Le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell, a sommé vendredi Israël de ne pas « intimider » ou « menacer » la Cour pénale internationale (CPI), dont le procureur général a requis des mandats d’arrêt contre le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou et son ministre de la Défense.
Il a aussi critiqué sans ménagement le gouvernement israélien pour sa réaction à la décision de trois pays européens de reconnaître de manière concertée le 28 mai un État palestinien, l’accusant de voir systématiquement dans toute action qu’il désapprouve « une attaque antisémite ».
« Je demande à tout le monde, à commencer par le gouvernement d’Israël, mais aussi certains gouvernements européens, de ne pas intimider les juges [de la CPI], de ne pas les menacer, de ne pas essayer d’influer sur leur décision », a déclaré M. Borrell dans une interview à la télévision publique espagnole TVE, appelant au « respect de la Cour pénale internationale ».
Le procureur général de la CPI, Karim Khan, a annoncé lundi (21 mai) qu’il avait réclamé des mandats d’arrêt contre M. Netanyahou et son ministre de la Défense Yoav Gallant, ainsi que contre trois dirigeants du mouvement palestinien Hamas, pour des crimes présumés commis dans la bande de Gaza et en Israël.
Les dons sont la bienvenue en cette situation particulièrement difficile :
La décision de M. Khan a provoqué des réactions véhémentes des intéressés, M. Netanyahou affirmant la « rejeter avec dégoût » et parlant d’un « nouvel antisémitisme », alors que M. Gallant la qualifiait de « méprisable et ignoble ».
M. Borrell, un socialiste espagnol de 77 ans dont les relations avec le gouvernement israélien sont notoirement tendues, a défendu avec force le travail de la CPI.
« C’est un appel que je fais à tous ceux qui se sont prononcés sur la décision du procureur », a-t-il poursuivi. La demande d’émission de mandats d’arrêt est « une décision du procureur, ce n’est pas une décision de la Cour », a rappelé le Haut représentant de l’UE pour la Politique étrangère.
« Attendez que les juges prennent leur décision, et dans l’intervalle, je désapprouve, je rejette et je condamne les menaces […] qui ont été faites contre les juges de la CPI, qui n’ont encore rien dit, ou contre le procureur, qui fait son travail », a-t-il poursuivi.
Il n’a pas précisé quels étaient les « quelques gouvernements européens » auxquels il se référait.
Les divisions au sein de l’UE sont mises en évidence par les réactions européennes à la demande de la Cour pénale internationale de délivrer des mandats d’arrêt contre le Premier ministre israélien, son ministre de la Défense et deux responsables du Hamas pour crimes de guerre.
Commentant l’annonce, mercredi (23 mai), par trois pays européens, deux membres de l’UE (l’Espagne et l’Irlande) et la Norvège, qu’ils reconnaîtraient mardi prochain l’État de Palestine, M. Borrell s’est dit persuadé que « d’autres [allaient] faire de même », mentionnant la Slovénie.
Après avoir condamné le jour même cette décision de Dublin, Madrid et Oslo, le gouvernement israélien a annoncé vendredi avoir décidé de « couper le lien » entre le consulat d’Espagne à Jérusalem et les Palestiniens.
En annonçant cette mesure, le ministre israélien des Affaires étrangères, Israël Katz, a expliqué qu’il s’agissait d’une « réponse » à la décision de Madrid de reconnaître l’État de Palestine et de récompenser le terrorisme apres le 7 octobre, mais aussi à des déclarations controversées de la numéro trois du gouvernement espagnol, Yolanda Díaz, qu’il a qualifiées d’« appel antisémite ».
M. Borrell a qualifié de « mauvaise nouvelle, sans aucun doute », la décision israélienne concernant le consulat d’Espagne à Jérusalem, la condamnant sans ambages.
« Malheureusement, à chaque fois que quelqu’un prend une décision pour appuyer la construction d’un État palestinien […] la réaction d’Israël est d’y voir une attaque antisémite », a lancé M. Borrell.
« Une chose est de critiquer le gouvernement de Netanyahou […] et une autre est d’adopter des positions antisémites », a-t-il poursuivi, reprenant là un argument souvent mis en avant par les détracteurs du gouvernement israélien.
Il a appelé Israël à éviter de voir dans toute critique « une attitude antisémite qui favorise le terrorisme ». « Ce n’est pas vrai et on ne peut pas l’accepter », a-t-il ajouté.
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