Alors que les images insoutenables d’Abitar David et Rom Breslavski réduits à l’état de spectres en captivité bouleversent Israël, un ancien otage ose dire ce que beaucoup pensent tout bas. Yarden Bibas, survivant du calvaire dans les tunnels de Gaza, a publié un message puissant et glaçant sur ses réseaux sociaux en ce 666e jour de guerre — symbole qui ne doit rien au hasard.
« Pourquoi attend-on ? Que le Hamas se rende ? Que le monde réalise enfin qu’on n’est pas les méchants ? Cela n’arrivera pas », écrit-il avec une lucidité brutale. Pour Bibas, l’heure des illusions est passée. À ses yeux, tout le monde sait ce qu’il faudrait faire, mais personne n’ose.
L’ex-otage raconte que les terroristes du Hamas, durant sa détention, lui ont clairement dit : « Même s’il ne reste qu’un seul d’entre nous, nous ne nous rendrons pas. » Et d’ajouter : « Ils sont prêts à garder les otages cinq ans s’il le faut. Moi aussi j’ai eu des moments où j’ai voulu baisser les bras. Mais j’ai tenu bon. Parce que je croyais que mon pays me ramènerait. Aujourd’hui, je ne suis plus sûr que ceux qui sont encore là-bas ressentent la même chose. »
Ses mots viennent s’ajouter à la colère sourde de centaines de familles. Bibas ne mâche pas ses mots : « Tout le monde sait qu’une seule chose pourra ramener les otages : un accord. Et tout le monde sait aussi que le Hamas violera cet accord dès qu’il en aura l’occasion. »
Mais alors ? Laisser les otages périr dans les tunnels pour éviter une nouvelle trahison ? Bibas répond sans détour : « La prochaine fois qu’on devra entrer à Gaza, il n’y aura plus de captifs dont il faudra s’inquiéter. »
Ses propos sont durs, mais il assume : « Je serais plus qu’heureux d’éliminer chaque terroriste du Hamas. Je serais même prêt à presser la détente moi-même, un par un. Mais je sais aussi qu’il y a encore là-bas des pères de famille, des frères, des hommes, une femme. Il y a des amis. Il y a des morts qui attendent une sépulture digne. »
Dans un élan d’humanité mêlé à la fureur, Bibas rappelle aussi que les soldats d’Israël sont à bout. « Ce sont des héros, tous et toutes. Mais ils sont fatigués. Épuisés. Ils font face à des choses qu’on ne peut même pas décrire. » Et il conclut avec un message clair, à la fois pour le gouvernement et pour la société israélienne : « La vengeance viendra. Peut-être pas aujourd’hui. Mais elle viendra. D’ici là, apprenons de cette horreur. Grandissons. Devenons plus forts. Et surtout : faites un accord. Ramenez-les tous à la maison. »
Des mots qui résonnent comme un verdict. Et une supplique.
Le message de Yarden Bibas s’inscrit dans une série de réactions de plus en plus critiques à l’encontre de la gestion politique des otages. Beaucoup dénoncent l’inaction, les diversions politiques autour de la sécurité du Premier ministre, et les renoncements diplomatiques. Dans les rues de Tel Aviv, les manifestations s’intensifient. Des slogans comme « Shoah 2025 » ou « Plus jamais ça, c’est maintenant » traduisent la détresse d’un peuple abandonné par une partie de la communauté internationale, mais aussi — parfois — par ses propres dirigeants.
Les otages ne sont pas des chiffres. Ils ont des noms. Des visages. Des familles. Et leur cauchemar, relayé à travers les vidéos de propagande du Hamas, est aussi celui d’un pays entier. Les 666 jours de guerre ne marquent pas seulement une durée : ils symbolisent un basculement dans l’inhumain.
Et pendant que les tunnels de Gaza résonnent de cris que personne n’entend, le monde, lui, continue de parler de cessez-le-feu, de diplomatie équilibrée, et d’État palestinien…
La réalité ? C’est que tant qu’Abitar, Rom, Alon, Nimrod, Matan et tant d’autres resteront dans ces geôles souterraines, aucun cessez-le-feu n’aura de légitimité.
Israël est seul à protéger ses enfants. Et il est temps que les actes suivent les mots.
Sources :
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