Je n’ai jamais cru à la démocratie. Non pas que je la réfute, bien au contraire ! Mais je considère qu’elle est une chimère, tout simplement parce que les hommes, tout au fond d’eux, sont affectés constamment par le vice et que la choisissant pour modèle, ils vont en bonne logique … la vicier, lui enlevant bien sûr, une partie importante de ce qui fait sa nature idéale. J’imagine l’argument de ceux qui vont m’objecter que justement en la choisissant, on a toutes les chances de s’acheminer vers elle. Ceci n’est pas faux. Mais ceci néglige, toute l’hypocrisie qui se cache derrière ledit argument, à savoir que la démocratie est une voie d’appropriation du pouvoir par une clique. Au moment de la Révolution française, on parlait d’ailleurs des « factions » !
A ce titre, je réprouve avec le plus grand dégoût l’expression très symptomatique, employée de plus en plus, de « démocratie représentative ». Car elle est bien justement derrière cette formule, l’hypocrisie, cette formule qui n’est qu’une antinomie. En effet, si l’ampleur de la foule vient contrarier la démocratie par la difficulté évidente de son application, il n’en reste pas moins que la délégation, par l’élection, du pouvoir à certains d’exercer … le pouvoir politique, enlève au moment même de sa réalisation, ce qui fait le propre de la démocratie, l’exercice par chacun de nous tous, le peuple donc, dudit pouvoir politique. C’est la différence entre mandat impératif soutenu par Jean-Jacques Rousseau et mandat représentatif imposé par exemple en France par la constitution de 1958.
La délégation ou, comme on voudra, la désignation de certains à l’exercice du pouvoir politique donc, par l’exercice du mandat représentatif, est un moment réduit à une journée et qui plus est, en général par tranche de 5, 6, 7 ans. C’est dire à quel point la fameuse « démocratie représentative », infinitésimale portion congrue, perd tout son sens. C’est comme si la vie politique de chaque citoyen, se limitait dans son existence … à en gros, une semaine maximum !
Une fois arrivés au pouvoir, les délégués, c’est à dire les députés, se foutent comme d’une guigne des desiteratas des citoyens qui les ont désignés. Et c’est alors qu’on assiste à des magouilles dignes de mafiosi pour garder à tous prix le pouvoir politique et en profiter. La démocratie, qui n’est plus effectivement la démocratie, n’est plus qu’une affaire clanique, un affrontement plus que pitoyable de clans (de factions donc) où l’intérêt supérieur de la nation, c’est à dire de tous les gens qui la composent, a totalement disparu. Et ce qu’il y a par ailleurs de plus choquant encore, c’est que chaque clan se réclame justement de l’intérêt supérieur, sans doute en fait, pour cacher son hypocrisie qu’il sait infâme. Le spectacle de dégénérés auquel on assiste actuellement en France depuis les élections européennes et la dissolution par Macron, de l’Assemblée nationale, est une illustration parfaite de l’absence totale de la démocratie.
En fait, la démocratie, la vraie j’entends, devrait, selon sa nature même, s’appliquer chaque minute, chaque heure, chaque jour ! Seul, le temps devrait être son support et l’on ne devrait même pas opposer mandat impératif à mandat représentatif, tout simplement parce que la désignation n’entre pas comme forme logique de sa vraie nature. Pour qu’il y ait effectivement et concrètement démocratie, il suffit tout simplement et tout naturellement pour tous les citoyens, en se réunissant, à en chercher et à en définir les formes particulières de son application.
Or, Israël (avec l’Espagne de 1936/1937 et ses collectivités détruites par les staliniens !) est le seul pays au monde à avoir réalisé la vraie démocratie avec la mise en place des kibboutzkim, kibboutzim qui, bien avant la création du pays en 1948, ont été le fer de lance de l’assise de l’Etat et de son développement extraordinaire. Malheureusement, à partir des années 1990, ce fut le déclin des kibboutzim. Il y avait trop de forces contraires : Menahem Begin parlant de leurs habitants, avait cette formule péjorative « des milliardaires avec piscine », ne s’apercevant pas qu’il accréditait ainsi cette forme de démocratie enfin réalisée. Il paraît qu’aujourd’hui, les kibboutzim ne représentent plus que 3% de la population. Quel dommage !
Décidemment, c’est à se demander si la démocratie se réalisera un jour !
Je suis goy. Vive Israël !
Philippe ARNON
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