Sept cent cinquante jours. Voilà combien de temps Israël vit avec une plaie ouverte, une blessure nationale qui ne cicatrise pas : treize otages, assassinés puis enlevés par le Hamas, sont toujours retenus à Gaza. Malgré la trêve annoncée, malgré les négociations, malgré les promesses des médiateurs, aucune restitution n’a eu lieu. Et dans tout le pays, un mot d’ordre s’impose : ne jamais oublier, ne jamais pardonner.
Chaque matin, dans les places, les écoles, les bases militaires, des pancartes rappellent les visages de ces hommes et femmes disparus depuis le 7 octobre 2023. Certains ont été identifiés formellement comme assassinés avant d’être emmenés à Gaza. D’autres sont toujours portés disparus, leurs corps utilisés par le Hamas comme monnaie d’échange. Les familles vivent entre l’espoir et la douleur, conscientes que la guerre n’a pas encore restitué les leurs à la terre d’Israël.
Dans les rues de Tel-Aviv, les drapeaux noirs côtoient les rubans jaunes, symboles d’un pays qui se bat sur deux fronts : celui du souvenir et celui de la justice. « Ces treize otages sont morts deux fois, d’abord sous les balles, ensuite dans l’oubli diplomatique », confie au Jerusalem Post Yaël Rahamim, sœur d’un soldat assassiné lors de l’attaque du kibboutz Be’eri.
Le Premier ministre Benjamin Netanyahou a rappelé, lors d’une cérémonie à Jérusalem :
« Leur retour, même symbolique, est un devoir sacré. Nous ne laisserons pas leurs assassins réécrire l’histoire ni profaner la mémoire de nos enfants. »
La douleur nationale dépasse la politique. Des rabbins, des artistes, des militaires à la retraite se relaient pour maintenir la flamme. Chaque samedi soir, un rassemblement silencieux a lieu à Tel-Aviv, près du musée d’art, où 13 torches brûlent sans interruption depuis 750 jours. Sur les réseaux sociaux, la campagne BringThemHomeNow continue d’unir la diaspora autour de ce cri : Lo Nishkach – Nous n’oublierons pas.
Les médias internationaux, eux, traitent le sujet avec une prudence souvent jugée coupable. L’ONU évoque « des restes humains en attente de rapatriement » sans jamais nommer les victimes ni condamner leurs bourreaux. Seul le président américain Donald Trump a déclaré à plusieurs reprises que « le Hamas sera tenu responsable de chaque otage israélien non rendu à sa famille », promettant de soutenir Israël « jusqu’à la restitution du dernier disparu ».
Sur le terrain, Tsahal continue ses opérations ciblées pour localiser les sites funéraires et les tunnels où le Hamas retient encore des corps. Selon Kan 11, les services du renseignement israélien auraient identifié trois zones possibles dans le quartier de Zeitoun, au sud de Gaza-Ville, où plusieurs otages auraient été enterrés. L’armée agit avec précaution, consciente du poids symbolique de chaque mètre carré exploré.
Les familles des otages, elles, refusent la résignation. « Ce cessez-le-feu ne nous rend pas nos enfants. Tant qu’ils ne sont pas revenus, la guerre morale continue », martèle Eitan Levi, père d’une jeune fille tuée à la rave de Reïm. À leurs côtés, des milliers d’Israéliens maintiennent la pression sur le gouvernement, craignant que les négociations avec le Qatar ou l’Égypte n’enterrent la question des morts dans la bureaucratie des accords.
À Jérusalem comme à Sderot, la mémoire est devenue une forme de résistance. Dans un pays où chaque soldat est un frère, chaque mère une veilleuse, ces 13 noms représentent une conscience collective. Ils rappellent que la sécurité d’Israël n’est pas seulement une affaire militaire mais un combat moral : celui de la dignité des morts.
Au-delà de la douleur, le message est clair : il n’y aura pas de paix possible sans vérité. Ni pour les vivants, ni pour ceux qu’on retient sous terre. Israël, qui s’est toujours battu pour le droit de ses citoyens à vivre libres, se bat aujourd’hui pour leur droit à reposer en paix.
“Ne jamais oublier, ne jamais pardonner.”
Cette phrase, répétée chaque jour par les proches des otages, résume plus qu’un deuil : une promesse nationale. Celle que le 7 octobre ne deviendra jamais une date comme les autres.
Sources :
- The Jerusalem Post
- Kan 11 News
- Times of Israel
- Infos-Israel.News – catégorie Israël
- Infos-Israel.News – Alerte Info 24/24
Rédaction francophone Infos Israel News pour l’actualité israélienne
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