a Ă©crit lâun dâeux sur Instagram, post rapidement devenu viral.
La symbolique est forte : Ă lâheure oĂč la sociĂ©tĂ© israĂ©lienne dĂ©bat de lâĂ©galitĂ© devant le service militaire, les soldats les plus exposĂ©s paient encore le prix du dĂ©sordre politique.
Cette affaire, en apparence logistique, cristallise le malaise dâun pays oĂč la sĂ©curitĂ© nationale et la cohĂ©sion sociale peinent Ă se rĂ©concilier.
RĂ©daction francophone Infos Israel News pour lâactualitĂ© israĂ©lienne
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