Dans le cadre de la politique dite         d’«équation», le chef du Hezbollah Hassan Nasrallah a ordonné à ses forces spéciales de lui apporter au moins une victime israélienne en réponse à l’assassinat du membre du groupe terroriste dans l’attaque présumée des FDI, en Syrie le mois dernier.

Nasrallah est celui qui détermine la stratégie, tandis que la décision du moment de mener une attaque particulière est laissée à la discrétion de l’un des commandants locaux du Hezbollah.

Ainsi, la brigade de tireurs d’élite du Hezbollah, qui a tiré sur une force de Tsahal qui vient de passer sa ligne de mire mardi, en a profité pour tenter d’abattre des soldats israéliens. Heureusement, l’incident s’est terminé sans faire de victimes.

Le commandement nord de Tsahal se prépare à un tel incident depuis cinq semaines et la réponse à la mort d’au moins un des soldats israéliens donnerait l’impression qu’un tremblement de terre avait secoué le sud du Liban. L’armée a déjà préparé un plan d’attaque qui encouragerait les civils du sud du Liban à fuir vers le nord du pays.

Suite à l’explosion massive du port de Beyrouth au début du mois, un tiers des habitants de la capitale sont déjà sans abri.

Si possible, les attaques israéliennes poussaient des milliers de citoyens du sud du Liban à se déplacer vers le nord, elles déstabiliseraient davantage Beyrouth. En conséquence, Israël suppose que le peuple libanais se retournerait sans équivoque contre le Hezbollah, qui subit déjà une immense pression publique en raison du coronavirus, de l’explosion et de l’enquête sur le meurtre de l’ancien Premier ministre du pays, Rafik Hariri, en 1995.

En conséquence, Israël estime que le Hezbollah ne souhaite pas que la situation s’aggrave en raison des troubles internes qui ravagent actuellement le Liban.

Le tireur d’élite du Hezbollah qui a tiré mercredi a heureusement manqué. En réponse, les FDI ont décidé de lancer une attaque limitée contre plusieurs postes d’observation et de tirer des fusées éclairantes sur le sud du Liban.

L’attaque généralisée d’Israël contre le sud du Liban n’a pas eu lieu parce qu’il n’y a pas eu de victimes parmi les troupes et Jérusalem préfère très probablement ne pas incendier et agrandir la région si près de la rentrée scolaire.

L’unité d’état-major général et le commandement du Nord se grattent maintenant la tête, essayant de savoir si la dernière série de violences transfrontalières contre le groupe soutenu par l’Iran, qui a commencé il y a des semaines, est terminée.

Le Hezbollah ne cherche pas la guerre avec Israël pour le moment, disent les experts Reuters.
L’incapacité du Hezbollah à parvenir à un résultat tangible maintiendra probablement les troupes des FDI à patrouiller la frontière libanaise sur la pointe des pieds.

Le 27 juillet, une escouade de tireurs d’élite du Hezbollah s’est infiltrée dans la zone près du «poste Gladiola» de Tsahal sur le mont Dov. Son intention était de placer un tireur d’élite sur la colline surplombant le poste et d’éliminer un soldat de Tsahal à l’aide d’un fusil de précision sophistiqué avant de disparaître.

Cependant, l’équipe a été découverte très bientôt. L’armée israélienne a eu quelques heures pour décider de la marche à suivre : tuer l’escouade, la capturer ou simplement la laisser fuir.

L’intention était de laisser Nasrallah descendre de l’arbre dans lequel il se trouvait avec sa politique d’équations. Et donc l’armée israélienne a donné à l’équipe une chance de fuir.

Nasrallah, cependant, a refusé de faire des compromis et a vu les actions de l’armée comme un geste condescendant qui lui a donné envie de donner une leçon à Israël et n’a pas ordonné à ses forces spéciales dans la région de se retirer, indiquant qu’il était prêt pour une autre attaque.

Lorsque le commandant actuel du commandement nord de Tsahal, le général de division Amir Baram, a été interrogé sur la motivation du Hezbollah pour tenter d’aggraver la situation à un moment où l’organisation est aux prises avec des troubles civils au Liban, Baram a publié un livre sur les chiites et leur vision du monde.

« La logique occidentale n’a aucune pertinence ici », a-t-il dit, en désignant le livre. Ils parlent une langue différente. Ils jouent au backgammon, pendant que nous jouons aux échecs, a expliqué Baram.

Nasrallah a introduit sa politique d’équations pour la première fois en 2014 et selon elle, il ne laissera pas le meurtre de ses hommes au Liban ou en Syrie se passer sans représailles. Selon sa politique, il faut tuer un soldat des FDI.

Chaque fois que Nasrallah a promis une rétribution, il a tenu sa promesse. Le public chiite est avec lui, peu importe si ce sont les Libanais qui en paieront le prix. C’est l’équilibre que Nasrallah recherche. Si une bombe éclate à Beyrouth, dit-il, nous bombarderons Tel Aviv à notre tour.

Pour Nasrallah, la part de l’humble gâteau qu’Israël lui a donné était trop et maintenant il doit agir.

On peut supposer qu’il ne s’agit pas de l’assassinat de cette même opération à Damas, mais aussi d’autres mesures prises par Israël contre l’organisation, qui n’ont pas encore été révélées au public.

Nasrallah a besoin d’une victoire, qu’elle soit réelle ou fictive, pour montrer ses partisans.

Et il est donc prudent de supposer que le dernier round contre le Hezbollah n’est pas terminé.