La collecte de fonds pour la réhabilitation de Yarden Bibas a dépassé les 5 millions de shekels

La famille de Yarden Bibas, retenu en otage pendant 484 jours, a lancĂ© une campagne pour collecter des fonds pour sa rĂ©habilitation et pour commĂ©morer sa femme et ses enfants morts dans la bande de Gaza. En quelques heures seulement depuis le lancement de l’initiative, plus d’un million de shekels ont Ă©tĂ© collectĂ©s et dans la soirĂ©e, la somme des cinq millions a Ă©tĂ© atteint.

« Yarden a Ă©tĂ© libĂ©rĂ© et c’est seulement alors qu’il a appris que toute sa famille avait Ă©tĂ© tuĂ©e. Il a tout perdu : sa famille, sa maison, ses biens. Il doit maintenant affronter un chemin de guĂ©rison difficile, tant sur le plan physique, Ă©motionnel que financier », a Ă©crit son pĂšre, Eli Bibas, sur la page de la campagne organisĂ©e par l’association caritative « Reach Out ».

MalgrĂ© les circonstances dĂ©sastreuses, Elie Bibas dit que son fils reste confiant qu’il peut reconstruire sa vie. « Je le regarde tous les jours et je ne cesse d’admirer sa force, sa dĂ©termination et sa capacitĂ© Ă  endurer tout ce qu’il a traversĂ© », a-t-il ajoutĂ©.

La tragédie de la famille Bibas
Yarden Bibas a Ă©tĂ© kidnappĂ© Ă  son domicile du kibboutz Nir Oz le 7 octobre 2023 et libĂ©rĂ© le 1er fĂ©vrier 2025, dans le cadre d’un accord avec le Hamas. Ce n’est qu’aprĂšs sa libĂ©ration qu’il a appris que sa femme et ses deux jeunes fils avaient Ă©tĂ© tuĂ©s.

Les corps d’Ariel et de Kfir ont Ă©tĂ© remis Ă  IsraĂ«l le 20 fĂ©vrier, et celui de Shiri le 22 fĂ©vrier. Selon les preuves mĂ©dico-lĂ©gales, les enfants ont Ă©tĂ© tuĂ©s fin novembre ou dĂ©but dĂ©cembre 2023.

Autres campagnes de financement
La famille Bibas n’est pas la seule Ă  devoir se tourner vers la sociĂ©tĂ© pour obtenir du soutien. De plus en plus de proches d’anciens otages lancent des campagnes de financement participatif malgrĂ© les versements du gouvernement.

Ainsi, pour Eli Sharabi, qui a passĂ© 491 jours en captivitĂ© et a perdu sa femme et ses filles, il a Ă©tĂ© possible de collecter plus de trois millions de shekels, soit trois fois l’objectif initial. Pour Arbel Yehud, revenu de Gaza aprĂšs plus d’un an, 700 000 shekels ont Ă©tĂ© collectĂ©s. La famille Ben-Ami a reçu plus d’un million de shekels pour construire une nouvelle maison.

Il y a dix jours, les amis du défunt Ohad Yahalomi, kidnappé au kibboutz Nir Oz et dont le corps a été restitué lors du dernier échange, ont lancé une campagne pour soutenir sa veuve et ses enfants. Plus de trois millions de shekels ont déjà été collectés grùce à cette initiative.

Débat au Parlement
La prolifĂ©ration de telles campagnes soulĂšve des questions sur le rĂŽle de l’État dans le soutien aux rapatriĂ©s de Gaza. Selon la chaĂźne Channel 12 , le prĂ©sident de la commission parlementaire du travail et de la sĂ©curitĂ© sociale, le dĂ©putĂ© IsraĂ«l Eichler, n’a pas encore rĂ©pondu Ă  une demande de discussion urgente sur l’élargissement du programme d’aide aux anciens otages.

Il y a environ un mois, la dĂ©putĂ©e Naama Lazimi (Parti dĂ©mocrate) a recueilli les signatures d’un tiers des membres du comitĂ©, exigeant une rĂ©union d’urgence. Selon le rĂšglement parlementaire, si un tiers des membres de la commission demande une rĂ©union, son prĂ©sident est obligĂ© de la convoquer, bien que le moment ne soit pas prĂ©cisĂ©.

« Il est impossible que ceux qui sont revenus de captivitĂ© soient obligĂ©s de reconstruire leur vie par eux-mĂȘmes sans le soutien adĂ©quat de l’État », a dĂ©clarĂ© Lazimy dans une interview accordĂ©e Ă  Channel 12. « La situation dans laquelle d’anciens otages reviennent Ă  la vie dans une incertitude totale et sans aide suffisante de l’État est inacceptable et constitue une honte morale. »

Elle a ajoutĂ© : « Alors que les familles sont contraintes de lancer des campagnes de financement, l’État agit comme si cela ne le concernait pas et le Parlement reste silencieux. J’exige un dĂ©bat immĂ©diat, comme l’exige le rĂšglement. »

Soutien du gouvernement
Actuellement, les anciens otages reçoivent une aide gouvernementale, comprenant des versements mensuels de 8 300 à 9 150 NIS, une subvention unique de 50 000 NIS et 10 000 NIS sur une carte spéciale.

Ils sont officiellement reconnus comme victimes de l’attentat terroriste, ce qui leur garantit automatiquement une invaliditĂ© de 50% sans passer par un examen mĂ©dical. Les personnes de plus de 55 ans reçoivent un supplĂ©ment Ă  leurs prestations et, aprĂšs 67 ans, elles reçoivent une indemnisation annuelle pouvant atteindre 49 500 NIS.

L’État prend en charge les frais de traitement mĂ©dical et psychologique des anciens otages et verse Ă©galement des paiements supplĂ©mentaires pour leur soutien pendant la premiĂšre annĂ©e aprĂšs leur libĂ©ration. Dans le secteur du logement, des subventions pouvant atteindre 250 000 NIS sont prĂ©vues pour l’achat d’un premier appartement, ainsi que des paiements annuels pour les appareils Ă©lectromĂ©nagers, le chauffage et la climatisation.

Les familles des anciens otages reçoivent une indemnitĂ© de voyage (jusqu’à 2 000 shekels) et une allocation pour perte de revenus pendant deux mois pour le parent le plus proche accompagnant la personne libĂ©rĂ©e. Le processus de rĂ©adaptation est soutenu par une Ă©quipe de spĂ©cialistes, comprenant des travailleurs sociaux, des psychologues et des conseillers.

MalgrĂ© ce plan d’aide, dans certains cas, il s’avĂšre insuffisant, notamment pour ceux qui ont tout perdu – famille, maison et biens – et sont obligĂ©s de recommencer une nouvelle vie.

La réponse du chef de la commission
En rĂ©ponse aux critiques, Eichler a dĂ©clarĂ© : « La commission s’occupe des questions relatives aux otages et aux familles depuis le dĂ©but de la guerre, y compris les initiatives lĂ©gislatives du prĂ©sident visant Ă  fournir des paiements mensuels aux familles des otages, une compensation pour la perte de revenus, un soutien aux familles des victimes de guerre, aux rĂ©servistes et aux petites entreprises.

Le comitĂ© doit discuter des questions qui nĂ©cessitent un vote urgent et Ă©galement consacrer du temps Ă  l’examen du budget. « Compte tenu du temps limitĂ© dont nous disposons, nous privilĂ©gions la discussion des questions pour lesquelles des dĂ©cisions ont dĂ©jĂ  Ă©tĂ© prises et nĂ©cessitent une approbation. »

IsraĂ«l Eichler a ajoutĂ© : « Accuser le prĂ©sident de la commission d’avoir « ignorĂ© » les otages et leurs familles relĂšve d’une rhĂ©torique politique extrĂȘmement basse. Il est regrettable que la dĂ©putĂ©e Lazimy ait dĂ©cidĂ© d’exploiter la situation difficile des familles Ă  ses propres fins politiques. »


RĂ©daction francophone Infos Israel News pour l’actualitĂ© israĂ©lienne
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